L’Eolien en mer, c’est pas si facile-Courseulles en panne !
La zone industrielle éolienne de Courseulles comportera 64 éoliennes pour une puissance d'environ 450 MW, localisées à 10 km des côtes du Bessin et en covisibilité des plages du débarquement, notamment Arromanches. Ce projet mal conçu se heurte à des problèmes de forage important qui auraient dû être anticipés, entrainent des difficultés logistiques et le dérapage des coûts (que paiera EDF Renouvelables) et présente des dangers de pollution. Tout ça pour une électricité fatale intermittente à 138,7 euros /MWh. Courseulles après Saint-Nazaire et Saint- Brieuc : Ni fait ni à refaire .
Le forage devait commencer en novembre 2024 ; mi janvier 2025, un seul des 64 puits était foré.
La zone industrielle éolienne de Courseulles comportera 64 éoliennes pour une puissance d'environ 450 MW, localisées à 10 km des côtes du Bessin et en covisibilité des plages du débarquement, notamment Arromanches. Cela a provoqué quelques réactions, alors, dans un grand effort de respect mémoriel, le porteur de projet (EDF renouvelable/Enbrideg/ Skyborn) a concédé que chaque éolienne portera le nom d'un navire ayant participé à l'opération 'Overlord' du Débarquement et à la bataille de Normandie.
Les mânes des héros de l'opération Overlord n'ont-elles pas apprécié ? Toujours est-il que le chantier connait d'important problèmes de forage qui succèdent à des contretemps précédents. La zone éolienne, dont les premiers travaux ont commencé en 2021, devait initialement être mise en service en 2024, puis le calendrier a été révisé pour glisser vers une exploitation au troisième trimestre 2025. Les explications avancées portaient sur la disponibilité des navires d'installations et des retards chez les fournisseurs dus au Covid.
Les problèmes actuels mettent davantage en cause le professionnalisme et le sérieux des porteurs de projets. Mi-janvier Bloomberg révélait que le sous-sol marin de la zone au large de Courseulles-sur-Mer, posait des difficultés à Saipem. Le groupe italien, qui a signé un contrat de 460 millions d'euros en 2021 pour la fourniture et l'installation des fondations monopieux qui supporteront les éoliennes, se trouve confronté à des problèmes de forage. L'annonce provoquait une chute significative de l'action de Saipem. Lien .
Saipem doit creuser 64 puits de 9,5 mètres de diamètres et 36 mètres de profondeur; ces puits sont ensuite remplis de sable et de graviers qui sont compactés pour accommoder par « vibrofonçage (et un bruit considérable) les fondations monopieu de 800 à1000 tonnes et d'un diamètre de près 7,8 mètres. Le forage devait commencer en novembre 2024 ; mi janvier 2025, un seul des 64 puits était foré. Selon Bloomberg, le retard supplémentaire pourrait atteindre au moins un an. Lien
Du coup, les difficultés logistiques s'accumulent et ainsi au Have Siemens Gamesa se trouve obligé de déménager des dizaines de pales éoliennes stockées dans son usine du Havre et de louer spécialement un navire (le Timber Navigator, petit cargo de 118 mètres de long pour 15.9 de large de l'armement néerlandais Shulte & Bruns, affecté notamment au transport de pales d'éoliennes) Lien
Dérapage des couts et dangers de pollution comme à Saint-Brieuc ?
Le retard et les difficultés logistiques qu'il entraine signifient déjà un dérapage des coûts qui retombera sur le contribuable français via EDF renouvelables dont les comptes ne sont déjà pas en très grande forme. On suppose que l'exploitant pourra ensuite se rattraper avec un tarif de rachat de l'électricité de de 138,7 euros /MWh , lequel devra être versé quelle que soit la valeur de l'électricité produite, même si elle est négative ou en-dessous du coût de production en cas de plus en plus fréquent d'épisodes de surproduction éolienne. A moins que le gouvernement, suivant les recommandations de la CTE et de RTE ne renégocie de façon musclée ce type de contrats totalement abusifs et qui cf nos fils d'actus lien et lien
Dangers de pollutions. D'autres inconvénients sont à craindre ; à Saint-Brieuc, des difficultés analogues de forage avaient conduit à des pollutions importantes . Ainsi, » Le navire Aeolus, qui effectue des forages en vue de l'installation de 62 éoliennes en baie de Saint-Brieuc, a rejeté 100 litres d'huile à la mer le lundi 14 juin. Une nappe de 16 kilomètres de long sur trois de large a été repérée. Un bâtiment de lutte anti-pollution arrive sur zone ce mardi » lien
Une fois de plus se confirme ce que nous n'avons cessé de dire : la nature des côtes françaises, qui impose de l'éolien posé à moins de 20 km des côtes ( et dans le cas de Courseulles c'est 10 km) contre plus de 40 km en moyenne en Mer du nord, avec des sols parfois difficiles n'est nullement favorable au développement de l'éolien en mer.
Courseulles après Saint-Nazaire et Saint- Brieuc : ni fait ni à refaire !
L'ex ministre de la mer M. Berville avait déclaré de la zone éolienne de Saint-Brieuc que ce projet n'était ni fait, ni à refaire (manque de concertation) ; de même pour Saint-Nazaire (dépassé techniquement avant sa mise en œuvre) ; de même aujourd'hui pour Courseulles ( aux difficultés mal estimées) ?
Tout ça pour une électricité hors de prix, dévastatrice de nos paysages et de nos sites mémoriels, provoquant de nombreux confits d'usage (pêche tourisme), dangereuse pour la sécurité d'alimentation et la stabilité des réseaux et représentant une menace imminente d'ampleur inédite pour la biodiversité de la mer littorale. Stop ou encore ?
Nb Sur Courseulles voir par exemple le site de Libre horizon lien