Des pêcheurs se mobilisent contre l’éolien en mer 1- le SYNADEPA

30/04/2024

Si ce débat façade CNDP aura servi à quelque chose, c'est bien au moins à montrer que mettre des éoliennes en mer…ça gêne beaucoup de monde. Deux syndicats ou associations de pêcheurs ont montré clairement leur opposition à l'éolien en mer, le SYNADEPA (Syndicat National de Défense des Pêcheurs Artisans) et l'UFPA (Union Française des Pêcheurs Artisans)

Le SYNADEPA (Syndicat National de Défense des Pêcheurs Artisans) a déposé un cahier d'acteur dont le titre est sans ambiguïté : Une conciliation impossible de l'éolien marin avec la pêche artisanale :

Extraits : « L'Etat a clairement affiché son ambition de couvrir les façades littorales françaises de parcs éoliens marins pour une puissance envisagée de 45 GW. Les orientations du débat organisé par la CNDP sur la planification maritime n'ont pas permis d'aborder l'ensemble des alternatives et des risques que cette programmation énergétique génère.

Le développement de sites éoliens marins industriels sur l'ensemble des façades maritimes de France est une catastrophe environnementale pendant sa phase de construction (200 décibels tuent la faune, la flore marines), d'exploitation (anodes sacrificielles qui se dissolvent dans l'environnement, câbles de raccordement, problèmes de turbidité) et démantèlement (comment retirer les 1500 à 2000 tonnes de béton par éoliennes ? comment appliquer le principe d'Eviter, Réduire, Compenser (ERC) prôné par l'Etat ?).

Pour la pêche professionnelle artisanale, cela se traduirait par une mort programmée aussi bien de par la raréfaction des zones de pêche, que par la concentration induite des navires sur les mêmes zones et par conséquent sur les mêmes espèces.

D'un point de vue environnemental, cela signifierait la détérioration de la biodiversité marine et, avec elle, la mise en danger de la ressource. »

Et le SYNADEPA explique bien la problématique des pêcheurs artisans :

Une gestion fine et durable de la ressource : « La flottille française de pêche se caractérise par la prépondérance des navires de pêche artisanale (82% de navires de moins de 12 m) dont les zones de pêche se concentrent dans les 20 milles qui restent inféodés à des zones de pêche spécifiques et côtières. Les marins pêcheurs artisans français pratiquent pour la plupart plusieurs métiers (filet, palangre, casiers, arts trainants…) au fil de l'année en fonction de la saisonnalité suivant l'évolution de la ressource.

Cette gestion ancestrale fonctionne par un dispositif apparenté à des jachères tournantes sur différentes zones de pêche et en ciblant différentes espèces selon la saison… »

Aucune zone de moindre contrainte pour la pêche: « Nos espèces endémiques sont en effet inféodées à un substrat particulier. Les problèmes de turbidité survenant à la suite de l'implantation des parcs éoliens marins conduiraient systématiquement à une modification du substrat aboutissant à la disparition des espèces endémiques.

Du fait des effets du réchauffement climatique, du déplacement du gulf stream, les habitats et les flux de migration de la ressource sont en évolution constante. Cela induit un glissement des zones de pêche d'un secteur à l'autre, qui ne saurait être anticipée ni par les scientifiques ni par les professionnels. Il n'est donc pas possible de déterminer des zones de moindre contrainte… »

Sauf à disparaître, ce n'est pas à la pêche à s'adapter à l'éolien : « Dans ce contexte, les pêcheurs professionnels contestent l'implantation de ces parcs industriels d'éoliens en mer à marche forcée pour des prétendus critères environnementaux.

Il semble que les orientations de la planification maritime française, exposées dans le cadre de ce débat considèrent qu'il faudra nécessairement que notre activité traditionnelle et qui participe à l'autonomie alimentaire de la France s'adapte à ces multiples contraintes , même si cela risque de causer à terme la disparition de la petite pêche artisanale française, pourtant plus respectueuse de l'environnement que la pêche industrielle ou l'élevage intensif de poisson, avec les pollutions qu'il peut générer.

Le SYNADEPA dénonce l'inutilité de ces projets aussi bien au niveau économique qu'environnemental. L'Allemagne, qui a couvert ses terres et ses mers d'éoliennes, présente pourtant un bilan carbone 12 fois supérieur à celui de la France."

Pour toutes ces raisons, le SYNADEPA sollicite la mise en place immédiate d'un moratoire au développement de l'éolien marin 

Merci au SYNADEPA (synadepa@gmail.com)

Cahier d'acteur ci-joint