Dunes Sauvages de Gâvres à Quiberon : PIEBÎEM demande que les Grands Sites de France fasse connaître leur opposition à la zone éolienne Bretagne sud

04/09/2025

Le dimanche 7 septembre à Erdeven, sur la plage de Kerhillio,  le syndicat mixte Dunes Sauvages de Gâvres à Quiberon organise la 4e édition de la Fête du Grand Site de France des dunes sauvages de Gâvres à Quiberon dont la labellisation est actuellement en cours de renouvellement. Ce label a été accordé en 2018 pour protéger « des paysages grandioses, ouverts sur l'océan infini, exempts de toute occupation humaine ». Le projet expérimental de 4 éoliennes de 180 m de haut entre Groix et Belle-Île était alors envisagé et le syndicat mixte se déclarait particulièrement vigilant pour que ce projet (de 4 éoliennes) ait un impact minimal sur le paysage » et garantissait que « cette ferme pilote ne serait pas étendue. ». Aujourd'hui, toutes les sept communes du Grand Site (Gâvres, Plouhinec, Étel, Erdeven, Plouharnel, Saint-Pierre-Quiberon et Quiberon) auront pleine vue sur la quarantaine d'éolienne de plus de trois cent mètres de haut de Bretagne sud si ce projet se faisait. Quel sens a donc le label Grand Site de France, quelle protection donne-t-il ?

NB : PIEBîEM sera présent à Erdeven le dimanche 7 septembre pour informer, dialoguer, échanger sur les conséquences de Bretagne sud sur les communes du Grand Site. NB : Au dernier moment, nous venons d'apprendre que cette 4e édition de la Fête du Grand Site de France vient d'être annulée

Les Grands Sites de France et le tsunami éolien : ils sont en train de céder et demandent à « bénéficier de la valeur générée ».

Le dimanche 7 septembre le syndicat mixte Dunes Sauvages de Gâvres à Quiberon organise la 4e édition de la Fête du Grand Site de France des dunes sauvages de Gâvres à Quiberon. Il s'agit d'une étendue unique de dunes de 35 kilomètres sans aucune urbanisation concernant sept communes : Gâvres, Plouhinec, Étel, Erdeven, Plouharnel, Saint-Pierre-Quiberon et Quiberon.

Les grands sites de France constituent des territoires d'exception, reconnus pour leur paysage remarquable. Ils participent de la politique nationale des Sites classés au titre de la loi de 1930. Dans un document de 2018 lien , les Grands Sites de France s'inquiétaient déjà de la multiplication des projets éoliens industriels, qu'ils soient terrestres, situés en vue des Grands Sites de France labellisés ou en projet (Bibracte-Mont Beuvray, Marais poitevin, Massif du Canigó, Puy Mary Volcan du Cantal, Sainte Victoire…) ou qu'ils soient offshore mais situés face à des sites classés importants (Baie de Somme, Caps Erquy-Fréhel…). "Cette inquiétude est accrue dans le contexte global d'allègement et d'accélération des procédures d'instruction des projets éoliens actuellement en cours et d'évolution vers le gigantisme des installations, avec l'apparition sur le marché de générateurs dépassant 200 m de hauteur »

Or comme nous l'avons rappelé récemment dans un article sur les 50 ans du Conservatoire du littoral , tous les projets éoliens en mer actuels sont situés devant des Grands Sites de France lien , raison pour laquelle avec plus d'une dizaines d'autres organisations des façades Nord et Bretagne, nous avons adressé un courrier aux élus du littoral. Lien  Et l'on parle maintenant d'éoliennes dépassant les 300 mètres de haut ! Et les Grands Sites de France ne disent rien !

En fait, dans une mise à jour de 2025 de leur position lien , les Grands Sites de France ont considérablement assoupli -leur position : Ils se déclarent ainsi « engagés pour prendre pleinement leur part dans une transition énergétique concertée, portée par les territoires, adaptée aux spécificités locales et qui intègre les enjeux du paysage et de la biodiversité », demandent que les aménagements de transition énergétique (notamment en matière de production d'énergies décarbonées), ne banalisent pas les paysages et ne fragilisent pas les espèces et leurs habitats », demandent que « les gestionnaires de Grands Sites de France soient systématiquement informés le plus en amont possible…et puissent effectivement donner leur avis ». Ce qui est quand même le minimum !

Plus inquiétant, ils demandent « que les structures gestionnaires des Grands Sites, lorsqu'elles le souhaitent et que le projet énergétique est cohérent avec leur projet de territoire, puissent également bénéficier directement de la valeur générée » et que les projets ENR (agrivoltaïsme) soient évalués au regard du partage de la valeur qu'il génère sur l'ensemble du territoire (Sic)

Les Grands Sites de France sont tout simplement en train de trahir leur vocation pour l'argent des promoteurs ENR (en fait notre argent, puisqu'ils ne peuvent fonctionner que fortement subventionnés.

Dunes de Gâvres à Quiberon : des paysages grandioses, ouverts sur l'océan infini, exempts de toute occupation humaine… et maintenant pleine vue sur une usine éolienne !

Le label Grand site de France pour les dunes de Gâvres à Quiberon a été attribué le 24 décembre 2018, après 22 années d'efforts repose avant tout sur ses paysages d'exception – une étendue unique de dunes de 35 kilomètres sans aucune urbanisation). Pas un chapitre du dossier de candidature de 127 pages qui ne comporte, à plusieurs reprises, le mot « paysage » ou ses déclinaisons. C'est ainsi que l'on peut lire tout au long du dossier de candidature qu'il s'agit « d'un site aux patrimoines paysagers d'exception » caractérisé en tout premier lieu par « les paysages des Dunes Sauvages de Gâvres à Quiberon », par « ses grandes étendues naturelles et dégagées », par « ses paysages grandioses et ses vues vers l'océan sans fin », par « la sensation qui s'en dégage d'espace sauvage inoccupé par l'homme ». Tout un florilège de superlatifs ventant la qualité unique d'espaces vierges offrant des paysages grandioses, ouverts sur l'océan infini, exempts de toute occupation humaine.

La labellisation a été accordée sur ces bases, par le Ministre de la Transition Solidaire et Écologique à l'unanimité des membres de la « Commission Supérieure des Sites, Perspectives et Paysages » (CSSPP).

En 2017, lors de l'établissement du dossier de candidature au label Grand Site de France des dunes sauvages de Gâvres à Quiberon, le seul projet éolien mentionné était l'implantation d'une installation expérimentale de 4 éoliennes de 180 m de haut entre Groix et Belle-Île, situées à 25 km du cordon dunaire. Le dossier de candidature précisait : « Le syndicat mixte est associé à la concertation et est particulièrement vigilant pour que ce projet (de 4 éoliennes) ait un impact minimal sur le paysage et les espaces naturels du Grand Siteil est important de préciser que ce projet est une ferme pilote et non pas un projet commercial de plusieurs dizaines d'éoliennes… Cette ferme pilote de quatre éoliennes ne sera pas étendue et ne nécessitera pas de sous station électrique entre elle »

Nous sommes en 2025. Le label Grand site de France doit faire l'objet d'un réexamen tous les six ans. Un dossier à cet effet a été déposé en juillet 2024, et est actuellement en cours d'examen. Pendant cette période, le projet expérimental « qui ne devait pas être étendu » a été annulé et remplacé par une zone industrielle éolienne de 270 km2, avec une quarantaine éolienne de plus de 300 mètres de haut. Et qui, selon une étude paysagère et patrimoniale de la DGEC se verra de toute la côte du Morbihan, de Saint-Gildas à Guidel et au-delà. A Port Coton, immortalisé par Monet, et sur une grande partie du littoral morbihannais le soleil ne se couchera plus sur la mer, mais sur un horizon bardé d'éoliennes. Erdeven, Etel, les plages de Plouhinec, de Larmor, de Guidel, le tombolo de Gâvres, la citadelle de Port-Louis ou le tumulus Saint-Michel seront également fortement impactés.

Toutes les communes du Grand Site de France des dunes sauvages de Gâvres à Quiberon seront fortement impactées par la zone éolienne

Gâvres : La DGEC reconnait un fort niveau d'enjeu en raison des paysages littoraux. « « Particulièrement naturels et préservés, les paysages de la Petite Mer de Gâvres ont une valeur forte », par exemple le tombolo de Gâvres, le vis à vis avec l'île de Groix. Ce sera pleine vue sur zone éolienne

Plouhinec : Pour la DGEC, « l'immensité des plages et le caractère très naturel du littoral fondent la valeur des paysages du grand massif dunaireles points de vue à distance sur l'océan, qui se présentent depuis certains coteaux présentent un enjeu fort ». Ce sera pleine vue sur zone éolienne

Etel : La DGECreconnait que l'embouchure de la ria d'Etel (« site remarquable du littoral du grand massif dunaire) et le port d'Etel représentent des enjeux paysagers forts. En effet ; ce sera pleine vue sur zone éolienne.

Erdeven : la DGEC reconnait un paysage de forte valeur, un grand massif dunaire, vis à vis avec les îles de Groix et de Roëlan, un site balnéaire fréquenté en saison- le restera-t-il ? Et aussi des atteintes paysagères considérables sur un ensemble littoral classé ; des atteintes patrimoniales inestimables sur la patrimoine mégalithique d'Erdeven et du littoral morbihannais. De la plage de Kerhillio, pleine vue sur zone éolienne.

Plouharnel : Pleine vue sur la zone éolienne à partir de points de vue distants et dominants sur l'océan et littoral, notamment au nord-la route de Sainte-Barbe

Quiberon/Saint-Pierre Quiberon : un massacre ! Pleine vue sur la zone éolienne à partir de la presque totalité de la Côte Sauvage, la pointe sud de la presqu'île, de la pointe du Conguel à la Grande Plage de Quiberon et l'isthme de Penthièvre. Sont concernés les paysages remarquables des pointes de Beg en Aud, du Percho, de Beg er Goalennec et du Conguel, ainsi que la route côtière et le sentier du littoral tout au long de la Côte sauvage. Plusieurs sites mégalithiques du classement Unesco sont aussi en plein covisibilité, le long de la Cote Sauvage. Le tertre tumulaire de Kerniscop est particulièrement concerné.