Lignes sous-marine haute-tension (GILA)  et travaux sous-marins : Avec Sea-Shepherd, PIEBÎEM dit halte à l’industrialisation de la mer au profit du lobby éolien

01/06/2025

Avec le black-out espagnol, la pression se fait plus forte pour multiplier les interconnexions marines avec l'Espagne et industrialiser massivement l'océan au profit notamment du lobby éolien. PIEBÎEM soutient Sea-Shepherd et les associations qui s'opposent à ces projets d'interconnexion, Golfe de Gascogne et GILA. Ils ont notamment obtenu une victoire intéressante avec la suspension provisoire des travaux et en contraignant RTE à respecter la loi pendant les travaux pour protéger la vie marine (cétacés, poissons…), qui servira de précédent. Au surplus, PIEBÎEM fait remarquer que ces interconnexions auront pour effet d'importer les conséquences du mix électrique pathologique espagnol chez nous ( cf l'arrêt réacteur de Golfech le jour du black out espagnol et le refus des Norvégiens et des Suédois de nouvelles interconnexions avec l'Allemagne). L'attitude d'organisations comme Surfrider qui valide systématiquement les projets éolien en mer est problématique

Paul Watson: si l'Océan meurt, nous mourrons tous avec lui...

Fin avril, le capitaine Paul Watson, à peine rentré de sa détention groenlandaise, apportait son soutien aux opposants de la connexion Golfe de Gascogne THT Très Haute Tension sous-marine entre la France et l'Espagne. Il s'agit d'un projet de ligne de 400.000 volts reliant sur 400 km le réseau électrique des deux pays, et dont la majeure partie sera sous-marine entre Cubnezais, à proximité de Bordeaux, et Galika à proximité de Bilbao. Le 27 avril 2025, le fondateur du mouvement Sea Shepherd et de nombreux experts ont débattu sur les conséquences marines et terrestres de l'actuel tracé du projet d'interconnexion électrique porté par RTE dans le golfe de Gascogne. Marie Darzacq, présidente du collectif StopTHT 40 souligne que dans l'état actuel des choses, il s'agirait « de la ligne la plus puissante de France », avec 400 000 volts en courant continu et déplore le fait que « l'alternative terrestre du tracé, le long de l'autoroute » n'ait pas été prise davantage en considération. « La justice sera le seul rempart qui pourra freiner les abus de pouvoir de l'État, pour imposer l'application et le respect de la loi. » Malheureusement, les recours déposés auprès du Tribunal administratif de Bordeaux. Ces derniers ont été rejetés et les travaux continuent. Lien 

Pour autant, Sea-Shepherd et les opposants avaient obtenu une victoire significative en contraignant RTE à l'arrêt provisoire des travaux

Rappel bienvenu : RTE, pour ses travaux en mer , doit respecter la loi

Le tribunal de Bayonne, le 14 aôut 2023 avait suspendu provisoirement les travaux menés par RTE pour sa a suspendu les travaux menés par RTE pour sa ligne Très Haute Tension sous-marine entre la France et l'Espagne en raison des nuisances sonores pour les mammifères marins. Etat ou pas, RTE doit respecter la loi ! Ce qui ne parait d'ailleurs pas très difficile puisqu'il a pu reprendre les travaux au bout de cinq jours. Association requérante, Sea Shepherd réitère sa position : « On ne peut pas sacrifier la biodiversité pour lutter contre le changement climatique » et fustige les positions contraires d'organisations soi-disant écologiques comme Surfrider.

Le tribunal a été saisi en référé par trois associations de défense de l'environnement, Sea Shepherd France, Défense des milieux aquatiques (DMA) et Landes Aquitaine environnement, qui ont demandé la suspension du chantier. Ces associations pointent un manque de protection de la biodiversité lors de l'utilisation des sonars nécessaires pour cartographier les fonds avant les travaux : les sons émis par les sonars utilisés par un des bateaux de RTE excèdent les seuils de tolérance des mammifères, menaçant 17 espèces, dont des dauphins, des cachalots et des orques. Cela peut entraîner des échouages, perturber la communication, le nourrissage et la reproduction des mammifères marins », explique Me Marion Crécent, avocate de Sea Shepherd France.

Le tribunal a fixé quatre conditions pour permettre la poursuite du chantier : une zone d'exclusion de 750 mètres aux alentours du navire porteur des sonars, des temps d'arrêt de 20 minutes pour laisser aux cétacés le temps de quitter la zone, le démarrage progressif des émissions sonores afin de dissuader les animaux de s'approcher du chantier et une surveillance constante à bord des navires par deux spécialistes.

Ces mesures sont assez classiques et bien décrites dans des protocoles internationaux. Il semble qu'elles étaient respectées sur la partie espagnole du projet et paraissent poser si peu de difficultés que RTE a redémarré ses opérations de cartographie cinq jours après l'arrêt du chantier par la justice en annonçant s'être mis en conformité avec les garanties demandées pour protéger les mammifères marins. (Sud-Ouest, lien ). L'étude d'impact et le plan d'atténuation des effets du bruit seront réalisés « dans un second temps », conformément à l'ordonnance, indique RTE

Alors, si c'était si simple, pourquoi n'avoir pas respecté ces conditions dès le départ, sinon parce que RTE organisme d'Etat se pense dégagé des obligations ordinaires ? État ou pas, RTE doit se mettre en conformité, c'est l'une des leçons importantes de ce jugement

RTE aurait également « oublié » dans ses demandes de dérogation des espèces importantes dans la zone. « Nous voulons qu'il soit obligé de demander des dérogations pour ces espèces aussi, qui sont dans un état de conservation catastrophique. C'est le cas par exemple pour l'Ange de mer (un poisson classé en danger critique d'extinction et présent sur la liste des 100 espèces les plus en danger du monde, ndlr) présent dans la zone du chantier mené par RTE mais qui a été complètement oublié » déclare Marion Crecent, l'avocate de Sea Shepherd.

On ne peut pas sacrifier la biodiversité pour lutter contre le changement climatique

Sea Shepherd rappelle à cette occasion sa position plusieurs fois réitérée : « On ne peut pas sacrifier la biodiversité pour lutter contre le changement climatique" ou ceci, qui figure dans leur dossier Les vents de la Colère : « Au prétexte de lutter contre le changement climatique, les promoteurs de l''industrie éolienne en mer se voient accorder des passe-droits qui seraient refusés à n'importe quelle autre industrie. »

L'attitude problématique de Surfrider

Et Sea Shepherd en profite pour fustiger l'inaction ( et même la complicité) d'ONG soi-disant environnementalistes puissantes et bien subventionnées tel Surfrider : « Il y a quelques semaines, nous avions également demandé des explications à Surfrider France qui soutient le projet de RTE en l'état. Un positionnement incompréhensible à nos yeux. Il est très préoccupant que des ONGs qui prétendent veiller aux intérêts de l'océan apportent une caution environnementale à des projets aussi destructeurs. Leur réponse qui nous a été faite, n'est finalement qu'un copié collé des éléments de langage disponibles sur le site et ne nous a guère convaincus »

Dont acte ; chaque fois que nous avons eu l'occasion de rencontrer Surfrider, c'était pour les entendre défendre, et même avec quelque agressivité, l'ensemble des projets énergétiques en mer- drôle de positionnement pour une association qui prétend vouloir protéger l'Océan !

Black out espagnol du 28 avril et interconnexions :ce n'est pas une solution, c'est un problème 

Après le black-out espagnol, les lobbys éoliens ont trouvé leurs éléments de langage :1) on ne sait pas ce qui s'est passé ; 2) il faut augmenté les interconnexions. La raison, on la connait : quel que soit l'incident déclencheur, la responsabilité structurelle est celle d'un réseau qui, en raison d'une trop forte pénétration de renouvelables non pilotables, ne possède plus suffisamment d'inertie et ne peut donc maitriser les fluctuations de tension ou de fréquence. Lien 

Et lorsqu'un pays possède un mix électrique pathologique, les interconnexions exportent ses problèmes chez ses voisins ; c'est ce qui s'est passé avec l'arrêt automatique du réacteur 1 de Golfech le 28 avril, c'est ce qu'ont expliqué Suédois et Norvégiens en refusant de nouvelles interconnexions avec l'Allemagne. lien  lien 

NB PIEBîEM a répondu à la consultation GILA pour s'opposer à ce projet ( cf PJ)