PIEBÎEM interpelle les candidats aux élections législatives à propos de l’éolien en mer.

22/06/2024

PIEBîEM interroge les candidats aux élections législatives en Bretagne sur leurs positions quant au développement de l'éolien en mer. Nous publions donc sur nos réseaux une lettre circulaire leur demandant 1) leur position sur le développement de l'éolien en mer et 2) de s'engager pour l'annulation de l'appel d'offre AO5 pour Bretagne Sud et pour un moratoire immédiat sur l'éolien en mer et l'annulation des appels d'offres prévus en 2024 et 2025.

Particulièrement implanté dans le Morbihan, PIEBîEM a adressé cette lettre aux candidats dans ce département que nous pouvions joindre par mail ; mais son objectif dépasse évidement le seul cadre Morbihanais, aussi nous lui donnons une diffusion plus vaste à travers nos réseaux sociaux.

Nous rendrons compte des réponses qui nous seront adressées ; association apolitique, nous ne donnerons aucune consigne de vote, et laisserons nos adhérents décider en fonction des réponses ou absences de réponses…

Lettre ci-dessous, également dans notre dossier consultations et courrier, et en pièce jointe : n'hésitez pas à faire circuler !

Madame, Monsieur,

Vous êtes candidat (e) aux élections législatives et, si vous êtes élu (e), vous aurez -ou continuerez- à vous prononcer sur la politique énergétique de la France, et, concernant notre Bretagne, plus particulièrement sur l'éolien en mer.

Notre association PIEBÎEM, particulièrement active en Bretagne Sud, s'est impliquée depuis plus de quatre ans dans les problématiques de l'éolien offshore et a notamment pour buts la préservation de l'identité marine de la Bretagne, de son littoral et de l'environnement, la défense économique des habitants, consommateurs et contribuables contre les effets de l'éolien maritime et la préservation de la pêche, de l'activité touristique et économique et des activités traditionnelles.

En Bretagne Sud, l'attribution d'AO5 (première partie de la zone industrielle éolienne à proximité de Belle-Île, Groix et Quiberon) a révélé une mascarade qui risque in fine de coûter très cher aux contribuables et aux consommateurs : renoncements en série de candidats en lice, sélection d'un candidat résiduel non initialement choisi par la CRE (Commission de Régulation de l'Energie), n'ayant jamais construit un parc en mer,… développeurs « n'escomptant pas de freins technologiques pour poursuivre la montée en puissance des machines » et justifiant leur choix par « des études internes considérant que l'augmentation de la puissance et des dimensions des turbines se poursuivra linéairement sans limite technologique »,… et, pour finir, un appel de la CRE à renforcer l'analyse de la solidité des offres relativement à la robustesse du montage contractuel et financier.

Outre la préoccupation quant au prix de l'électricité, la perspective de l'implantation de zones industrielles gigantesques sur tout le littoral génère une profonde inquiétude et une forme de désespérance chez beaucoup de nos concitoyens quant à leur avenir professionnel dans de nombreux secteurs comme la pêche, le tourisme, … et au-delà, quant à la transmission à leurs enfants ou petits-enfants d'un cadre de vie et de travail remarquables. A ce désarroi, l'absence d'un véritable débat à portée des citoyens qui a caractérisé la Mer en Débat n'a pas apporté de réponse.

Afin d'informer au mieux nos adhérents et sympathisants, nous souhaiterions connaitre vos réponses aux questions suivantes :

1) Quelle est votre position sur la zone éolienne Bretagne Sud ?

Vous engagez-vous à demander l'annulation de l'appel d'offre AO5 et l'arrêt de ce projet aberrant qui cumule les inconvénients de l'éolien flottant (immaturité de la technique, coûts extravagants) et de l'éolien posé (proximité des côtes, atteintes à la biodiversité, conflits d'usage, notamment avec la pêche) ?

2) Vous engagez-vous à soutenir un moratoire immédiat sur l'éolien en mer et l'annulation des appels d'offres prévus en 2024 et 2025 ?

3) Quelle est votre position sur le programme éolien en mer soutenu par le gouvernement actuel ? (45 GW, soit l'équivalent en puissance de 90 parcs de Saint -Nazaire, ou une surface occupée équivalent à 60 fois Belle-Île en mer, avec des éoliennes trois à quatre fois plus hautes que son point culminant).

4) Quelle (s) alternative (s) à l'éolien en mer préconisez-vous pour la production d'électricité ?

Pour mieux connaitre nos positions, vous trouverez ci-joint un document les résumant ainsi que le cahier d'acteur que nous avons déposé auprès de la CNDP lors du débat façade, et nous souhaiterions nous en entretenir avec vous.

Dans l'attente de vous lire, nous vous prions d'agréer, Madame, Monsieur, l'expression de notre haute considération.

NB : PIEBÎEM rappelle son opposition au parc de Bretagne-Sud comme au programme éolien en mer insensé de 45 GW, qui constitue une industrialisation à marche forcée de la mer côtière sans intérêt climatique dans le contexte français, dangereux pour la sécurité d'alimentation électrique, économiquement et socialement insoutenable, ravageur pour nos paysages littoraux et leur riche biodiversité avec des promesses fallacieuses d'emploi et de fortes dépendances étrangères et mettant en péril des activités comme la pêche côtière artisanale, le nautisme, le tourisme.