En Bretagne, l’éolien en mer de plus en plus contesté – et après ?

11/05/2025

Intéressante tribune libre de trois conseillers régionaux LR (Hissons Haut la Bretagne) dans le Télégramme du 07 mai 2025 contestant la politique énergétique de la région Bretagne, les positions du Comité Régional de l'Energie, et, en particulier l'éolien en mer. Enfin, mais bien insuffisant ! En particulier PIEBîEM regrette que le mot moratoire ne soit pas prononcé, appelle à l'arrêt immédiat du doublement absurde projet Bretagne Sud (Belle-Ile, Groix, Quiberon) et insiste sur l'absurdité de la notion d'autonomie énergétique bretonne. 

1)  Des éoliennes en mer quoi qu'il en coûte ? lien 

Extraits : « Lors de la réunion du Comité régional de l'énergie, mercredi 30 avril, a tout de même été abordée la question des Zones d'accélération des Énergies nouvelles renouvelables. Les membres du comité ont pu entendre que 63 % des communes qui ont identifié une ou plusieurs Zones, ont des projets photovoltaïques et seulement 18 % des projets éoliens terrestres, sachant que seulement 2 % d'entre eux aboutiront, selon les services de l'État eux-mêmes. En puissance d'énergie, c'est à peine la moitié des objectifs du SRADDET.

Mais le grand absent de ce CRE, aura été le sujet des Énergies marines renouvelables (EMR) alors même que le président de la République vise les 45 gigawatts d'éolien en mer à 2050, que la Bretagne est clairement dans la cible et que le président Loïg Chesnais Girard s'en fait le principal promoteur, sans aucune réserve. Aucun bilan de l'impact du parc éolien posé de la baie de Saint-Brieuc, aucune évocation du parc éolien flottant Sud-Bretagne, rien sur le projet de 110 mâts éoliens de la Baie de Morlaix que l'on a découvert dans les médias, dont on ne sait même pas s'ils seront flottants ou posés, ce qui change tout en termes d'acceptabilité ou de conflit d'usage, singulièrement pour les pêcheurs… et toujours aucune garantie en matière de coûts et recettes fiscales attendues.

L'annulation de 13 projets suédois de parcs éoliens offshore en mer Baltique pour des raisons de sécurité nationale et le black-out électrique récent dans la péninsule ibérique devraient nous faire réfléchir. De plus en plus de voix s'élèvent pour rappeler que la production électrique intermittente non pilotable comme le solaire ou l'éolien ne permet pas le contrôle en temps réel de la fréquence, de la tension, et du courant. Comme l'a souligné André Merlin, président d'honneur de RTE : « Ce sont des passagers clandestins du système électrique interconnecté européen ». Alors stop ou encore ? Et si la question était soumise à référendum en Bretagne ? » Tribune signée par Isabelle Le Callennec, Agnès Le Brun, Stéphane de Sallier Dupin, lien .

2) Les commentaire de PIEBÎEM

Enfin, pourrait-on dire ? Néanmoins, PIEBîEM regrette que le mot moratoire ne soit pas prononcé, appelle à l'arrêt immédiat du doublement absurde projet Bretagne Sud (Belle-ïle, Groix, Quiberon) et insiste sur l'absurdité de la notion d'autonomie énergétique bretonne

Bretagne sud : un projet doublement absurde. Concernant Bretagne sud, PIEBÎEM rappelle son hostilité à un projet doublement absurde qui cumule les inconvénients de l'éolien posé (maximisation des atteintes paysagères et patrimoniales-et une contradiction évidente avec le projet de classement des mégalithes des côte du Morbihan-, des atteintes à la biodiversité marinecôtière, la plus riche, des conflits d'usage avec la pêche artisanale, le nautisme, le tourisme) et de l'éolien flottant (manque de maturité technique, coût exorbitant, agression de fonds marins exceptionnels – coraux des mers froides, bancs de maërl, herbiers de zostères… )

L'idée d'autonomie électrique bretonne, credo de la majorité régionale actuelle et du Comité Régional de l'Energie est, elle aussi absurde : la région île de France est dépendante à 95% pour son électricité et c'est, à des degrés divers, la situation de la très grande majorité des régions françaises. Au surplus, cette autonomie électrique ne saurait être atteinte par une électricité intermittente hautement variable, inexploitable par les industriels sans un fort back-up gazier qui lui ôte tout intérêt climatique et augmente en fait les dépendances extérieures.

L'Espagne, avant-gout de la Bretagne électrique selon la majorité régionale : Enfin l'avertissement de l'effondrement électrique (black-out) ibérique est particulièrement pertinent : quel que soit l'incident déclencheur, la responsabilité structurelle est celle d'un réseau qui, en raison d'une trop forte pénétration de renouvelables non pilotables, ne possède plus suffisamment d'inertie et ne peut donc maitriser les fluctuations qui surviennent toujours. Ce manque d'inertie entrave également le redémarrage lien

Si l'éolien en mer se développe de manière insensée comme souhaité par la majorité régionale actuelle, la Bretagne, quasi- péninsule électrique se trouvera dans une situation analogue à celle de l'Espagne. Avec les même très fortes probabilités de black-out récurrents. L'éolien en mer, c'est aussi dangereux pour la sécurité d'approvisionnement et la stabilité du réseau !