Mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan : l’esprit et la lettre du classement UNESCO doivent être respectés par le projet industriel éolien en mer Bretagne Sud.
PIEBÎEM se réjouit de l'inscription au Patrimoine Mondial de l'UNESCO des mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan, mais constate que ce classement, désormais, oblige. PIEBÎEM, en partenariat avec des associations de défense du patrimoine et de la mémoire bretonne, luttera pour que la lettre et l'esprit du classement UNESCO soient respectées. Cela doit selon nous conduire à l'abandon du projet de zone éolienne Bretagne sud, dont l'atterrage à Erdeven, en plein cœur du périmètre UNESCO et les nombreuses covisibilité de sites emblématiques avec des éoliennes de plus 300 mètres ( visibles de toute la côte du Morbihan) ne nous semblent pas compatibles avec le classement Unesco.
PIEBÎEM se réjouit de l'inscription au Patrimoine Mondial de l'UNESCO des mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan, cet ensemble unique de 550 sites sur 28 communes, premier site breton classé, une telle évidence pour ce témoignage unique de civilisations élaborées sur le territoire breton, venu de 6.000 ans, qui a tant marqué les paysages et les imaginaires bretons et si lié à l'identité de la Bretagne. Pourtant que de temps et de travail pour arriver à ce résultat. Nous remercions et félicitons tous ceux qui y ont travaillé.
Ce classement désormais oblige.
PIEBÎEM, en partenariat avec des associations de défense du patrimoine et de la mémoire bretonne, luttera pour que la lettre et l'esprit du classement UNESCO soient respectées. Cela concerne au premier chef l'atterrage de la zone industrielle éolienne en mer Bretagne-Sud, prévu à Erdeven sous les dunes de Kerhillio et à travers une partie du champ mégalithique d'Erdeven, deux zones à fort potentiels archéologiques. RTE (Réseau de Transport d'Electricité) en charge du raccordement électrique ne doit pas passer par là, d'autant qu'une autre solution, le long de la voie ferrée Auray-Quiberon est possible. Cela concerne aussi la covisibilité avec des éoliennes de plus de 300 mètres de haut, qui se verront de sites emblématiques comme : les éperons néolithiques de Groh Colle et Beg en Aud, le Tumulus Saint-Michel à Carnac, le Tumulus de Tumiac, le cairn de Petit-Mont à Arzon et même de Gavrinis …
Par ailleurs, PIEBÎEM rappelle son opposition absolue au projet Bretagne Sud, l'un des pires qui soient puisqu'il cumule les inconvénients de l'éolien flottant (coûts extravagants, #250€/MWh, absence de maturité technique, agression de fonds marins exceptionnels par les ancrages et les câbles dynamiques) et ceux de l'éolien posé proche des côtes (maximisation des atteintes patrimoniales, notamment en contradiction avec l'esprit du classement UNESCO des mégalithes, des atteintes paysagères à un littoral exceptionnel, des atteintes à la vie marine littorale et des conflits d'usage avec la pêche artisanale côtière, le nautisme, le tourisme.
Pour être très clair : nous ne défendons donc pas un projet alternatif de raccordement électrique à Erdeven. Nous disons simplement que le projet actuel est inacceptable et que RTE doit en proposer un autre et reprendre les études dans ce sens. En attendant que le bon sens, la conscience de la sévérité des atteintes environnementales, paysagères, patrimoniales et la rationalité économique et technique conduisent à l'abandon du projet .
En PJ notre CP et l'article de Breizh info
En parallèle, l'association Koun Breizh a annoncé saisir l'Unesco pour obtenir pour obtenir la modification du projet des éoliennes géantes à Belle-Ile lien
Extrait de leur CP : « L'association KOUN BREIZH, en charge de la défense du patrimoine breton, vient de saisir l'UNESCO afin de contraindre l'État et RTE à modifier le projet des éoliennes géantes à Belle-île pour le rendre conciliable avec la préservation des menhirs de Carnac désormais inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO. La mise en œuvre du projet actuel, tel qu'il est conçu, serait une catastrophe pour la sauvegarde de notre patrimoine mégalithique…
Ce classement signifie pour la Bretagne une véritable reconnaissance pour son patrimoine trop souvent secondarisé par les pouvoirs publics. Cette déconsidération se manifeste encore, hélas, dans les choix d'aménagement retenus par l'État et RTE pour la localisation des éoliennes géantes au large de Belle île et surtout dans l'atterrage prévu à Erdeven, en plein champ de menhirs et dans le tracé des câbles électriques à travers le périmètre retenu pour le classement UNESCO. C'est par la zone cœur de l'Unesco, le plateau de Carnac où se trouvent nombre de menhirs et de tumulus que passeront trois câbles chargées de 220 000 volts. Seul l'UNESCO peut encore faire modifier ce projet pour voir préserver notre patrimoine Mégalithique…
Et Koun Breizh rappelle que Yves Coppens , à l'origine du projet de classement, considérait que la terre des menhirs de Carnac méritait d'être sacralisée.


