La PPE3 n’est pas une programmation mais un dogme et un empilement incohérent : Eviter la crise sociale, arrêter de subventionner massivement l’éolien et le solaire.

14/08/2025

Deux textes intéressants sur la PPE3. 1) Dans Le Figaro (13 août), Alexandre Jardin, F Bellamy, D. Lisnard... invitent à remettre radicalement en cause une PPE3 qui présente un danger grave de crise sociale, dénoncent une logique de subventions massives (on produit à perte, on vend à perte, et ce sont les factures des citoyens fragilisés qui compensent) et appellent à la fin de tout financement public pour l'éolien et le solaire. 2) Yves d'Amécourt ( Nouvelle Energie) considère que la PPE3 n'est pas une programmation mais un dogme et est à reprendre intégralement, qu'il faut arrêter cet empilement incohérent en l'absence de stratégie et de subventionner massivement pour produire encore plus, au mauvais moment, au mauvais endroit, au mauvais prix

1) Le Figaro - : Pour éviter une crise sociale, il faut renoncer à tout décret sur la programmation pluriannuelle de l'énergie ( F. Bellamy, A . Jardin, D. Lisnard…) lien 

« Après le scandale des ZFE, la crise de la facture d'électricité qui s'annonce est une bombe à fragmentation. Une attaque sans précédent contre notre économie, contre nos vies, avec l'étrange complicité de l'État français. Quelle économie exsangue comme la nôtre pourrait absorber un nouveau doublement - désormais possible - de la facture d'électricité ?...

Et voilà que, dans ce contexte d'extrême fragilité, le gouvernement prépare, dans la moiteur d'un mois d'août, la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE3), qui engage notre avenir énergétique pour… 300 milliards d'euros ! Alors qu'on peine à trouver 40 milliards d'économies dans les dépenses de l'État… »

PIEBÎEM : 40 milliards pour le raccordement direct de l'éolien en mer , plutôt 60 si on pre,d en compte les aménagements terrestres nécessaires

Logique de subventions massives : on produit à perte, on vend à perte, et ce sont les factures des citoyens fragilisés qui compensent.

« Le plan insensé du gouvernement présenté en mars ambitionne de couvrir la France de 20.000 éoliennes terrestres, de hérisser nos côtes de 50 parcs offshore, de multiplier par cinq le solaire… pour produire de l'électricité au mauvais moment, au mauvais endroit, quand le vent souffle ou que le soleil tape, mais pas quand nous en avons besoin. Alors même que notre électricité est déjà presque entièrement décarbonée, grâce à un parc nucléaire qui sera directement fragilisé par l'intermittence de ces énergies renouvelables.

Et pour quoi ? Pour gonfler les marges de ceux qui n'investissent que parce que l'État – c'est-à-dire vous – les subventionne à coups de milliards. On produit à perte, on vend à perte, et ce sont les factures des citoyens fragilisés qui compensent. Inadmissible. Cette logique de subventions massives, sans nécessité d'intérêt public, fausse les signaux de marché, décourage l'investissement privé fondé sur l'innovation et renchérit artificiellement une électricité pourtant censée être abondante et compétitive.

Il est encore temps d'agir, de rouvrir le dialogue, de faire de la transition énergétique un projet sain et responsable, partagé et compris. Il est encore temps d'éviter une crise sociale imminente. Temps de dire non. Temps d'exiger :

- L'arrêt immédiat de tout décret sur la PPE. - La fin de tout financement public pour l'éolien et le solaire, qui n'apportent à notre réseau qu'une intermittence coûteuse à gérer. - L'organisation à l'Assemblée nationale d'un véritable débat démocratique sur notre avenir énergétique, pas un simulacre. Remettons tout à plat, dans l'intérêt du peuple français, y compris les contrats déjà signés. - Que seuls les projets ayant un sens économique, écologique et énergétique voient le jour.

Aujourd'hui, les éoliennes ne produisent que des subventions. Cet argent, les 15 à 20 milliards par an que l'État entend siphonner, investissons-le dans la souveraineté énergétique, la stabilité tarifaire, l'avenir industriel. Pas dans les profits des marchands de vent et des vendeurs d'illusion…

2) La PPE3 n'est pas une programmation, c'est un dogme ! Yves d'Amécourt ( Nouvelle Energie) lien  Extraits :

PPE3 le cas d'école d'un plan bâti non pas sur les besoins du pays, mais sur une idéologie

« Il y a des politiques qui coûtent cher. Et puis il y a celles qui ruinent à la fois les finances publiques, la cohérence énergétique et la confiance démocratique. La troisième version de la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE3) appartient à cette seconde catégorie. C'est le cas d'école d'un plan bâti non pas sur les besoins du pays, mais sur une idéologie. Et d'un gouvernement qui persiste dans l'erreur en feignant d'agir pour le climat.

Car enfin, que dit ce document que l'on tente de faire passer en plein été par décret, sans vote de la loi de programmation pourtant obligatoire ? Qu'il faut d'ici 2035 tripler ou quadrupler la capacité solaire, installer 20 000 éoliennes, couvrir les littoraux de champs marins, porter à 80 % la part d'électricité renouvelable… alors même que la France est déjà l'un des pays les plus décarbonés au monde pour la production électrique. Et que l'on n'utilise déjà pas l'électricité que nous avons. »

Une politique sans besoins, un empilement incohérent : l'abondance de moyens ne résout pas l'absence de stratégie.

« En 2024, la France a exporté un record de 89 TWh d'électricité (source : RTE, Données 2024). Non pas parce que notre industrie en avait trop, mais parce que la consommation intérieure stagne ou baisse. La faute de la désindustrialisation, de l'efficacité énergétique… et à un contexte économique déprimé. Et pendant que l'on surproduit, on s'apprête à dépenser près de 300 milliards d'euros (source : Transitions & Énergies, juillet 2025) pour produire encore plus — au mauvais moment, au mauvais endroit, au mauvais prix. »

« Ce que le gouvernement appelle fièrement « mix équilibré » est en fait un empilement incohérent. On conserve le nucléaire… mais on l'étouffe dans un océan d'intermittents. On parle de souveraineté énergétique… mais on rend le système dépendant du gaz pour gérer l'absence de vent ou de soleil. On parle de sobriété… mais on subventionne des installations photovoltaïques à 180 €/MWh (source : CRE, Appels d'offres photovoltaïque 2023), que l'on revend parfois à perte sur les marchés européens. »

PIEBÎEM : On paye l'électricité des parcs éoliens en mer de Saint-Nazaire, Saint-Brieuc, Fécamp à #190€/MWh … et on les paie sensiblement le même prix pour s'arrêter de produire

On nous répète que le nucléaire est "complémentaire" des renouvelables, alors que c'est exactement l'inverse qui devrait s'imposer. Mais le nucléaire est surtout concurrentiel. Mais plus on ajoute d'intermittents dans un réseau, plus on le rend instable, et plus il faut piloter derrière — avec des centrales à gaz. Et plus on produit d'électricité sans besoin, plus les prix chutent, au détriment de la rentabilité du parc existant. Plus les prix de marché chutent, plus le rachat contractuel de l'électricité des énergie renouvelable coûte cher au contribuable !

Il est encore temps de renverser la logique. De ne plus confondre puissance installée et puissance utile. De ne plus additionner des technologies incompatibles. De ne plus faire croire que l'abondance de moyens résout l'absence de stratégie.

Une programmation énergétique doit partir des besoins réels : logements à rénover, transports à électrifier, industrie à relancer. Elle doit prioriser les technologies les plus efficaces, pas les plus subventionnées. Et elle doit s'appuyer sur le bon sens : quand on dispose d'un mix nucléaire-hydroélectrique déjà décarboné, on ne va pas chercher ailleurs ce que l'on a sous la main.
La PPE3 n'est pas une programmation. C'est un dogme. Il faut le dire clairement : elle est à reprendre intégralement.