Il vente sérieusement sur l’éolien off-shore : Allemagne, Oléron, Angleterre, Pays- Bas - Environ 3,7 milliards d'aides d'Etat pour Bretagne sud 2
Allemagne : zero ! réponse au dernier appel d'offre éolien offshore . France : Oléron 2 retiré de l' appel d'offre AO9 ( et Oléron1 en grandes difficultés) et approx. 3,7 milliards d'euros d'aide d'Etat pour Bretagne sud 2. Royaume-Uni : augmentation des tarifs plafonds des appels d'offre : 129,5€/MWh pour le posé, 310€/MWh pour le flottant. Pays-bas : recul de 40% de l'éolien en mer et mise en place de subventions pour que les appels d'offres ne soient plus improductifs
Allemagne : zero ! réponse au dernier appel d'offre éolien offshore
Ce devait être l'un des plus importants appels d'offre pour l'éolien en mer allemand, en fait deux appels d'offres lancés en août pour des parcs éoliens en mer, d'une capacité respective de 2 000 MW et 500 MW, avec des mises en service prévues en 2031 et 2030. Il n'y a eu aucune aucune soumission.
La ministre de l'Énergie Katharina Reiche a expliqué que la zone concernée présentait davantage de risques en raison de ses conditions géographiques et géologiques, étant située en eaux profondes, ce qui pourrait entraîner une érosion des fondations et des conditions structurelles particulièrement complexes. « La première question à se poser est : les zones désignées étaient-elles appropriées, ou les risques potentiels pour les développeurs ont-ils été sous-estimés ? »
PIEBÎEM : ce sont un peu les conditions de l'éolien le long des côtes françaises…
La Ministre également pointé du doigt l'évolution des conditions du marché, avec des clients qui ne souhaitent plus maintenir des contrats d'achat d'électricité pendant les périodes de prix négatifs et qui préfèrent désormais sécuriser leur approvisionnement directement sur le marché. Ce changement contribuerait à la réticence des développeurs.
PIEBÎEM : Tout le monde n'est pas aussi généreux que l'Etat français qui accepte de payer au prix fort une électricité qui ne vaut rien et de rémunérer les producteurs éoliens pour qu'ils ne produisent pas…
Le BDEW (syndicat professionnel de l'éolien allemand) a mis en avant d'autres facteurs : la hausse des coûts des projets et du capital, due aux tensions géopolitiques et aux goulets d'étranglement dans les chaînes d'approvisionnement, ainsi que la difficulté croissante à anticiper les risques de prix et de volume sur le marché de l'électricité, comme autres facteurs expliquant cette absence d'offres
La ministre a appelé l'Agence fédérale des réseaux à revoir la conception de ses appels d'offres et à envisager des réformes inspirées du modèle britannique afin de préserver le potentiel de l'éolien en mer en Allemagne
PIEBÎEM : Le système allemand qui consiste à ce que les promoteurs éoliens font des enchères pour occuper et exploiter une zone du domaine maritime ne fonctionne pas. C'est la preuve sue l'éolien en mer ne peut fonctionner sans subventions, soit directes, soit sous forme de soutient sur les prix. Le Danemark, après l'échec similaire de son plus important appel d'offre éolien en mer en décembre de l'an dernier est parvenu à la même conclusion. lien . Et pour l'instant, l'appel d'offre est toujours en plan. Mêmes difficultés aux Pays-Bas : lien
France : Oléron 2 retiré de l' appel d'offre AO9 ( et Oléron1 en grandes difficultés) et # 3,7 milliards d'euros d'aide d'Etat pour Bretagne sud 2
L'appel d'offres éolien en mer AO9, lancé par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) le 19 juillet 2024, porte sur l'extension de quatre parcs éoliens en mer pour une capacité totale de 2,5 GW. Les projets concernent les extensions des parcs en Bretagne Sud ( Bretagne sud 2) (500 MW), en Méditerranée (2 x 500 MW) et au large d'Oléron (1 GW)
Green Univers, repris par le Marin a publié qu'Oléron 2 était retiré des projets de l'AO9. C'est sans doute une des conséquences des très graves difficultés que connait l'appel d'offre d'Oleron1 dont PIEBÎEM a parlé et où il ne reste - au mieux - qu'un candidat dans la course sur neuf candidats présélectionnés par la CRE, ce qui compromet sérieusement le processus de mise en concurrence… lien lien
Bonnes nouvelles donc pour Oléron qui va peut être échapper à son parc éolien et l'appel d 'offre AO9 , qui concerne aussi Bretagne sud, en attente de lancement, ne sera peut être pas aussi tranquille que prévu.
En France, les subventions à l'éolien en mer, on connait aussi ! Au passage, on apprend aussi qu'une aide d'Etat de 11 milliards d'euros !! a été accordée pour l'extension de Bretagne sud et des deux parcs en Méditerranée. Soit environ 3,7 milliards d'euros pour Bretagne sud 2 ! Cette aide publique prendra la forme d'un soutien direct via des Contrats pour Différence bilatéraux (un couloir est défini : le promoteur paye l'Etat au-dessus d'un certain prix de l'électricité et est subventionné au-dessous ) après un appel d'offre compétitif. Selon la Commission, des critères de résilience de la chaine d'approvisionnement sont inclus ( Nb cela signifie diversification des fournisseurs, mais pas nécessairement emploi local! lien (cf notre fil Eolien en mer : la grande escroquerie du contenu local lien )
L'hypocrisie est donc levée : ces parcs éoliens flottants ne peuvent exister que grâce à ces subventions - C'est nous qui payons.
Royaume-Uni : augmentation des tarifs plafonds des appels d'offre : 129,5€/MWh pour le posé, 310€/MWh pour le flottant
Le gouvernement britannique, en préparation du futur appel d'offre ENR a augmenté le prix maximum qu'il est prêt à garantir aux entreprises produisant de l'électricité à partir de nouveaux parcs éoliens.
Chaque année, les entreprises qui souhaitent construire des projets d'énergie renouvelable soumissionnent pour des contrats garantis par le gouvernement. Le gouvernement s'engage à leur payer un prix fixe pour l'électricité qu'ils produisent pendant une période déterminée, maintenant jusqu'à 20 ans, et jusqu'à un prix maximum connu sous le nom de prix d'exercice administratif, ou ASP. Les entreprises font des offres inférieures à l'ASP pour remporter des contrats de projet, puis le gouvernement fixe un nouveau prix garanti, connu sous le nom de prix de compensation, sur la base de ceux-ci.
Si les prix du marché de l'électricité sont supérieurs au prix fixé, les entreprises remboursent l'excédent aux fournisseurs d'énergie. Si les prix tombent en dessous du prix garanti, les fournisseurs d'énergie - et les clients - paient la différence aux entreprises. Cette année, le prix maximum garanti pour l'éolien offshore sera de 113 £ (129,5€) par mégawattheure, contre 102 £ en 2024.
L'éolien offshore flottant, qui est une technologie plus récente, est plus cher à 271 £/MWh (310€/MWh) contre 245 £ précédemment ( soit 11% d'augmentation) L'éolien terrestre a connu une augmentation plus faible, passant de 89 £/MWh à 92 £ (105,4€)
Cela survient alors que les ministres tentent de tenir des promesses difficiles de réduire les factures énergétiques des ménages et promet des jours agités au gouvernement( comme en France). « Il s'agit de prix exorbitants – les plus élevés depuis une décennie et bien supérieurs au coût moyen de l'électricité l'année dernière. Et c'est sans compter les coûts cachés du réseau, du stockage et des surproductions gaspillées qui finissent tous sur nos factures d'énergie » a déclaré la ministre de l'énergie du cabinet fantôme conservateur.
Pays-bas : recul de 40% de l'éolien en mer et mise en place de subventions pour que les appels d'offres ne soient plus improductifs
Et pour rappel, la situation aux Pays-Bas :lien : Les Pays-Bas vont réduire leurs ambitions éoliennes offshore de 40 %. Selon le gouvernement néerlandais : "La situation du marché international de l'énergie éolienne offshore est très difficile… Les coûts ont augmenté, tandis que l'électrification de l'industrie progresse plus lentement que prévu, ce qui entraîne une plus grande incertitude quant à la demande future d'électricité renouvelable. (En cause également, la bulle hydrogène).
Et le besoin de subventions :le modèle économique hollandais de l'éolien en mer est radicalement remis en cause. Les parcs éoliens offshore du pays sont pour la plupart construits sans subventions et sont généralement soutenus par des contrats entre les producteurs et les utilisateurs industriels. Mais la demande pour de tels accords a diminué... la ministre présentera des plans modifiés pour les futurs appels d'offre incluant des subventions pour les rendre plus attractifs, sans quoi ils courraient à l'échec.