Le Conseil Départemental du Morbihan contre le parc éolien Bretagne sud tel que prévu

07/05/2024

Zone industrielle éolienne Bretagne Sud AO5 : Le conseil départemental du Morbihan est contre le projet tel qu'il est mais se prononce en faveur d'un parc identique plus éloigné des côtes et, de façon générale, soutient   l'éolien en mer, une position bien différente de celle du président précédent, M. François Goulard. En revanche, les élus de l'île de Ré sont vent debout ! 

Zone industrielle éolienne Bretagne Sud AO5 : Le conseil départemental du Morbihan est contre le projet tel qu'il est.

Dans le cahier d'acteur qu'il a déposé (CA n°162) sur le site de la consultation publique la Mer en débat,  le conseil département  du Morbihan donne ainsi sa position sur AO5 :

« Le département du Morbihan rappelle la volonté que le projet Bretagne Sud aboutisse, mais à condition qu'il ne porte pas atteinte aux paysages emblématiques du Morbihan. Le projet doit s'éloigner, d'autant plus que les évolutions techniques attendues à horizon 2035 permettraient de projeter les futurs parcs à des distances bien supérieures. Le département maintient son opposition au 1er parc (AO5), ainsi qu'à ceux prévus en continuité ou à proximité immédiate, en cela qu'ils restent trop proches de son littoral, qu'ils contribueront indéniablement à dénaturer son paysage et porteront atteinte in fine à l'identité morbihannaise. Parmi les scénarios à 2050 présentés par le syndicat des énergies renouvelables, le scénario « équilibre » prévoit l'implantation des nouveaux parcs à des distances majoritairement supérieures à 20 milles nautiques (> 37 km) afin de minimiser la visibilité depuis la côte. » Ce scénario parait plus pertinent. Il aurait été bon que ces travaux soient repris dans les cartes des zones propices au développement de l'éolien en mer présentées par l'Etat dans le débat public. »

Autres extraits : « Le Morbihan, mariage de la mer et de la terre présente une grande diversité de paysages, une mosaïque de milieux naturels, refuge d'habitats, d'une faune et d'une flore remarquables. La côte est baignée par l'océan Atlantique, mais c'est son célèbre golfe qui a donné son nom au Morbihan : en breton, morbihan signifie littéralement "petite mer". Le Morbihan offre un patrimoine naturel et des paysages qui forgent l'identité morbihannaise, qui contribuent à un cadre de vie de grande qualité, participent à l'attractivité du territoire et répondent aux besoins de reconnexion à la nature. »

Chiffres clés du Morbihan :

Superficie : 6823 km². • Population : 782 348 habitants, 115 hab/km² • 1000 km de côte • 249 communes, 21 cantons • 51 communes littorales, dont 8 insulaires • 21 cantons, 3 arrondissements • 31 ports de plaisance gérés par le département. 17 ports sont exploités par sa SPL la Compagnie des ports du Morbihan • 15000 places dans les ports pour les bateaux de plaisance • 103 sites ENS (espaces naturels sensibles), 3360 hectares de propriété départementale • 35,4 millions de nuitées touristiques en 2023

« L'avenir du littoral morbihannais ne se décide pas depuis Paris, Rennes ou Nantes. Le niveau d'ambition porté par l'Etat nécessite une approche territoriale cohérente, en proximité et avec le niveau de concertation adapté. La mer est un bien commun et s'appuyer sur la concertation locale est essentielle »

PIEBÎEM se félicite de l'opposition clairement affirmée du Conseil Départemental du Morbihan contre le projet AO5 tel qu'il est…

mais déplore la position généralement favorable du Conseil Départemental en faveur de l'éolien en mer. Nous constatons d'ailleurs que la proposition d'éloignement du parc tel qu'actuellement prévu, sans autre précision, reviendrait probablement en fait à l'annulation du projet Bretagne Sud puisque les possibilités d'éloignement sont fortement limitées par les contraintes de défense nationale.

PIEBÎEM rappelle son opposition à un programme éolien en mer insensé de 45 GW, qui constitue une industrialisation à marche forcée de la mer côtière sans intérêt climatique dans le contexte français, dangereux pour la sécurité d'alimentation électrique, économiquement et socialement insoutenable, ravageur pour nos paysages littoraux et leur riche biodiversité. avec des promesses fallacieuses d'emploi et de fortes dépendances étrangères, mettant en péril des activités comme la pêche côtière artisanale, le nautisme, le tourisme dont pourtant le Conseil Départemental du Morbihan reconnait l'importance.

PIEBÎEM regrette également que le Conseil département du Morbihan ne soit plus sur la ligne longtemps défendue par M. François Goulard d'opposition ferme à l'éolien aussi pour des raisons scientifiques et techniques ; cf des extraits du courrier électronique qu'il nous a adressée le 8 octobre 2023 :

« Comme vous le savez, j'aime passionnément la mer et les voiliers. J'aime passionnément les paysages marins et parmi ceux-ci , ceux qui sont les plus beaux , ceux des côtes bretonnes.

Ce qui fait de moi un adversaire acharné de ce projet criminel d'éoliennes au large de Belle-Ile, parce qu'il est inadmissible de massacrer un paysage d'une beauté insurpassable.

Mais ce qui me révolte encore davantage, c'est que l'énergie éolienne est absolument impropre à alimenter un réseau électrique, du fait de son caractère totalement aléatoire.

Rappellerais-je un fois de plus cette loi physique qui veut que , dans tout réseau électrique , la production doit à tout instant être strictement égale à la consommation , l'électricité ne se stockant pas à cette échelle ?

Je reçois chaque matin la météo marine. Le vent est parfois nul la journée entière. Parfois , il est nul le matin et se lève l'après- midi. Sa force est en tout cas éminemment variable, et naturellement sans rapport avec les besoins en électricité...

En France, pour faire comme les autres, ou pour nous soumettre aux diktats de la commission européenne, nous poursuivons la construction d'éoliennes , notamment marines . L'Etat y consacre d'énormes subventions, garantit les prix , donne une priorité d'appel dans l'alimentation du réseau , fait prendre en charge les coûts faramineux de raccordement à l'ensemble du système électrique . Cette bêtise dans laquelle se vautre le pouvoir politique, servi par une administration lamentable me navre au plus haut point. »

Cf sur notre site la rubrique : ils pensent comme nous https://piebiem.webnode.fr/eoliennes-bretagn-sud-ils-pensent-comme-nous/

A l'île de Ré, les maires se mobilisent : dix maires, dix signatures

« Dix maires, dix signatures. Gonflée à bloc, l'île de Ré vient d'adresser une missive collective à Marc Papinutti, le président de la commission nationale du débat public (CNDP). Cette autorité publique vient tout juste d'achever une consultation baptisée « la mer en débat » et portant sur l'implantation des futurs parcs éoliens offshore, entre autres. À cette occasion, l'État a publié de nouvelles cartes dessinant des « zones propices » aux aérogénérateurs sur toute la façade maritime et jusqu'au large de la Charente-Maritime.

De nouvelles et vastes étendues situées face aux îles de Ré et d'Oléron y sont apparues et pourraient accueillir des éoliennes posées ou flottantes d'ici « 10 ans » ou « à l'horizon 2050 ». Ces zones relèvent encore de l'hypothèse mais les élus rétais, échaudés par l'implantation du futur parc éolien au large de l'île d'Oléron, ont ainsi décidé de prendre les devants. « Nous ne souhaitons pas devenir le lieu de la plus grande implantation d'éoliennes industrielles en Europe », écrivent-ils sans détour en partageant leur « forte inquiétude ».

A quand une mobilisation similaire des élus en Bretagne ? lien vers l'article