Cartographie éolienne en mer ; un court sursis et le lobby éolien à la manœuvre

27/09/2024

La publication des zones propices à l'éolien en mer en réponse au débat CNDP, La Mer en Debat était attendue jeudi 26 septembre, mais, malgré de très fortes pressions, le lobby éolien devra encore attendre. Certaines zones, notamment entre les Pays de la Loire et la Nouvelle-Aquitaine semblent poser problème, ainsi que la place accordée à l'éolien flottant, non techniquement mature. S'agissant d'enjeux aussi importants et structurants pour nos littoraux et la politique énergétique, la réponse ne peut venir que d'un débat et d'une décision politique qui n'ont pas eu lieu. PIEBîEM rappelle l'absence étude d'impact sur l'intérêt climatique du développement de l'éolien en mer dans le contexte français d'électricité très décarbonée et appelle à un moratoire immédiat concernant le développement de l'éolien en mer. 

Les pressions et les privilèges exorbitants du lobby éolien

La publication des zones propices à l'éolien en mer était attendue jeudi 26 septembre.- ou plutôt, il s'agissait en fait du délai légal pour que le ministre (mais lequel ?) réponde à consultation CNDP- La Mer en Debat. La réponse était attendue par les lobbys éoliens avec beaucoup d'impatience – et ils se sont beaucoup agités pour qu'elle soit à leur goût. Ils devront attendre encore un peu.

« La date est cochée dans l'agenda de tous les acteurs de la filière depuis plusieurs semaines. Après cinq mois de débats publics sur la planification maritime, c'est ce jeudi que l'État devrait dévoiler sa carte des « zones propices à l'éolien en mer » à horizon dix ans et à horizon 2050. Autrement dit où seront implantés les futurs parcs posés ou flottants au large des côtes françaises. « C'est une date très importante et on espère qu'elle ne sera pas repoussée même si on sait très bien que cela arrive juste après la nomination du nouveau gouvernement », indique Jules Nyssen (Président du SER)

Dans le même article, Michel Gioria (délégué général de France Energie Eolienne) se vante des dispositions juridiques que le lobby éolien a obtenu en sa faveur : « Dorénavant, les opposants à l'éolien en mer ne pourront déposer un recours que devant le Conseil d'État alors qu'ils passaient jusqu'alors par la justice administrative en premier lieu. Une restriction du droit au recours en somme qui devrait permettre de « gagner entre trois et quatre ans sur chaque projet »

Le Président de PIEBîEM, Eric Guillot, lui a répondu sur le droit, ainsi distordu en faveur d'un lobby industriel qui a obtenu des dispositions extravagantes dont aucun autre secteur d'activité n'a pu même rêver,  sur le fond de l'inutilité de l'éolien fatal et intermittent  et rappelle la manifestation contre l'éolien industriel sur terre et sur mer du 19 octobre, devant toutes les préfectures lien vers l'article 

Quelques jours de plus et quelques problèmes à régler

Le cabinet d'Agnès Panier-Runacher a fait savoir que « compte tenu de la nomination récente du gouvernement, nous aurons besoin de quelques jours de plus », et précise que « le dossier sera plus particulièrement suivi » par la ministre déléguée à l'Énergie, Olga Givernet. Il semblerait que plusieurs problèmes se posent, notamment à propos d'une zone posée sur la façade Atlantique, au niveau de la frontière entre les Pays de la Loire et la Nouvelle-Aquitaine (entre la façade sud Atlantique et la façade nord Atlantique-Manche ouest) et dont l'Association vendéenne des élus du littoral, ne veut pas – en fait, elle ne souhaite même pas s'opposer totalement, mais aurait fait une contre- proposition. La filière éolienne serait également furieuse à propos faible volume envisagé pour l'éolien posé - effectivement l'éolien flottant non technologiquement mature et beaucoup plus coûteux leur pose de sérieux problèmes – cf l'attribution de AO5 !

Le combat a commencé, et il va continuer – la seule urgence ; c'est un moratoire sur l'éolien en mer

Nous rappelons tout d'abord ce qui ressortait du débat CNDP La Mer en Débat : 1) dans un débat très multiforme et très large, destiné selon nous à noyer le (gros) poisson de l'éolien en mer, et déséquilibré, l'éolien en mer a été l'un des principaux sujets du débat avec des positions très clivées ; 2) Un seul consensus s'est dégagé : refus des zones industrielles éoliennes proche des côtes ; 3) Sur les façades Atlantiques et Manche, il n' y a aucun accord sur des zones précises de développement de l'éolien offshore, même plus éloignées des côtes-.

Alors, nous attendons devoir comment le ministère et le lobby éolien vont se dépêtrer de ce qui constitue finalement un refus, largement justifié selon nous et bien d'autres, du développement de l'éolien en mer.

Nour rappelons qu'il s'agit de la délimitation de zones favorables à l'éolien en mer, et non des programmes eux-mêmes qui feront l'objet d'appels d'offre – pour lesquels le lobby éolien pousse à l'accélération, mais qui doivent dépendre d'un débat général sur la programmation énergétique qui n'a pas encore eu lieu.

S'agissant d'enjeux aussi importants et structurants pour nos littoraux, pour la Bretagne, pour la pêche et les autres activités impactées, pour la préservation de la biodiversité, pour la politique énergétique de la France et ses conséquences économiques et sociales, la réponse ne ne peut pas être laissée à la seule administration- ce n'est pas à la DGEC de définir la politique énergétique de la France. La question du développement ( ou pas) de l'éolien en mer est de nature à la fois scientifique, technique et profondément politique, elle doit résulter d'une décision politique, de politique énergétique, après un débat complet qui n'apas encore eu lieu. Toute auyre manière de procéder serait une atteint profonde à la démocratie.

Et rappelons qu'il n'y a eu aucune, absolument aucune étude d'impact – de l'intérêt climatique du développement de l'éolien en mer dans le contexte français, avec une électricité déjà très décarbonée. Ainsi, lorsque la production éolienne se substitue à une production nucléaire, ce qui arrive maintenant assez souvent, l'impact climatique est significativement négatif ! Ni aucune étude d'impact du développement industriel ( parcs cumulés) de l'éolien en mer en général sur la biodiversité (en particulier oiseaux de mer et cétacés), les activités économiques impactées…etc

Concernant l'éolien en mer, la seule urgence c'est d'attendre ! PIEBîEM demande un moratoire immédiat sur le développement l'éolien en mer.