La restructuration brutale de BayWa r.e : le projet Pennavel n’ y survivra probablement pas !

C'est très discrètement fin décembre que BAYwa.re, le principal partenaire du consortium Pennavel, qui a remporté dans des conditions rocambolesques l'appel d'offre AO5 (première tranche de 250 MW de la zone éolienne industrielle Bretagne sud), après défection du premier candidat sélectionné sélectionné par la CRE et avertissement de la CRE  sur la solidité financière et technique du projet a annoncé une restructuration importante. Au terme de cette restructuration, qui conditionne sa survie financière et suppose une transformation complète de l'entreprise, BayWa.re prévoit de passer en deux ans de 4250 à 1500 salariés et de « se concentrer clairement sur les domaines d'activité avec des prévisions de marché positives ». PIEBîEM considère que le projet Pennavel ne survivra probablement pas aux difficultés enfin reconnues de BayWa.re

Une restructuration brutale ; BayWa r.e annonce passer de 4250 à 1250 employés

C'est très discrètement le 20 ( le 24 sur Green Univers) décembre que BAYwa.re, le principal partenaire du consortium Pennavel qui a remporté dans des conditions rocambolesques l'appel d'offre AO5 ( première tranche de 250 MW de la zone éolienne industrielle Bretagne sud), après défection du premier candidat sélectionné candidat de l'appel d'offre et avertissements de la CRE sur la solidité financière et technique du projet a annoncé une restructuration importante.

BayWa r.e a annoncé le 20 décembre avoir obtenu un financement de restructuration à long terme jusqu'à fin 2027 qui suppose une transformation complète de l'entreprise en cours – et ce n'est pas un cadeau de Noël pour ses salariés.

Classiquement, « le programme r.e.power envisage fondamentalement de se concentrer clairement sur les domaines d'activité avec des prévisions de marché positives, où BayWa r.e. occupe déjà une position concurrentielle forte. Mais en réalité, c'est un véritable démantèlement :

« Des ajustements de personnel seront également effectués en fonction de la concentration et de l'optimisation de l'activité d'exploitation. Suite à la mise en œuvre de toutes les mesures du programme de transformation, BayWa r.e. vise à réduire ses effectifs à environ 1 500 employés d'ici la fin de 2027.

Dans le cadre de cette restructuration, environ 350 postes (ETP*) seront supprimés progressivement de manière socialement responsable d'ici la fin de l'année 2027. En ce qui concerne les domaines d'activité et les activités commerciales qui ne devraient pas faire partie de l'activité principale à long terme de la nouvelle BayWa r.e., les options d'optimisation seront d'abord examinées et initiées dans le cadre de r.e.power avant que des décisions finales ne soient prises sur un éventuel transfert à de nouveaux propriétaires, des ajustements de portefeuille ou des sorties de marché. Selon la planification actuelle, cela pourrait affecter jusqu'à 2 400 postes (ETP*). Actuellement, BayWa r.e. emploie environ 4 250 personnes. »

BayWa r.e. passerait donc en deux ans de 4250 à 1500 salariés. 

Source: BayWa r.e. secures long-term restructuring financing until the end of 2027 - comprehensive transformation of the company underway https://www.baywa-re.fr/en/company/news/details/baywa-re-secures-long-term-restructuring-financing-until-the-end-of-2027)Lien

La fin de Pennavel ?

La brutalité de la purge, annoncée la veille de Noël témoigne bien de la fragilité du secteur ENR et des pratiques sociales peu reluisantes en ce domaine. Pour autant, elle n'est pas inattendue : elle rompt avec plus d'un an de déclarations lénifiantes et de mensonges sur les difficultés financières de BayWa dont il est évident, malgré le discours de propagande de Pennavel, qu'elles proviennent bien en grande partie de la filiale « Energies renouvelables , et d'une politique frénétique et peu discriminante de projets en ce domaine.

Cf notre billet BayWa, le maillon faible du candidat résiduel sur AO5 lien  et les déclarations du Directeur de Pennavel lien 

« Jeudi 27 septembre 2024, une dépréciation importante a encore été actée, directement liée aux difficultés actuelles des ENR confrontées à la réalité des coûts complets, notamment en ce qui concerne le réseau. PIEBîEM fait le point : les problèmes de Baywa ne sont pas récents et proviennent principalement de la conjonction d'une dette de plusieurs milliards accumulée au fil de temps, résultant d'une politique de développement pour le moins audacieuse, en particulier dans les énergies renouvelables, et ils ne sont pas soldés. La CRE ne pouvait les ignorer et en retenant le consortium Pennavel, la CRE a commis une erreur manifeste d'appréciation »

Le projet Pennavel ne survivra probablement pas aux difficultés enfin reconnues de BayWa.re

Dans ce contexte, on ne voit pas comment l'absurde projet de zone éolienne Bretagne sud, et plus spécifiquement le projet AO5 attribué au consortium Pennavel ( BayWa.re/Elicio), qui cumule les inconvénients de l'éolien posé (proximité du littoral, maximisation des conflits d'usage) et de l'éolien flottant ( coûts extravagants, technologie non maitrisée) pourrait survivre.

D'autant que PIEBÎEM rappelle que la CRE (Commission de Régulation de l'Energie) avait, sans en tirer véritablement les conséquences, alerté sur la « robustesse du montage contractuel et financier » et « sur des paris technologiques intégrant des hypothèses incertaines » - Pennavel s'est très imprudemment engagé à utiliser des éoliennes flottantes d'environ 20MW… alors que l'on peine actuellement à fabriquer des éoliennes posée de 12 MW.

NB : Sur les circonstances de l'attribution de A05 à Pennavel cf notre billet Rapport de la CRE sur l'attribution de AO5 : De très sérieux doutes sur la faisabilité de Bretagne Sud ! lien 

D'autant que PIEBîEM rappelle que le projet Bretagne sud bénéficie d'une aide d'Etat (de l'Etat français, donc des contribuables) de 2 milliards d'euros ( pour 11 à 20 éoliennes) en garantie de revenus, approuvée par l'Union Européenne, que cette aide a été jugée cruciale par la Commission Européenne pour la réalisation du projet, mais qu'elle est conditionnée à l'absence de difficultés financières des porteurs de projets- ce qui de façon évidente n'est pas le cas.

C'est probablement la fin du projet Pennavel, et PIEBîEM se félicité de cette bonne nouvelle de Noël. Pour autant, l'attribution de la seconde partie de la zone éolienne Bretagne Sud (A09, 500 MW) est en cours, et il n'est pas impossible que AO5 ne soit repris sous autre forme. Nous appelons donc à rester mobilisé.

Enfin, PIEBÎEM attends avec impatience la réunion d' « information » ( sans débat, en réalité de propagande) organisée à Lorient le 7 janvier par l'Etat, RTE et la Région Bretagne « pour présenter Pennavel », si toutefois elle est maintenue. 

cf aussi notre CP