A Nantucket, l’éolien offshore continue à faire parler de lui- l’éolienne maudite frappée par la foudre !
Le 13 juillet 2024, la rupture d'une seule pale d'une seule éolienne de la zone industrielle éolienne de Vineyard Wind 1 a provoqué la dispersion de milliers de débris jusqu'à 50 milles le long des côtes de l'île de Nantucket, un des plus prestigieux sites maritimes des USA. Le sort s'acharne sur la malheureuse turbine AW-38 qui a été frappée par la foudre le vendredi 28 février dernière, avec d'autres dangers de pollution. Le problème des impacts de foudre est de plus en plus prégnant et signalé comme tel par les assureurs, particulièrement pour les éoliennes offshore en raison de leur taille. Par ailleurs, au mépris de ses engagements de bon voisinage, Vineyard Wind n'a pas mis en place un dispositif permettant de limiter l'éclairage de nuit, qui ne s'allumerait qu'en présence d'aéronefs à proximité. Transformer la mer côtière en zone industrielle est tout bonnement insensé » (François Goulard)
L'éolienne AW-38 frappée par la foudre a pris feu. De nouvelles pollutions ?
Pour rappel, le 13 juillet 2024, la rupture d'une seule pale d'une seule éolienne de la zone industrielle éolienne de Vineyard Wind 1 a provoqué la dispersion de milliers de débris jusqu'à 50 miles le long des côtes de l'île de Nantucket, un des plus prestigieux sites maritimes des USA. Bilan : des milliers de débris dangereux dans la mer et sur les côtes, plages interdites en pleine saison estivale, activités nautiques arrêtées, pêches professionnelle et amateur arrêtées pendant plusieurs jours, arrêt des travaux de Vineyard 1 pendant 6 mois Le Nantucket Magazine de septembre 2024 a consacré un large et riche « investigation article » à l'incident de la pale de Nantucket liens vers nos fils d'actu précédents lien ; lien
Eh bien, le sort s'acharne sur la malheureuse turbine AW-38 – celle qui a vu l'une de ses trois pales se briser en milliers de morceaux le 13 juillet dernier, envoyant de grandes quantités de débris de fibre de verre et de mousse sur les rives de Nantucket. Elle a été frappée par la foudre le vendredi 28 février dernière. Vineyard Wind, qui n'a tiré aucune leçon de ses précédentes aventures, n'a signalé l'incident que le dimanche. Selon les Coast guards , la turbine « a été frappée par la foudre, a pris feu et s'est détachée... Malgré des rapports contradictoires sur la date et la nature de l'incident, ainsi que sur les dommages causés à la turbine, Vineyard Wind affirme qu'aucun débris n'a été repéré. C'est aussi ce qu'ils avaient affirmé en juillet. Les Coast Guard sont en train de vérifier. Vineyard s'est contenté d'un communiqué peu clair : « Dans le cadre d'un effort continu pour gérer la turbine AW-38, un plan d'action rigoureux a été mis en place qui comprend des ressources de récupération des débris, des survols récurrents pour observer la turbine et, finalement, l'enlèvement et le remplacement prévus de la pale par GE Vernova en mai 2025. »
Foudre et éolien en mer : un problème de plus en plus important
Selon DNV, une société mondiale d'assurance et de gestion des risques spécialisée dans l'éolien, « les dommages causés par la foudre sont devenus la principale cause d'arrêt imprévu des éoliennes et la réclamation d'assurance la plus courante déposée par les propriétaires de parcs éoliens ». Ceci est lié à l'augmentation de taille des éoliennes, en particulier offshore qui rend la protection contre la foudre de plus en plus importante pour tous les acteurs de l'industrie éolienne ».
L'entreprise technologique allemande Schunk Group, fabricant de systèmes de protection contre la foudre pour les éoliennes, déclare : "Lorsque la foudre frappe une éolienne, des courants de plusieurs dizaines de milliers d'ampères circulent en quelques fractions de seconde - même des valeurs maximales de 200 000 ampères ont déjà été enregistrées. La tension électrique atteint plusieurs millions de volts. Si la protection contre la foudre tombe en panne, les conséquences sont graves : non seulement les dommages causés par les surcharges peuvent se produire dans le système de commande électrique, mais les pales du rotor peuvent également se détacher… Étant donné que la température de l'air à l'intérieur du canal de foudre augmente brusquement à plusieurs dizaines de milliers de degrés Celsius, les incendies se déclenchent facilement.
Et chaque éolienne contient, en ordre de grandeur, plus de mille litres de graisse et d'huiles industrielles, de fluides diélectriques, de diesel, de propylènesglycols
Les parcs éoliens en mer ne sont décidément pas de « bons voisins » : promesses d'extinction de l'éclairage des turbines la nuit non tenue !
En outre, le Nantucket Current rappelle que, dans le cadre dit de bon voisinage signé en 2020 avec la ville de Nantucket, Vineyard Wind est tenue d'installer un système de détection d'aéronef ou ADLS. Ce système utilisera un radar pour s'assurer que les lumières au sommet de chaque éolienne ne s'activent que lorsqu'il y a un avion à proximité de la zone du parc éolien. Vineyard Wind s'était initialement engagé à ce que le système soit opérationnel d'ici le week-end du Memorial Day de 2024. Après que cette date limite soit arrivée et passée, la société a promis en juin de l'année dernière que l'ADLS serait opérationnel « dans les prochaines semaines ». Aujourd'hui, plus de sept mois après cette déclaration, le système reste inopérant. Le libellé de l'accord de bon voisinage signé par Vineyard Wind et la ville indique que l'ADLS vise à « réduire l'éclairage nocturne et à minimiser les impacts visuels potentiels des projets sur le site historique national du district historique de Nantucket ».
Selon les termes du protocole d'accord de 2021 entre Vineyard Wind, le Bureau de gestion de l'énergie océanique (BOEM), et Brona Simon, l'agent de préservation historique du Massachusetts, « l'ADLS doit être installé et opérationnel avant de commencer l'exploitation commerciale ». Vineyard Wind a annoncé en janvier 2024 qu'elle avait fourni de l'électricité au réseau électrique de la Nouvelle-Angleterre pour la première fois, mais la société affirme que cela ne représente pas une exploitation commerciale… lien
Pour un moratoire sur l'éolien en mer français
Ce qui se passe à Vineyard Wind et à Nantucket doit nous le rappeler : l'industrialisation à marche forcée de la mer littorale, et singulièrement des côtes bretonnes que planifient le lobby éolien et l'Etat français est une catastrophe environnementale annoncée, tant pour nos paysages littoraux, dont certains ( Belle-Île) parmi les plus prestigieux, que pour la biodiversité marine. C'est aussi un échec technologique qui met en cause les éoliennes de forte puissance – et donc la rentabilité de l'éolien en mer. Les moratoires et les renonciations s'accumulent, mais en France, on reste sur les 18GW éoliens en mer en 2035 (36 Saint-Nazaire) et 45 GW ( 90 Siant-Nazaire) en 2050.
PIEBÎEM rappelle son opposition à ce programme éolien en mer insensé sans intérêt climatique dans le contexte français, dangereux pour la sécurité d'alimentation électrique, économiquement et socialement insoutenable, ravageur pour nos paysages littoraux et leur riche biodiversité avec des promesses fallacieuses d'emploi et de fortes dépendances étrangères et mettant en péril des activités comme la pêche côtière artisanale, le nautisme, le tourisme…