François Goulard "pour une politique énergétique rationnelle"

01/07/2024

François Goulard, vice-président de PNC-France et Bernard Accoyer, président de PNC-France. ont signé dans Le Figaro du 27 juin 2024 un appel à la rationalité en matière de politique énergétique. Nous rappelons également que M. François Goulard nous avait adressé peu avant les élections européennes critiquant fortement « une politique énergétique européenne insensée sous influence allemande, promouvant l'éolien en dehors de toute raison". Lien 

Extraits : « Entre l'ouverture du marché et le développement «à marche forcée» des énergies renouvelables, la France ne peut pas tergiverser à nouveau, au risque de mettre en péril l'avenir du pays »

« Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il serait irréparablement dommageable d'ignorer que les hésitations, puis les errements de la politique énergétique française ont produit les effets que chacun a pu constater : risque de black-out par insuffisance de capacité de production pilotable d'électricité, et envolée des prix de l'électricité, avec une augmentation de plus de 50% en dix ans, avant d'atteindre des sommets punitifs, sans rapport avec les coûts de production. L'ouverture du marché et le développement à marche forcée des énergies renouvelables intermittentes, imposé par la Commission européenne sous la pression de l'Allemagne, sont largement responsables de la situation actuelle »

« Les conséquences de ces choix français et européens, effectués au mépris de toute expertise scientifique et économique digne de ce nom, sont très lourdes : elles seront durables pour les ménages, pour l'industrie et l'ensemble de l'économie nationale. Le prix de l'électricité est désormais deux à trois fois plus élevé qu'aux États-Unis ou en Asie, participant au décrochage européen, si douloureux en France. Prenant acte de cet inquiétant constat, la France a enfin décidé de réorienter sa politique énergétique. Elle entraîne désormais avec elle quatorze États membres de l'Europe qui prennent acte de la réalité des lois de la physique, et s'engagent à miser à nouveau sur l'énergie nucléaire. »

« Nos errements énergétiques ont pour conséquence que l'équilibre production/consommation restera fragile jusqu'à la mise en service des nouveaux réacteurs nucléaires. Un développement massif de l'éolien ou du photovoltaïque, à la production intermittente, ne pourra compenser la perte des centrales pilotables, ni préserver l'équilibre indispensable au réseau. Il induira inévitablement un accroissement redoutable du prix de l'électricité, amplifié par un besoin considérable de développement du réseau électrique, de stockages et de flexibilités, ces deux derniers n'étant en outre pas encore démontrés industriellement.

Les enjeux sont vitaux. Les effets délétères d'une politique énergétique sans fondement scientifique et technique seront malheureusement longs à effacer. Il y a urgence. Tergiverser à nouveau aurait des conséquences dramatiques pour les générations à venir »

Nous rappelons que M. Goulard nous avait écrit à la veille des élections européennes pour critiquer fortement « une politique énergétique européenne insensée sous influence allemande, promouvant l'éolien en dehors de toute raison ».cf. notre fil d'actu du 21 juin. Lien 

Extraits : « A trois semaines des élections européennes , je veux aborder un sujet dont on ne parle pas ( mais de quoi parle-t-on dans cette lamentable campagne?) et qui m'est familier , celui de la production et du marché de l'électricité

Je suis un européen convaincu. Mais est-il interdit aux partisans de l'Europe de critiquer les institutions européennes lorsqu'elles conduisent la politique la plus insensée qui soit ? C'est en l'occurrence le cas. »

« Il faut dire aussi que dans un souci imbécile de ménager la chèvre et le chou , nous nous lançons dans un programme ruineux , déstabilisant pour notre production électrique, de parcs éoliens en mer et de fermes photovoltaïques qui produisent de l'électricité quand on en a le moins besoin .

Si le marché de l'électricité était honnêtement organisé, la raison sortirait de son seul fonctionnement. Au lieu de cela, on valorise des productions parfaitement aléatoires contre celles qui sont régulières et pilotables, celles qu'exige tout réseau électrique. Et les énergies dites renouvelables bénéficient d'avantages ahurissants : prix minimum garantis, aides d'Etat, priorité d'appel par le réseau , leur raccordement extrêmement coûteux , en particulier en mer , étant a la charge de l'ensemble du système électrique. Avec la vérité des prix, il n'y aurait ni éoliennes ni photovoltaïque. »

Il est regrettable que les responsables politiques locaux actuels n'aient pas tout à fait la même clarté et le même engagement contre l'éolien en mer que l'ingénieur et grand président du Conseil Département qu'a été M. Goulard.