CSPE (Charges de Services Public de l’Energie) 2025, mais où va donc s'arrêter le siphonnage de l'argent public ?
La CRE vient de publier sa mise à jour des prévisions 2025 et 2026 des CSPE (Charges de Services Public de l'Energie) qui soutiennent principalement le développement des ENR électriques. Pour les ENR électrique, le prévu 2025 était de 4,335 milliards €, la mise à jour est de 6,200 milliards € soit une erreur de 43% (avec un record de plus 298% pour l'éolien terrestre. L'éolien en mer (1,5 GW, 3 parcs) induit une charge de 921,7 millions € avec un coût moyen de rachat de 184, 9 euros le MWh. C'est le plus gourmand en CSPE (293 millions € par GW installé). Les erreurs de prévisions et l'augmentation considérable de la CSPE s'expliquent principalement par les épisodes de surproduction des ENR : plus le coût de l'électricité baisse, plus il faut compenser les promoteurs éoliens. Et ce n'est pas prêt de s'arrêter, bien au contraire, si comme prévu par PPE3, l'éolien en mer augmente de 1,5 GW à 18 GW en 2035 puis 45GW en 2050 ! NB : La charge de soutien cumulée sur 2003-2026 pour l'éolien et le photovoltaïque représente près de 46 milliards d'euros. Un moratoire sur les ENR électriques s'impose
1) Les CSPE ( Charges de Services Public de l'Energie) – le principale charge est le soutien aux ENR électriques (7,6 milliards €)
La CRE (Commission de Régulation de l'Energie) vient de publier son estimation des charges de service public de l'énergie actualisées pour 2025 et prévisionnelles pour 2026 Lien . Ces charges permettent notamment de financer le soutien en métropole à la production électrique intermittente, éolienne et photovoltaïque (7,6 Milliards d'euros), la solidarité de la métropole pour les zones non interconnectées électriquement (3 Milliards d'euros), et la lutte contre la précarité et l'exclusion (37 millions d'euros ). Elles sont payées par pour l'essentiel par le budget public France, (9,7 Milliards d'euros ) et pour une part, par les taxes sur l'électricité (accise 3,25 Milliards d'euros). Donc, en grande partie par les contribuables et en moindre part par les consommateurs.
En résumé : - Le soutien de l'éolien terrestre induit en 2026 une charge de 1 300 millions € pour un coût moyen de rachat de 100,6euros le MWh (à la hausse par rapport à 2025, 97,5 euros le MWh)
- Le soutien de l'éolien en mer induit en 2025 une charge de 921,7 millions € avec un coût moyen de rachat de 184, 9 euros le MWh, (à la hausse par rapport à 2025, 178,2 euros le MWh)
Le soutien du solaire photovoltaïque induit une charge de 4 389 millions € avec un coût moyen de rachat de 211,2 euros le MWh ( à la baisse par rapport à 2025, 266,1 euros le MWh)
2) L'art de la prévision par la CRE est à revoir sérieusement !
Ces charges dont le total annoncé pour 2025 était de 8,9 milliards d'euros, est réactualisé à 11,1 Milliards d'euros pour 2025 (soit un dépassement de 24,7 % sur le budget prévisionnel 2025), et de 12,9 Milliards d'euros de charges à compenser pour 2026 (soit une augmentation de 16 % entre le réalisé 2025 et le prévisionnel 2026).
En ce qui concerne les ENR électrique, le prévu 2025 était de 4,335 milliards €, la mise à jour est de 6,200 milliards € soit une erreur de 43%
La pire dérive est observée pour l'éolien terrestre : 929 millions € réalisé contre 233,7 prévus soit une erreur de 298 % .
Pour l'éolien en mer, la mise à jour est conforme à la prévision : soit 586,5 millions € (contre 595) NB PIEBÎEM : avec trois parcs en fonctionnement, c'est pas trop dur !
3) L'éolien en mer champion des charges à compenser
L'éolien en mer est, comme il fallait s'y attendre particulièrement générateur de charge à compenser : Il est intéressant de comparer la CSPE en millions €/GW installé Eolien terrestre : 929,6/16,2 soit 57,3 millions € par GW installé ; Eolien en mer : 586,5/2 soit 293 millions € par GW installé. (Photovoltaïque : 141 millions €/GW installé).
En augmentant l'éolien en mer 18 GW en 2035, 45 GW en 2050, les charges de CSPE vont donc exploser, même en supposant que les futurs contrats par complément de rémunération (le parc éolien incitent à ne pas produire pendant les épisodes de surproduction moyennant une compensation d'environ 70% de ce qu'il aurait pu produire)
Explication de la CRE : 80 % des effets haussiers sont portés par la hausse de 3 302,0 M€ (+ 114 %) des charges liées aux énergies renouvelables électriques et par la hausse de 362,8 M€ (+102%) des chargées liées à la cogénération au gaz naturel 362,8 M€ (+ 102 %), en France métropolitaine. Elles s'expliquent essentiellement par la baisse des prix de gros de l'électricité depuis début 2024, qui induit une baisse mécanique de la valorisation des volumes soutenus (80 % d'effet prix).
Pour 2026, le total prévu CSPE est de 12,9 Milliards d'euros (soit 16% d'augmentation) ; l'éolien terrestre augmente à 1,3 milliards ( soit 40% d'augmentation), l'éolien marin augmenta à 921 milliards ( soit 57% d'augmentation)…
4) L'explication pédagogique de Documentaire et vérité : plus le prix de l'électricité baisse, plus les charges augmentent pour garantir les revenus des producteurs ENR lien
Pour ceux à qui l'explication de la CRE paraitrait un peu obscure, l'excellent Documentaire et vérité explique la dérive des CSPE pour la production d'électricité. Extraits
« Bonne nouvelle : l'électricité coûte moins cher sur le marché. Mauvaise nouvelle : c'est vous qui payez la différence. La CRE vient de revoir ses calculs pour 2025 : les charges de service public bondissent de 43 %, augmentant la facture globale de presque 2 milliards d'euros. Ces charges – financées in fine par les consommateurs via la CSPE – atteindront 11,6 milliards. La raison principale de cette flambée est presque absurde : plus les prix de marché de l'électricité baissent, plus les Français paient pour les renouvelables. »
« En 2024, la CRE tablait sur un prix de gros moyen de 85 €/MWh. Mais les prévisions pour 2025 ont été revues à la baisse, à 65 €/MWh. Or les producteurs d'énergies renouvelables subventionnés bénéficient de contrats garantissant un tarif fixe : quand le marché est bas, l'État (et donc les consommateurs) leur verse la différence. Résultat : près de 1,9 milliard d'euros de charges supplémentaires rien que pour les filières renouvelables électriques. Avec un total de 11,6 milliards d'euros, dont près de 8 pour les seuls renouvelables, la CSPE devient une taxe énergétique masquée, pesant sur les factures des ménages comme sur celles des entreprises. »
« Le problème se pose partout dans le monde - il est économique … Quand le vent souffle fort ou que le soleil brille, les prix de marché s'effondrent ; à l'inverse, lors des périodes de jours froids et sans vent, les prix explosent. Résultat : les producteurs intermittents ne peuvent jamais "payer" eux mêmes le coût de leur intégration dans le système. Les CfD, présentés comme la solution miracle, ne font que masquer ce problème : la volatilité est transférée aux finances publiques.
Loin d'être un secteur mature et autosuffisant, le solaire et l'éolien dépendent encore largement de subventions pour exister économiquement, ce qui met en question leur prétendue compétitivité « naturelle ».
L'explosion des charges de service public n'est pas un accident : c'est la conséquence logique d'un système qui socialise tous les coûts et privatise les gains. Cette flambée montre à quel point la France s'est enfermée dans un dispositif de subventions devenu incontrôlable, qui enrichit les producteurs sans bénéfice réel pour les usagers.. Poursuivre dans cette voie, sans réforme courageuse, reviendrait à condamner les consommateurs à payer toujours plus, tout en creusant la dépendance aux subventions... » lien
Rappelons : Déjà 46 milliards pour les énergies électriques intermittentes ! La charge de soutien cumulée sur 2003 - 2026 pour l'éolien et le photovoltaïque lien
La solution qui s'impose : moratoire immédiat sur les ENR électriques