Pennavel : toujours plus de flou, un amateurisme inquiétant et irresponsable
Interview littéralement hallucinante du responsable de Pennavel dans Ouest-France et réaction de PIEBîEM : Pennavel : toujours plus de flou, un amateurisme inquiétant et irresponsable. Avec le problème de Nantucket, qui met en cause la rentabilité de l'éolien en mer et révèle les risques économiques et environnementaux de l'industrialisation massive de nos côtes, le dithyrambe sur les éoliennes de forte puissance n'est plus tellement de mode et l'éolien flottant à 86,45 €/MWh n'est absolument plus crédible, à supposer qu'il l'ait jamais été !
ENTRETIEN. Au large de Belle-Île, Pennavel parie sur des éoliennes géantes…qui n'existent pas… Et c'est bien une partie du problème
Interview hallucinante du responsable de Pennavel dans Ouest-France (19/08 2024 ) lien
« Pour le premier parc français d'éoliennes flottantes, en Bretagne sud, le lauréat de l'appel d'offres, Pennavel, parie sur des éoliennes géantes qui n'existent pas encore. Et sur des espaces portuaires qui sont à agrandir, pour les assembler à leurs flotteurs gigantesques. »
Et c'est bien le problème ! Ajoutons qu'interrogé sur le fait de savoir si les éoliennes en questions seront chinoises, M. De Fombelle botte en touche : « Jusqu'à présent, il n' y pas de critère de lieu de production des éoliennes dans les appels d'offre »… « pour autant, il est vrai qu'à l'horizon du projet, il ya aura d'autres producteurs ( qu'européens)… »
La réaction de PIEBÎEM : Pennavel : toujours plus de flou, un amateurisme inquiétant et irresponsable
Dans un entretien accordé à Ouest-France le 19 aout 2024, M. de Fombelle, directeur du projet Pennavel nous informe que le consortium parie, pour la première partie du parc éolien en mer "Bretagne sud" dont il vient de remporter l'appel d'offre, sur des éoliennes géantes (20MW) qui n'existent pas encore.
A vrai dire, ce sont aussi les flotteurs qui n'existent pas encore, et il n'est même pas décidé s'ils seront en béton ou en acier, et de quel type – noyés les très originaux flotteurs semi-submersibles en béton décrits dans la réponse à l'appel d'offre ? Les câbles dynamiques flottants reliant les éoliennes entre elles et à la station électrique, les systèmes d'ancrage ? Eh bien, ils n'existent pas non plus !
Par contre ce qui existe c'est l'engagement sur le prix de rachat de l'électricité à 86, 45 €/MWh- ça, au moins c'est du précis, une précision qui laisse quelque peu pantois ! M. De Fombelle rappelle même qu'un candidat avait déposé une offre bien inférieure à 69,88 €/MW.h - mais semble ne plus se souvenir que ledit candidat a piteusement renoncé à son offre en ne déposant pas de dépôt de garantie.
A noter que le premier parc éolien flottant italien, Med Wind, développé par Renexia au large de la Sicile, et qui est prévu pour être équipé d'éoliennes chinoises Ming Yang de 18,8 MW a obtenu un tarif cible de… 185 €/MWh (Eolien : la perspective d'une usine de MingYang en Italie préoccupe, Green Univers, 13/08/2024.
Enfin l'éloge des éoliennes super puissantes semble quelque peu à contretemps alors qu'en ce moment, au large de la prestigieuse ville de Nantucket sur la côte Est des Etats-Unis, la rupture d'une seule pale d'une seule éolienne de la zone industrielle éolienne de Vineyard Wind 1 a provoqué fermeture des plages, pollution des littoraux sur plus de 60km, arrêt de la pêche, interruption des travaux sur plusieurs parcs, mobilisation des environnementalistes et des tribus indiennes attachés à la préservation de ce qui leur reste de leurs paysages. Il s'agit aussi d'un échec technologique, qui n'est pas isolé, et qui met en cause les éoliennes de forte puissance, et donc la rentabilité de l'éolien en mer. Et encore un révélateur inquiétant sur les risques de l'industrialisation massive de nos côtes par l'éolien en mer et d'une course à la puissance des éoliennes mal maitrisée, dénoncée même par les assureurs des parcs éoliens, et qui nous annonce le retour du saccage de nos littoraux par des pollutions d'une nouvelle sorte et d'une nouvelle ampleur.
Non décidément, tout cela ne fait pas sérieux du tout et est plutôt inquiétant ! PIEBîEM demande l'annulation du projet éolien Bretagne sud et un moratoire général sur l'éolien en mer en France.
NB : Cette réaction a été envoyée à Ouest-France, avec une vague promesse de prise en compte, sans résultats pour l'instant
PIEBÎEM rappelle son opposition à un programme éolien en mer insensé de 45 GW sans intérêt climatique dans le contexte français, dangereux pour la sécurité d'alimentation électrique, économiquement et socialement insoutenable, ravageur pour nos paysages littoraux et leur riche biodiversité et mettant en péril des activités comme la pêche côtière artisanale, le nautisme, le tourisme…
