Emploi industriel et ENR (2) l’appel désespéré des industriels allemands contre l’Energiewende basée sur les ENR – Evitons de suivre le même chemin !

11/07/2025

Les industries à forte intensité énergétique allemandes, notamment l'industrie chimique et la métallurgie, ont adressé une lettre alarmiste au chancelier Merz mettant en cause la transition énergétique allemande et les pertes d'emplois industriel (100.000 l'année dernière) qu'elle entraîne . En maintenant un objectif inutile et coûteux de 200 TWh de renouvelables et, en particulier, les objectifs éolien en mer, la PPE3 française suit le même chemin : celui de l'électricité chère et donc des pertes d'emploi massives dans l'industrie, au rebours complet de l'objectif de réindustrialisation et au seul profit du lobby ENR 

Extraits ( Source lien )

1) "Il est minuit moins cinq - nous avons besoin d'emplois industriels maintenant !

La politique énergétique allemande, en particulier, est devenue l'un des risques les plus dangereux pour notre pays et notre économie

Monsieur le Chancelier, nous sommes au cœur de la pire crise économique depuis la Seconde Guerre mondiale

Rien que l'année dernière, au moins 100 000 emplois industriels ont été éliminés sans être remplacés. Les promesses politiques du dernier gouvernement fédéral pour un « miracle économique vert » ne sont que de la poudre aux yeux. La réalité est que jamais autant de bons emplois n'ont été menacés qu'aujourd'hui. Rien qu'en Allemagne, plus d'un million de personnes travaillent dans des industries énergivores. La plupart d'entre eux travaillent dans les secteurs de la Chimie (IGBE) et de la métallurgie (IG Metall). Nous avons donc besoin d'un Agenda Industriel et Economique 2030… Si les plaintes concernant la bureaucratie paralysante et le retard de la numérisation sont fondées, il est également vrai que la politique énergétique allemande, en particulier, est devenue l'un des risques les plus dangereux pour notre pays et notre économie.

Bilan de l'Energiewende : Notre approvisionnement en électricité n'a jamais été aussi cher et précaire malgré un prix de l'électricité le plus élevé d'Europe.

Si la transition énergétique est une opération à cœur ouvert sur notre économie, comme on le dit parfois, alors cette opération a jusqu'à présent échoué lamentablement. Il faut admettre que le patient est en danger de mort sur la table d'opération. Depuis 35 ans, le photovoltaïque et l'éolien sont légalement privilégiés et subventionnés. Cependant, à ce jour, ils n'ont pas plus contribué à la sécurité de l'approvisionnement qu'il y a trois décennies. En retour, ils nécessitent des coûts de réseau de plusieurs centaines de milliards. La double sortie du nucléaire et du charbon a rendu l'Allemagne dépendante d'une énergie photovoltaïque et éolienne peu fiable et d'importations de gaz coûteuses. Nous payons le prix de l'électricité qui est le plus élevé d'Europe. Notre approvisionnement en électricité n'a jamais été aussi cher et précaire.

« Nous demandons… un moratoire sur les arrêts de centrales électriques ( NB charbon, lignite gaz) : De nouvelles capacités sécurisées doivent être disponibles avant que les arrêts puissent avoir lieu. [Nous ne voulons] plus d'expansion désordonnée de l'énergie photovoltaïque et éolienne : que soient permis uniquement pour les investissements compatibles avec le réseau existant »

Monsieur le Chancelier, la transition énergétique allemande menace de submerger l'Allemagne en tant que puissance économique – et donc tous nos collègues. Au lieu de nouveaux slogans de persévérance et de rhétorique, nous attendons enfin des déclarations et des signaux clairs sur les mesures concrètes que le gouvernement fédéral prendra pour corriger les évolutions négatives de la politique énergétique et climatique allemande et pour rendre notre approvisionnement énergétique à nouveau compétitif au niveau international.

L'avenir de l'Allemagne en tant que site industriel ne dépend pas seulement des actions de ce gouvernement fédéral dans l'abstrait. L'avenir de millions de bons emplois industriels dépend de vous en termes concrets. Le temps des paroles creuses est révolu. Nos collègues jugeront ce gouvernement fédéral sur ses actes ! »

2) L'échec solaire allemand : on ne peut pas, indéfiniment, subventionner la surproduction d'électricité à perte, tout en affichant des objectifs toujours plus irréalistes. lien 

Au deuxième trimestre 2025, le solaire allemand a battu tous les records. La production a dépassé 29 TWh, avec une pointe de puissance de plus de 52 GW en juin. Le gros problème : cette production fatale s'accompagne d'une chute spectaculaire des prix. Le nombre d'heures à prix négatif a augmenté d'environ 50 % pour atteindre plus de 300 au deuxième trimestre. Et le prix moyen capturé par les producteurs solaires en juin est tombé à 18,43 €/MWh, en baisse de 61 % sur un an et au plus bas depuis le COVID. Parce que la fatalité de la production n'est pas corrélée à la demande et entraine de plus en plus d'alternances d' épisodes de surproduction à forte concurrence (cannibalisation des énergies) et d'épisodes où la production baisse brutalement.

Conséquence : En Allemagne, pour compenser les écarts entre prix de marché et tarifs garantis, rien qu'en juin, les aides aux producteurs d'ENR ont atteint 2,4 Milliards d'€ !

C'est ingérable, intenable économiquement et socialement. Ne prenons pas le même chemin !

#PIEBÎEM : Le patronat allemand acte l'échec total de l'Energiewende basée sur le développement des ENR non pilotables, photovoltaïque et éolien. Echec économique avec un prix non soutenable économiquement de l'électricité ; échec climatique terrible avec la nécessité de maintenir les centrales à charbon, lignite, gaz et d'investir massivement dans de nouvelles centrales à gaz ; échec social avec l'explosion des factures d'électricité

En gardant dans la PPE3 un objectif de 200 TWh d'ENR électrique non pilotables extrêmement coûteux et inutile, et d'autant plus coûteux qu' inutile, malgré les avertissements de l(Académie des sciences, la France suit la même voix que l'Allemagne, celle de l'électricité chère, de la désindustrialisation, de la destruction massive d'emplois industriels, de l'explosion de la facture d'électricité pour les particuliers et de la précarité énergétique.

NB : sur la position de l'Académie des Sciences, lien  (« Avec des besoins en électricité de 508 TWh en 2035, aucune capacité supplémentaire de production électrique ne serait alors nécessaire, la production actuelle étant suffisante. Pourquoi, alors, envisager 200 TWh d'énergies renouvelables (EnR) supplémentaires »

NB : Olivier Lluansi dans le Point : « Notre transition énergétique peut en effet créer de nouvelles activités, des filières industrielles. Leur potentiel additionnel pour l'emploi manufacturier est de quelques pourcents. Tandis que la menace que fait peser l'énergie chère sur l'ensemble de l'industrie européenne se chiffre, elle, en pertes potentielles d'emplois de plusieurs dizaines de pourcents. Un ordre de grandeur de différence. lien