AO5-Bretagne Sud - un problème d'éoliennes ?
Pourquoi tant de retard dans la publication des gagnants de l'appel d'offre AO5, puisque la CRE ( Commission de Régulation de l'Energie) a fait savoir qu'elle les avait désigné et que le dossier était maintenant entre les mains du gouvernement ? On peut penser à certaines contingences politiques (le dossier est tellement populaire que le gouvernement jugerait qu'il vaut mieux d'abord laisser passer les élections européennes...), mais il semble aussi que AO5 se heurte à des difficultés techniques et réglementaires, ce qui ne surprendra pas ceux qui nous suivent.
C'est en tous cas ce que laisse peser une brève du media spécialisé GreenUnivers ( lien) :
"Le brouillard s'épaissit autour de l'appel d'offres éolien flottant en Bretagne. Alors que la Commission de régulation de l'énergie a fait sa proposition de lauréat début février, l'annonce du résultat de la part du gouvernement se fait attendre. Cette compétition doit fixer un cap pour la filière en définissant une référence de prix pour un parc éolien flottant de grande envergure, pour une technologie dont l'équilibre économique reste incertain.... Mais l'histoire est loin d'être réglée. Plusieurs candidats ont déjà jeté l'éponge et des sources concordantes suggèrent des hésitations"
Selon GreenUnivers, ce serait le manque de turbines suffisamment puissantes qui perturberait l'appel d'offre. De fait, afin d'obtenir l'accord de la Commission Européenne pour
octroyer une aide au projet éolien flottant de Bretagne sud, dont le montant
s'élèvera à 2,08 milliards d'euros, l'État français a dû renseigner certaines
de ses caractéristiques supposées. Et la puissance des turbines y figure : dans l'avis mis en ligne par la commission, le
scénario retenu est celui d'un parc de 250 MW composé de 15 éoliennes de 16,67
MW chacune. Une puissance des turbines qui, au vu des programmes de R&D en
cours sur des éoliennes de 18 MW n'aurait rien d'extravagant... ( cf par exemple Le Marin)
Or avec les avertissements des assureurs (voire dans nos dossiers CNDP Eolien en mer, le point de vue des assureurs) sur les risques liés aux augmentations de taille des turbines qu'ils considèrent "inassurables" pour les plus puissantes, et compte-tenu du fait que General Electric vient de renoncer pour ses trois futurs projets américains à des turbines de 18 MW pour revenir à des turbines de 15 MW, ce qui n'est pas sans effet sur la rentabilité des parcs (cf. notre fil d'actualité Quelques nouvelles de l'éolien offshore à l'étranger !), il semblerait que ce qui n'avait rien d'extravagant le soit devenu... et que cela pose quelques problèmes à AO5.
Bon nous, à PIEBÎEM, on n'est pas pressé, mais on réclame juste la vérité et une information non biaisée !
