Commission Sénatoriale d’enquête sur la production, la consommation et le prix de l’électricité aux horizons 2035 et 2050 - l’éolien en mer
PIEBÎEM a été auditionnée le 22 mai 2024 par la Commission Sénatoriale d'enquête sur la production, la consommation et le prix de l'électricité aux horizons 2035 et 2050 sur les coûts complets de l'éolien en mer et nous avons le sentiment d'avoir été en partie entendu. Nous présentons ici de larges extraits du rapport de la Commission concernant l'éolien en mer qui considère notamment que le programme de Belfort (45 GW d'éolien en mer) sera impossible à tenir et qu'à tout le moins, les objectifs 2035 (#18GW) devraient être décalés à 2050.
Par ailleurs la Commission s'étonne du prix résultant de l'offre retenue pour l'appel d'offres AO5 ( Bretagne Sud, Belle-Île/Groix/Quiberon) et espère que « ce choix, eu égard à une technologie peu mature et à un opérateur qui semble ne gérer aucun parc éolien flottant à ce jour, ne sera pas source de déboires pour l'État. »
Résumé :
1) La commission d'enquête considère que l'éolien en mer constitue un pari risqué, compte tenu des coûts réels de ces technologies, de leurs difficultés d'acceptabilité et de la faible maturité technique de l'éolien flottant ;
2) De nombreuses nuisances sur les paysages, la biodiversité, l'occupation spatiale, la pêche… pour un bénéfice climatique incertain ;
3) De grandes incertitudes et des estimations très hypothétiques, en particulier pour l'éolien flottant : la commission d'enquête se doit de faire part de son étonnement sur le prix résultant de l'offre retenue pour l'appel d'offres portant sur un parc éolien flottant en mer au large du sud de la Bretagne ;
4) Des coûts de raccordement en explosion, poussés par l'éolien en mer- d'autant plus qu'il devrait être éloigné des côtes ;
5) L'éolien en mer : des coûts de raccordements au réseau considérables (jusqu'à 35% des projets) financés par les consommateurs via le TURPE ;
6) Dans le cas d'une évolution vers un système à haute part en énergies renouvelables, les évolutions de structures à apporter au réseau sont majeures ;
7) Ces évolutions majeures du réseau par leurs conséquences environnementales notamment, constituent un défi majeur d'acceptation sociétale ;
8) Le défi majeur de l'éolien en mer, un pari à haut risque et même intenable, surtout pour l'éolien flottant ;
9) Des capacités industrielles insuffisantes pour un programme éolien en mer irréaliste et …la menace chinoise - ;
10) Eolien en mer, une énergie décidément mal acceptée : 100% de recours ;
11) Impossibilité de tenir les objectifs ENR sans faire exploser les coûts du système électrique : il semble ainsi nécessaire de décaler à l'horizon 2050 les objectifs que le Gouvernement affiche pour 2035.
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