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Dossiers synthétiques pour la CNDP_Merendebat

Synthèses réalisées par PIEBÎEM et communiquées sur le site de LaMerenDebat dans la cadre du débat façade CNDP concernant notamment l'éolien en mer.

8 Dossiers ont été réalisés : 1) Les limites physiques du développement de l'éolien en mer ; 2) Les coûts réels de l'éolien en mer ; 3) L'éolien en mer et la pêche, l'impossible conciliation ; 4) Eolien en Mer et Biodiversité ; 5) L'éolien flottant est loin d'être une technologie mature !; 6) L'éolien en mer au risque du droit de l'environnement ; 7) Eolien en mer, le point de vue des assureurs ; 8 ) L'éolien en mer, c'est du gazolien et c'est pas bon pour le climat !

LES LIMITES PHYSIQUES DU DEVELOPPEMENT DE L'EOLIEN EN MER

Les limites physiques du développement de l'éolien en mer ou pourquoi il est bien parti pour se « crasher » !

Résumé L'éolien et particulièrement l'éolien maritime est particulièrement gourmand en matériaux, surtout en métaux critiques et terres rares. Ce goulot d'étranglement concerne aussi bien les métaux "historiques" (Cu…) que "nouveaux" (Li, Mn, Co…). La demande en matériaux et singulièrement en métaux de l'éolien entre en compétition vive avec les demandes de décarbonation de la mobilité (voitures électriques) et de la transition numérique ; c'est aussi vrai pour les câbles.

Pour résumer : 1) « A l'échelon 2030-2035, il va falloir choisir entre le téléphone portable ou l'ordinateur, et l'éolien ! »

2) Si vous avez aimé la dépendance russe au gaz, vous allez aimer la dépendance chinoise en matériaux et métaux stratégiques.

3) L'envol actuel des coûts pour l'éolien offshore n'est pas une surprise, c'est une conséquence parfaitement anticipable des limites physiques de l'éolien. 

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LES COÛTS REELS DE L'EOLIEN EN MER ET LES LEÇONS DES EXPERIENCES ETRANGERES

NOTE SUR LES COÛTS REELS DE L'EOLIEN EN MER ET LES LEÇONS DES EXPERIENCES ETRANGERES

« La fin de l'illusion des prix bas dans l'éolien offshore »

L'automne 2023, avec le crash industriel de Siemens et la longue litanie des appels d'offres infructueux, des annulations de parc offshore et des appels à renégociations et à subventions massives des opérateurs, avec une certaine forme de chantage, a vu la fin de l'illusion des coûts bas de l'éolien offshore.

Il ne s'agît pas là d'un phénomène conjoncturel dû à l'inflation sur certains secteurs, mais bien d'un phénomène structurel, en fait la fin d'une décennie de mensonges sur les coûts et de manipulations qui se heurte aux réalités physiques.

Les études les plus complètes estiment le coût réel de l'éolien posé à 230 à 250 €/MWh ; pour l'éolien flottant, la seule certitude est que ce sera beaucoup plus cher. Y contribuent des facteurs tels que le fait que l'éolien en mer est la technique de production la plus gourmande en matériaux et métaux critiques, la nécessité d'accroitre les réseaux, le coût d'équilibrage, une course au gigantisme non maîtrisée, des durées de vie en milieu marin moindres que celles estimées, l'usure rapide des câbles, les surestimations de potentiel éolien et la possible baisse tendancielle des facteurs de charge.

Sources : Université d'Edinburg, CIRED/CNRS, rapport des assureurs, rapports des industriels, presse, Copernicus.

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l'EOLIEN EN MER ET LA PÊCHE, L'IMPOSSIBLE CONCILIATION

NOTE SUR LA COMPATIBILITE DE L'EOLIEN EN MER ET DE LA PÊCHE

« Nous avons constaté que le conflit entre ces deux secteurs restait sans issue » Cour des Comptes européenne, septembre 2023

Résumé Pour les pêcheurs déjà confrontés aux parcs éoliens en Mer du Nord, la cause est entendue : « Il faut comprendre que nous sommes chassés de la mer ».

La Commission Pêche du Parlement Européen insiste sur le fait que toute restriction d'accès aux zones de pêche traditionnelles a des répercussions directes sur les moyens de subsistance des pêcheurs de l'Union et les emplois connexes à terre, et que l'approvisionnement responsable et durable en denrées alimentaires et la sécurité alimentaire s'en trouvent compromis.

La Cour Européenne des Comptes constate que la Commission Européenne n'a encore jamais quantifié les principaux effets économiques qu'aurait le développement des Energies Marines Renouvelables sur la pêche. Le développement massif de l'éolien en mer le long des côtes bretonnes sonnerait la fin de la pêche artisanale côtière, la plus respectueuse de la ressource.

Sources : rapport de la Cour des Comptes Européenne, de la Commission pêche du Parlement européen, du Colloque les pêcheries et la mer peuvent-elles coexister, de l'auto saisine du CNPN

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Eolien en Mer et Biodiversité

NOTE SUR LA COMPATIBILITE DE L'EOLIEN EN MER AVEC LA PROTECTION DE LA BIODIVERSITE

« Le développement des Energies Marines Renouvelables a jusqu'ici échoué à intégrer développement économique, transition énergétique et préservation de l'environnement dans une démarche vertueuse » Conseil National de Protection de la Nature Novembre 2023

Résumé : La création de la zone industrielle éolienne de Saint-Brieuc s'est accompagnée d'une demande d'autorisation de destruction de 59 espèces protégées (54 oiseaux, 5 mammifères), dont au moins une (le Puffin des Baléares) est en danger critique d'extinction.

Compte-tenu de la richesse des habitats marins et littoraux de Bretagne Sud (plus de 98 espèces d'oiseaux fréquentent les réserves ornithologiques de Groix ou de Belle-Île) et de l'importance de ses côtes comme voies de migrations transcontinentales vitales pour un grand nombre d'espèces d'oiseaux, de cétacés et de poissons, nous sommes « face à une menace imminente d'une ampleur telle qu'elle hypothèque l'avenir de la vie marine côtière ». (Sea Shepherd, les Vents de la colère)

L'objectif de développement de l'éolien en mer semble clairement incompatible avec la survie de nombreuses espèces d'oiseaux marins dont la dynamique de population est liée à un taux de mortalité très faible des adultes.

Sources : rapports et données UICN, rapport du CNPN, Sea Shepherd, rapport CSSPP

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L'éolien flottant est loin d'être une technologie mature !

Résumé : Postes électriques flottant non encore mature, qui conditionnent l'éloignement aux côtes, choix des socles industrialisables (acier ou béton), problèmes de l'aménagement des ports et du volume d'activité, de la disponibilité de l'acier, coûts de production impossibles à estimer, problèmes de vibrations des installations, de résistance des câbles flottants dynamiques, de la course au gigantisme.

Décidément l'éolien flottant n'est pas une technologie mature !

Sources : audition de l'OPECST (Office Parlementaire d'Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques) du 2 Février 2023 sur les innovations technologiques de l'éolien offshore /publication de l'Académie des Technologies, Les grandes éoliennes en mer, les défis non résolus, Février2023

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L'éolien en mer au risque du droit de l'environnement

Résumé : Laurent Bordereaux est juriste en droit du littoral, environnement-aménagement-urbanisme, professeur de droit public à l'université de La Rochelle.

Dans une série d'articles, il offre un éclairage extrêmement utile sur la question des énergies marines au regard du droit de l'environnement.

Il insiste tout particulièrement sur la problématique des zones Natura 2000, considérant qu' « il n'est pas certain qu'en cas de contentieux, les juridictions nationales des Etats membres (et potentiellement la Cour de justice de l'UE si elle était saisie) valident aussi facilement les projets offshore implantés en zone « Natura 2000 » et que, par conséquent l'implantation des ENR en zone Natura 2000 entraine une grande incertitude juridique.

Il rappelle par ailleurs que la procédure de débat public doit impérativement permettre de débattre de l'opportunité même des projets et que les demandes de dérogations sont soumises à l'absence de solution alternative satisfaisante et que le débat sur « le terrain sensible et complexe de la juste proportion du nucléaire et des énergies renouvelables dans la production d'électricité, dans un contexte national et européen » ne saurait être évité.

Enfin, concernant les atterrages, il rappelle aussi que « l'autorisation d'occupation du domaine public (…) est refusée si les canalisations ou leurs jonctions (…) sont de nature à porter atteinte à l'environnement ou aux sites et paysages remarquables » et que par conséquent des recours sont possibles sur ce thème. Source : publications citées de M. Laurent Bordereaux

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Eolien en mer, le point de vue des assureurs

Eolien en mer : le point de vue des assureurs…qui ne veulent plus assurer !

Résumé : Si l'on souhaite voir la vérité des faits et des chiffres sur l'éolien en mer plutôt que la propagande des promoteurs éoliens, c'est aux assureurs qu'il convient de s'adresser ; ceux-ci n'ont en effet pas intérêt à en dissimuler les problèmes… in fine, ce sont eux qui paieront 

Gcube considère que l'augmentation non maitrisée de la taille des éoliennes offshore crée des risques de marché insoutenables pour les assureurs dues à un taux de défaillance en forte augmentations, et de plus en plus précoces et pose la question de la « limite verticale »

GUH attire l'attention sur le problème des câbles et souligne que les défaillances des câbles deviennent trop fréquentes, au point que leur assurance devient prohibitive et prévient : si ces composants essentiels deviennent non assurables, les projets éoliens offshore ne pourront tout simplement pas se faire.

Axa, dans une présentation très pédagogique, considère également ce problème des câbles comme majeur (les pannes de câbles représentent environ 80% des paiements pour les réclamations d'assurance éolienne offshore) et en explique les problématiques.

Allianz considère également le risque câble comme majeur mais dans un rapport de septembre 2023 liste d'autres risques qui font de l'assurance des parcs éolien en mer un enjeu extrêmement risqué, voire impossible. Et en tous cas dont le coût est appelé à augmenter considérablement ! Risques câbles, de submersion chinoise, goulot d'étranglement et chaines d'approvisionnement, augmentation de la taille des éoliennes, éolien flottant, augmentation des conflits d'intérêts, biodiversité marine et autres risques environnementaux et sociaux, disponibilité des navires et des installations portuaires, collisions de bateaux…

Bref, les risques et menaces sont telles qu'elles rendent hautement improbable les programmes insensés de développement de l'éolien en mer…dont celui qui consisterait à enfermer les côtes françaises dans une ceinture de près de 90 parcs équivalents à celui de Saint-Nazaire

Source : rapports publics des assureurs/ Vertical Limit: When is bigger not better in offshore wind's race to scale, mai 2023, GUH, Subsea cables failures could derail offshore wind ambitions, September 2023,Allianz, A turning point for offshore wind Global opportunities and risk trends, septembre 2023

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L'éolien en mer, c'est du gazolien et c'est pas bon pour le climat !

PIEBÎEM a insisté à plusieurs reprises sur l'inutilité, voire la nuisibilité climatique du développement de l'éolien en mer en raison de la nécessité d'un back-up fossile, en général gazier, pour compenser l'intermittence et la variabilité de cette source d'électricité. Nous souhaitons développer ce point qui est passé sous silence, voire contesté par les partisans de l'éolien.

  • L'avertissement de Jean-Marc Jancovici ; L'actualité gazolienne - les exemples étrangers, Royaume-Uni et Allemagne ; Royaume-Uni, mars 2023 : Le Royaume-Uni annonce la construction de nouvelles centrales à gaz ; Allemagne, mars 2023 : la Cour des Comptes Allemandes inquiète pour la sécurité d'alimentation et demande davantage de centrales à gaz ; La France aussi aura besoin de gaz si elle persiste à développer les ENR ; Le pavé dans la mare de France Stratégie ; PNC : la France aura besoin de gaz pour gérer l'intermittence des ENR ; L'impossible défi de l'intermittence : « l'impact quotidien sur le fonctionnement des capacités pilotables ne sera pas gérable  ; Intermittence et modulation du nucléaire : le nucléaire ne pourra pas assumer, il faudra du gaz !

La conclusion est que l'augmentation massive des ENR, avec notamment les 45GW d'éolien en mer, nécessitera, pour assurer la sécurité d'alimentation, un suivi de charge avec de telles variations que seules les centrales à gaz de dernière génération pourront l'accomplir. Ce back-up gaz important dégradera considérablement l'intérêt climatique et le bilan carbone de l'éolien (qui tournera autour de 300g CO2/KWh), dégradera aussi les aspects économiques et d'indépendance géostratégique du système électrique français.

L'éolien, c'est du gazolien, et développer massivement l'éolien en mer est en fait l'assurance survie à long terme du gaz, ce pourquoi, comme le remarquait Jean-Marc Jancovici, il est si populaire chez les industriels du secteur…Sources : France Stratégie, Cour des Comptes allemande, Groupes de travail RTE, Patrimoine nucléaire et climat, Jean-Jacques Nieuviaert

Cahier d'acteur

45 GW d'éolien en mer le long des côtes françaises en 2050 dont possiblement 25 GW, plus de la moitié, le long des côtes bretonnes. Pour cette seule façade NAMO, qui ne représente qu'un tiers du littoral français, c'est environ trente zones industrielles éoliennes sur une superficie 45 fois celle de Belle-Île avec des aérogénérateurs 4 fois plus haut que son point culminant !

Un tel bouleversement mérite un débat sérieux, d'ailleurs rendu obligatoire par la convention d'Aarhus. Nous appelons donc la CNDP à remplir sa mission : garantir le droit de toute personne vivant en France à l'information et à la participation et éclairer les autorités sur les valeurs, les attentes ou les interrogations du public quant à l'opportunité même des projets et leurs conditions de réalisation.

Au nom de la rationalité scientifique, technique et économique, au nom aussi de la préservation de l'identité culturelle et environnementale de la Bretagne et d'activités comme la pêche et le nautisme, du droit pour chacun à ce patrimoine commun qu'est une ligne d'horizon vierge de toute construction et un espace maritime préservé, PIEBÎEM remet en cause l'opportunité de ce programme climatiquement inefficace, voire néfaste, électriquement inutile et dangereux pour la sécurité d'alimentation, économiquement insoutenable et destructeur de nos côtes, de la mer littorale et de sa riche biodiversité.