Alerte : le retour des éoliennes flottantes expérimentales géantes à proximité de Groix et Quiberon ?
Comme le Marin l'avait annoncé, il y a près d'un an, OPEN-C recherche un site d'essais d'éoliennes de très grande puissance et hésite entre la Bretagne sud et l'Occitanie. Un article récent de la presse professionnelle (News tank Energies 16 mai 2025) fait le point sur l' avancement du projet et dresse un portrait-robot du site souhaité qui ressemble dangereusement à l'ancien site prévu pour les éoliennes expérimentales d'EOLFI et nous sommes d'autant plus inquiets que Daniel Cueff et Olivier Le Nezet, très à l'écoute des demandes du lobby éolien, figurent au Conseil d'Administration d'OPEN-C. PIEBÎEM demande la transparence sur ce projet de site d'essai et s'opposera à un site d'éoliennes géantes en vue de la côte sauvage de Quiberon (24km),et de la pointe des Chats de Groix (14km) , du littoral préservé et des plages d'Erdeven, , de Plouhinec, de Gâvres, de Larmor… qui a été refusé en Méditerranée.
EOLFI ressuscité en pire ? Des éoliennes de plus de 300 mètres à 14 km de Groix et 24 km de la presqu'île de Quiberon
L'ex-projet Eolfi issu d'un appel à projets de l'Ademe lancé en 2015 a connu de nombreuses vicissitudes : il occupait une zone d'environ 15 km2 à 14 km des côtes de Groix et 22 km des côtes de Quiberon. Au début, c'était 4 éoliennes de 6 MW du type Haliade 150, puis 3 éoliennes flottantes de 9,5 MW. General Electric, qui devait fournir les éoliennes de 6 MW s'est retiré, puis Naval Group, qui a cédé son activité dans l'éolien flottant, au motif que celui-ci n'était pas mature technologiquement. Shell avait repris le projet avec un partenaire public (Caisse des dépôts (en cas de problème, c'est le contribuable qui trinque) et un partenaire chinois (déjà) CGN.
Finalement, les porteurs de projets ont arrêté les frais en 2022., en raison de défis techniques, commerciaux et financiers, de coûts en constante augmentation, de contraintes très fortes, en termes d'inflation et de chaîne d'approvisionnement". Et également la décision d'ouvrir l'appel d'offre sur Bretagne sud, qui ôtait son intérêt au projet expérimental et risquait même de le priver de vent.
Et heureusement, puisque ce projet aurait été obsolète avant même de commencer, puisque l'on parle maintenant d'éoliennes de 20MW et de plus de 300 mètres de haut. Et c'est maintenant ce type d'éoliennes qui risquent à nouveau de débarquer à 20km de Quiberon et 14 de Groix
OPEN-C recherche un futur site d'essais d'éoliennes très grande puissance au sud de la Bretagne ou en Occitanie
Le Marin s'en était déjà fait l'écho il y a près d'un an dans un article intitulé OPEN-C regarde vers la Bretagne et l'Occitanie pour un site d'essai pour l'éolien flottant (Le Marin, 12/06/2024) lien La presse professionnelle (News tank Energies 16 mai 2025) vient de refaire un point sur ce projet qui visiblement avance. La fondation OPEN-C recherche toujours un futur site d'essai très grande puissance (pour tester des éoliennes flottantes de plus de 10 MW). OPEN-C est un organisme « d'intérêt général » chargé de développer des infrastructures marines, et particulièrement des éoliennes flottantes. OPEN-C possède cinq sites d'essais à Paimpol, près de Bréhat, pour les hydroliennes, à Saint-Anne du Porzic (éoliennes), SEM-REV, au large du Croisic (éoliennes), SEENEOH dans la Garonne (hydroliennes) et Mistral, en Méditerranée , au large de Port-Saint-Louis-du-Rhône, à 5 km de la côte.
Extraits de l'article de News Tank : « Le futur site très grande puissance devrait être développé en Occitanie ou au Sud de la Bretagne. Il n'existe aujourd'hui aucune infrastructure d'essai en France ou en Europe capable d'accueillir des aliènes flottantes de plus de 10 mégawatts. Cette absence inquiète les assureurs certificateurs et financeurs des futurs et financeurs des futurs projets commerciaux qui les considèrent comme des prototypes non encore éprouvés : l'objectif est donc d'offrir des conditions proches de celle des projets commerciaux…ce site doit permettre de limiter les incertitudes entre prototypes et déploiement à échelle commerciale »
PIEBÎEM : Merci de cet aveu. L'éolien flottant n'est pas technologiquement mature et la course aux éoliennes puissantes, pour le moins aventureuse, suscite des inquiétudes chez le lobby éolien et ses financeurs.
Un portrait robot du site qui ressemble de plus en plus à l'ancien site d'EOLFI
Le directeur du développement de la fondation OPEN-C s'est fait plus précis sur les caractéristiques du site souhaité : « Les sites doivent présenter des conditions réalistes pour les tests, un courant et du vent suffisamment intéressant pour permettre aux industriels de tester leur technologie tout en étant relativement proche des côtes pour faciliter l'accès aux prototypes qui nécessitent une surveillance et des interventions régulières. Les coûts sont également à prendre en compte, les raccordements notamment représentent un investissement important même pour des projets pilotes. Mais comme pour les installations commerciales les sites ne peuvent pas être trop proches des côtes afin de limiter l'impact visuel ou pour des questions de partage de l'espace maritime. L'impact des projets reste potentiellement significatif même à petite échelle une ou 2 éoliennes où hydroliennes peuvent susciter une opposition locale si le site est mal choisi. »
PIEBÎEM : nous trouvons que ce portrait-robot ressemble dangereusement à l'ancien site d'EOLFI et nous sommes d'autant plus inquiet que figurent au conseil d'administration Daniel Cueff (Vice-président en charge de la Mer et du Littoral) et Olivier Le Nezet ( Comité National des Pêche, Président de Keroman, dont le tropisme pro- promoteurs éoliens est bien connu.
Eh bien, PIEBîEM le dit toute de suite ; si OPEN-C a en vue l'ancienne zone EOLFI, à très forte proximité de sites remarquables de Groix (la pointe des Chats) et en pleine visibilité de la côte sauvage de Quiberon, c'est très, très mal choisi !
Un site refusé en Méditerranée et le Morbihan devrait l'accepter ?
A PIEBÎEM, nous sommes d'autant plus inquiet que l'un des sites évidents pour « accueillir » les éoliennes géantes expérimentales, le site Mistral en Méditerranée, s'est vu refusé l'autorisation préfectorale à ce projet, comme annoncé dans Le Marin du 22/11/2024 : les essais d'éoliennes flottantes ne sont plus prévus sur le site Mistral en Mediterranée lien Le Marin
La préfecture des Bouches-du-Rhône a refusé d'étendre les autorisations pour tester des éoliennes flottantes sur ce site au large de Port-Saint-Louis-du-Rhône. Nous avons travaillé avec l'Etat pour affiner le dossier et au final le préfet a refusé … la Fondation Open-C a déposé un recours qui n'a finalement pas abouti, le préfet confirmant sa décision initiale fin octobre. « A priori, il y avait un problème d'insertion paysagère, en tout cas d'acceptabilité locale sur la visibilité. »
Et le Morbihan devrait accepter des éoliennes de 300 mètres de haut en vue de la côte sauvage de Quiberon et de la pointe des Chats de Groix , du littoral préservé et des plages d'Erdeven, de Plouhinec, de Gâvres, de Larmor … ? Dans une zone très fréquentée par des dizaines d'espèces protégées d' oiseaux et dont les fonds sont susceptibles d'être fortement agressé par les systèmes d'ancrage et les câbles dynamiques .
Le littoral morbihannais n'a pas à vocation à devenir la poubelle éolienne de la France et PIEBÎEM demande la plus grande transparence sur ce projet de site d'essais d'éoliennes géantes, sa localisation éventuelle et son ampleur.