La propagande éhontée du lobby ENR sur les emplois dénoncée par les syndicats… et démentie par les faits (1)
Alors que le débat sur la PPE3 a été l'objet d'une intoxication et d'un chantage incroyables du lobby des ENR reprise par le ministre Ferracci sur la question des emplois, certains syndicats comme la CFE-Energie s'en sont justement agacé et ont rappelé les promesses précédentes non tenues, appelé à écouter l'Académie des Sciences sur les dangers d'une surproduction électrique non pilotable, à défendre des emplois durables, qualifiés, correctement rémunérés et pas low cost, et ne pas céder aux plaidoyers pro domo des promoteurs de telle ou telle filière. Exemple éolien en mer : Dieppe Le Tréport et ses fausses promesses d'emploi.
1) CFE-Energie : Qui mieux que les organisations syndicales pour parler d'emplois - où sont les 100 000 emplois en trois ans du débat national sur la transition écologique ? lien
Extraits : Alors que les réactions s'enchaînent sur cette PPL dite Gremillet, certains acteurs n'hésitent pas à évoquer un plan social voté par l'Assemblée Nationale avec la disparition de 160 000 emplois
Pourtant, qui mieux que les organisations syndicales pour parler d'emplois et défendre les intérêts des salariés ?
La CFE Énergies tient donc à rappeler qu'au-delà des enjeux de stabilité, de résilience et de compétitivité du système électrique, c'est bien d'emplois durables dont les Français ont besoin et que la politique énergétique du pays doit générer. Des emplois durables, qualifiés, correctement rémunérés et avec un haut niveau de protection sociale, loin des logiques low cost qu'affectionnent certains. Durables, et donc s'inscrivant dans la durée. L'équation en emplois des différentes filières énergétiques ne saurait donc se limiter aux emplois ponctuels liés à la construction de nouveaux moyens de production d'électricité, elle doit également intégrer les emplois liés à la fabrication des matériels et équipements nécessaires, et ceux liés à l'exploitation, pendant toute leur durée de vie, de ces moyens de production.
C'est bien en appréciant la globalité de cette équation que l'on éclairera les débats et que l'on parlera de véritables filières industrielles. Comme la CFE Energie l'avait réclamé dès 2013 lors du débat national sur la transition écologique (DNTE) face à ceux qui promettaient 100 000 emplois en trois ans, que l'on cherche encore... »
2) CFE-CGC Energie : écouter l'Académie des Sciences, éviter toute fuite en avant, des emplois durables, qualifiés, correctement rémunérés et pas low cost, ne pas céder aux plaidoyers pro domo des promoteurs de telle ou telle filière. lien
Extraits : Prendre en compte les avertissements de l'Académie des Sciences sur la surproduction électrique : « Dans cette perspective, la CFE Énergies estime que les incertitudes entourant les hypothèses de consommation d'électricité doivent conduire à la prudence afin d'éviter toute forme de fuite en avant. L'Académie des Sciences l'avait d'ailleurs rappelé en alertant sur les risques de surcapacités de production, avec à la clef un coût colossal et une hausse du prix de l'électricité, obstacle à l'électrification des usages défendue par le Gouvernement. » NB : sur la position de l'Académie des Sciences, lien
Prendre en compte les leçons du black out espagnol sur la stabilité du réseau : « Par ailleurs, les événements survenus fin avril dans la péninsule ibérique nous rappellent que le premier impératif qui s'applique à un système électrique est la sécurité, et qu'un système électrique profondément modifié par le très fort développement des installations renouvelables variables et intermittentes peut devenir extrêmement complexe à gérer, au risque de l'instabilité. Nul doute que les sénateurs auront à l'esprit qu'un système électrique est d'autant plus robuste qu'il repose sur un socle de production pilotable dont les machines tournantes apportent l'inertie indispensable à la gestion du système. »
Des emplois durables, qualifiés, correctement rémunérés et pas low cost : « La CFE Énergies tient également à rappeler qu'au-delà de ces impératifs de stabilité, de résilience et de compétitivité, la transition énergétique ne sera véritablement juste que si elle s'accompagne de la création d'emplois réellement durables, qualifiés, correctement rémunérés et dotés d'un haut niveau de protection sociale. Elle ne saurait se faire au détriment des droits sociaux ni sous l'emprise de logiques « low cost » promues par certains développeurs avant tout motivés par la rentabilité financière. »
"La CFE Énergies appelle donc les sénateurs à ne pas céder aux plaidoyers pro domo des promoteurs de telle ou telle filière. Ils doivent garder à l'esprit que l'équation en emplois des différentes filières énergétiques concernées par la PPE ne se limite pas aux emplois ponctuels liés à la construction de nouveaux actifs énergétiques. Elle doit aussi intégrer les emplois nécessaires à la fabrication des matériels et équipements, ainsi que ceux liés à l'exploitation et à la maintenance, tout au long du cycle de vie, de ces actifs énergétiques. Ce n'est qu'en appréhendant cette équation dans sa globalité que l'on pourra véritablement éclairer les débats et parler de filières industrielles au sens plein du terme."
La CFE-Energie en appelle à la sagesse des sénateurs pour définir la trajectoire énergétique la plus pragmatique et le plus lucide possible lien
3) Parc éolien de Dieppe-Le Tréport : promesses d'emplois non tenues et gaspillage ! lien
Emplois Pérennes de 125 à 60 ? : En 2018, lors de l'enquête publique, EMDT (filiale du consortium espagnol Ocean Winds) promettait 125 emplois pérennes (dont 25 au Tréport pour le centre de supervision) pour la maintenance des 62 éoliennes.- En 2025, EMDT annonce à peine 70 postes à Dieppe… et les 25 emplois du Tréport ont purement disparu !- Pire, d'après l'expérience du parc écossais de Moray, comportant 63 éoliennes, (également géré par Ocean Winds), ces 70 emplois pourraient être ramenés à 60 postes réels.
La création de 1500 emplois en phase de construction ? Un mirage ; EMDT vante 1500 emplois directs lors de la phase de construction : 750 de ces postes sont captés pendant quelques mois par l'usine allemande assemblant des turbines Siemens-Gamesa au Havre ; D'autres emplois sont dédiés à la construction de la sous station électrique en mer par les chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire. Les sous-traitants locaux sont exclus des contrats majeurs, attribués à des multinationales étrangères, les retombées économiques sont insignifiantes pour le territoire et le bassin de population Dieppe-Le Tréport. Les professionnels font état d'une frustration grandissante. Peu d'emplois locaux à l'horizon mais une noria de bateaux battant pavillons étrangers1
Pendant ce temps, environ 250 pêcheurs locaux sont menacés par le déploiement du parc éolien sur leur espace de travail.
Tout ça pour un investissement de 6,5 milliards d'euros, au profit d'un consortium basé à l'étranger et un tarif d'achat d'électricité garanti de l'ordre de 195€/MWh, pour une production dérisoire : 1,8 TWh/an, soit 1,2 jour de la production nationale (540 TWh en 2024).
NB : toute l'astuce consiste à mélanger emplois permanents (peu) et emplois temporaires (chantiers), ne pas mentionner la nationalité et la qualité des emplois (sans parler de la territorialité), s'approprier les emplois des autres secteurs économiques et services… Les mensonges ça suffit !. Sans compter que plus l'électricité est chère, plus les emplois diminuent, voire s'effondreront dans les industries ; c'est ce à quoi aboutit créer une rente de situation au profit du lobby ENR au détriment des autres industries et des consommateurs. lien