La Zone éolienne Bretagne sud est-elle compatible avec la protection des oiseaux marins ? Une atteinte majeure à l'avifaune marine

09/03/2025

Il suffit de lire une carte pour voir que Bretagne sud, cette zone industrielle éolienne inepte qui cumule les inconvénients de l'éolien posé ( proximité des côtes, maximisation des atteintes aux paysages et à la biodiversité, conflits d'usage) et de l'éolien flottant ( éoliennes gigantesques non maitrisées techniquement, atteinte des fonds marins par le raclement des câbles dynamiques, coûts extravagants) constitue, selon l'expression utilisée par Sea-Shepherd pour le programme éolien en mer « une menace imminente d'une ampleur telle qu'elle hypothèque l'avenir de la vie marine côtière ». La forte proximité de quatre zones Natura 2000 et de deux réserves ornithologiques que fréquentent plus de 250 espèces différentes dont beaucoup figurent sur la liste rouge de l'UICN et certaines sont en très grand danger ( Puffin des Anglais, Puffin des BaléaresMouette tridactyle, Océanite tempête, Eider à duvet ...) fait craindre une atteinte majeur à l'avifaune marine, d'autant que les oiseaux marins qui se reproduisent très lentement  seront confrontés à des éoliennes d'une puissance inusitée sur lesquelles on ne possède aucun recul et à un effet cumul avec les autres parcs.

Les 59 autorisations de destruction d'espèces protégées de Saint-Brieuc seront dépassées. Comment des associations dites écologistes peuvent- elles justifier un tel programme ? 

Houat Hoedic le sanctuaire d'oiseau le plus spectaculaire d'Europe

Fin décembre, le site journée mondiale accordait une mention spéciale à l'intérêt ornithologique des îles d'Houat et d'Hoedic sous le titre : « cette île bretonne abrite le sanctuaire d'oiseaux le plus spectaculaire d'Europe »,lien 

Extraits : « L''île de Houat constitue un véritable refuge pour l'avifaune migratrice. Les derniers recensements effectués par les ornithologues font état de plus de 250 espèces différentes observées sur ce territoire, dont 87 espèces nicheuses régulières. Parmi les stars des lieux, on trouve le Fou de Bassan (Liste rouge, préoccupation mineure), les Puffins des Anglais et Puffins des Baléares (Liste rouge, en Danger) et même le rare Océanite tempête (Liste Rouge, Vulnérable). La configuration particulière de l'île, avec ses falaises abruptes et ses landes préservées, offre des conditions idéales pour la nidification et le repos des oiseaux lors de leur migration. » D'avril à fin août, les Goélands marin, argenté et brun, l'Océanite tempête, le Puffin des anglais,  le Cormoran Huppé (Liste rouge, préoccupation mineure) et l'Huîtrier-Pie (Liste rouge, préoccupation mineure, mais enjeu fort sur la zone ) nichent sur le pourtour rocheux des îles de Houat et d'Hoedic et sur certains îlots. L'Eider à duvet ( danger critique) fréquente également la zone

En parallèle à la Zone Spéciale de Conservation (ZSC) qui concerne les habitats naturels, l'archipel des îles de Houat et d'Hoedic a aussi été désigné en 2008 au titre de la directive "oiseaux". Il devient la Zone de Protection Spéciale "îles Houat-Hoedic".

Groix, des sites de nidification exceptionnels

Pour les oiseaux marins, la plupart des colonies se situent au nord-ouest de Groix, sur des côtes à falaises offrant des sites de nidification nombreux, tranquilles et protégés des vents dominants. Cormoran huppé, goéland argenté, brun et marin s'y côtoient mais y nichent également la mouette tridactyle (Liste rouge, vulnérable) et le pétrel fulmar (liste rouge, préoccupation mineure)

Une large zone autour de Groix bénéficie donc d'un statut Natura 2000. Les espèces signalées dans le document d'objectif sont les suivantes Goéland argenté (Larus argentatus), Goéland brun (Larus fuscus), Goéland marin (Larus marinus) (liste rouge, préoccupation mineure), le Vanneau huppé (Vanellus vanellus), le Sterne pierregarin( liste rouge, préoccupation mineure), le Gravelot à collier interrompu ( liste rouge, vulnérable), et le Cormoran Huppé (Liste rouge, préoccupation mineure)

Groix possède une réserve ornithologique, la réserve naturelle François Le Bail du nom d'un géologue breton. Il s'agit en effet en particulier d'une zone géologique tout à fait remarquable ,où figurent notamment des schistes bleus témoins d'anciennes zones de subduction. À l extrémité nord -ouest , le secteur de Pen-Men protége des colonies d'oiseaux marins nicheurs (goéland argenté, marin, et brun, fulmar boréal, cormoran huppé et mouette tridactyle). Lien 

Belle-Ile : les plus grandes colonies de goélands de Bretagne

Belle-Ile bénéficie aussi d'une zone Natura 2000. Du point de vue ornithologique, le point important est la réserve de Koh Castell (le vieux château) qui est une presqu'île de 17 Ha utilisée par l'homme depuis l'âge du fer. La réserve ornithologique abrite encore la plus grande colonie bretonne de goélands bruns de Bretagne (près de 3000 nids recensés en 2004), ainsi que de nombreux goélands argentés (autour de 600 nids en 2004). Il faut également noter que la côte ouest abrite 9 autres colonies de goélands bruns et argentés sur les landes à bruyère vagabonde et certains îlots. La colonie de mouettes tridactyles, encore importante en 2004 (93 nids), est en passe de disparaître victime de la prédation exercée par les corvidés et les goélands, elle ne comptait plus que 8 couples en 2007 (source 83). Il faut également noter que la côte ouest abrite 9 autres colonies de goélands bruns et argentés sur les landes à bruyère vagabonde et certains îlots. Elle abrite aussi des espèces terrestres Crave à bec rouge en quasi-disparition sur Belle-ïle et le Pigeon biset qui ne fréquente plus à l'état sauvage en France que la Corse et Belle-Île.

Les principaux autres oiseaux nicheurs déterminants présents dans la zone sont le Pétrel fulmar (nicheur irrégulier), l'Huîtrier pie,( enjeu fort sur la zone) et la fauvette pichou

Zone éolienne Bretagne Sud compatible avec la directive oiseau ? Evidemment non!

Il suffit de lire une carte pour voir que cette zone éolienne inepte qui cumule les inconvénients de l'éolien posé ( proximité des côtes, maximisation des atteintes aux paysages et à la biodiversité, conflits d'usage) et de l'éolien flottant ( éoliennes gigantesques, atteinte aux fond marins, coût extravagants) constitue, selon l'expression utilisée par Sea-Shepherd pour le programme éolien en mer une menace imminente d'une ampleur telle qu'elle hypothèque l'avenir de la vie marine côtière. La très forte proximité de trois zones Natura 2000 et de deux réserves ornithologiques que fréquentent plus de 250 espèces différentes dont beaucoup figurent sur la liste rouge de l'UICN et certaines sont en très grande danger ( Puffin des Anglais (Liste rouge, en Danger), Mouette tridactyle (Liste rouge, vulnérable) Océanite tempête (Liste Rouge, Vulnérable) fait craindre une atteinte majeur à l'avifaune marine, d'autant qu'elles seront confrontées à des éoliennes d'une puissance inusitée sur lesquelles on ne possède aucun recul et à un effet cumul avec les zones éoliennes de Saint-Nazaire- Guérande d'Yeu et.. Les 59 dérogations de destruction d'espèces protégées à Saint- Brieuc risquent d'être explosées !

Comment des associations dites écologistes, comment des associations comme le LPO peuvent- elles justifier un tel programme ?

Rappelons la conclusion du CIPN (Conseil National de la Protection de la Nature) dans son autosaisine sur le développement de l'énergie offshore en France : L'adéquation des objectifs éoliens offshore avec l'objectif de zéro perte nette de biodiversité inscrit aux articles L. 110- 1 et L. 163-1 du code de l'environnement paraît difficile,  voire impossible à atteindre au regard de la connaissance actuelle des incidences et surtout des moyens techniques d'expertise et de pilotage permettant d'y remédier efficacement, ainsi que l'objectif de préservation du paysage marin.

Et celle de Sea-Shepherd , dans les Vents de la Colère:  L'éolien en mer représente  « une menace imminente d'une ampleur telle qu'elle hypothèque l'avenir de la vie marine côtière » Au prétexte de lutter contre le changement climatique, les promoteurs de l'industrie éolienne en mer se voient accorder des passe-droits qui seraient refusés à n'importe quelle autre industrie « . (cf sur ce site notre section scientifique environnement lien  )

Il faut stopper la zone éolienne Bretagne sud, qui représente le pire  d'un programme éolien en mer sans intérêt climatique dans le contexte français, dangereux pour la sécurité d'alimentation électrique, économiquement et socialement insoutenable, ravageur pour nos paysages littoraux et leur riche biodiversité avec des promesses fallacieuses d'emploi et de fortes dépendances étrangères et mettant en péril des activités comme la pêche côtière artisanale, le nautisme, le tourisme…