PIEBîEM réagit au bilan présidence CNDP La Mer en débat et conteste l’acceptabilité et l’utilité de l’éolien en mer « au-delà d’une bande de 12 milles »
La Mer en Débat : Une forte implication de PIEBEM reconnue ; faible acceptabilité de l'éolien en mer et conflits d'usage reconnue ; pas d'accord des participants du débat sur des zones précises de développement de l'éolien offshore ; un débat tronqué, en particulier pour la façade NAMO et des professionnels impactés peu représentés ; même pour ceux qui qui se résignent à l'éolien en mer, il doit s'éloigner des côtes
Débat CNDP La Mer en débat : Une forte implication de PIEBîEM qui a été reconnue et un acquis : l'éolien marin n'est pas mieux accepté que l'éolien terrestre
PIEBÎEM s'est fortement impliqué dans le débat La Mer en débat, et ceci dès le début, où nous étions un peu seul parmi les associations opposées au programme éolien en mer- ça s'est amélioré ensuite. Nous nous sommes particulièrement investi dans ce débat, sans illusions, mais avec la ferme intention de l'utiliser autant que possible pour nous faire connaître et faire connaitre nos arguments, et surtout ne pas laisser le monopole de l'expression aux porteurs de projets et aux partisans de l'éolien en mer.
Nous avons déposé 8 dossiers synthétiques complets (présentés sur notre site internet lien), un cahier d'acteur, participé à une douzaine de débats, parfois avec une brève prise de parole et soumis près d'une vingtaine de contributions ou questions. Nous avons également œuvré avec deux organisations de pêcheurs, le SYNADEPA (Syndicat Professionnel pour la Défense des Pêcheurs Artisans) et l'UFPA (Union Française des Pêcheurs Artisans). Nous aurons l'occasion d'en reparler.
Cela n'a pas été facile, avec un débat extrêmement déséquilibré où les porteurs de projets et l'Etat (à travers RTE et la Dreal, qui ne sont pas des interlocuteurs neutres mais aussi des porteurs de projet, ce qui pose problème) ont bénéficié de temps de paroles quasi-illimités alors que nous n'avions disposé au mieux que de quelques minutes dans deux réunions et que nous avons parfois été empêché de poser des questions (comme à Lorient le 19 mars). Néanmoins notre contribution a été reconnue par la CNDP dans son rapport :
« Certains acteurs locaux (notamment l'association PIEBIEM, particulièrement investie) développent des arguments démontrant selon eux l'absence totale de pertinence de l'éolien, et ce à tous points de vue : - impacts sur l'environnement - impacts sur le paysage et le tourisme - impacts sur l'emploi (fabrication à l'étranger, impact sur la pêche) - inutilité du point de vue de la lutte contre le réchauffement climatique (l'intermittence rendant l'approvisionnement incertain sans appoint –« back-up» - fossile) - coût de l'énergie...« PIEBÎEM rappelle son opposition à un programme insensé d'éolien en mer climatiquement nul voire négatif, électriquement inepte car dangereux pour la sécurité d'alimentation électrique, au coût de production exorbitant, socialement et économiquement non soutenable, néfaste pour l'économie locale, ravageur pour nos paysages littoraux et leur riche biodiversité. » (3-27) [NOTA : cette association, par le biais de son représentant, a publié de nombreux avis sur la plateforme détaillant son point de vue sur ces différentes thématiques] »
Ce débat n'aura donc pas été inutile, et la CNDP ne pourra pas sûrement pas conclure que l'éolien en mer ne rencontre aucun problème et ne suscite quasiment aucune opposition ; puisque l'éolien à terre ne parait plus tellement accepté, allons en mer, ce sera plus facile, cet argument trop souvent entendu n'est plus tenable. Ce débat a été aussi l'occasion de rencontrer et d'échanger avec de nombreuses associations partagent peu ou prou nos points de vue.
La Mer, ce dernier espace de liberté, ne sera pas transformée en zone industrielle sans résistance !
Mais un bilan de la présidence de la CNDP que nous contestons radicalement, résultat d'un débat tronqué et parfois manipulatoire.
PIEBÎEM a donc souhaité réagir au bilan de la Présidente de la CNDP pour le débat La Mer En Debat en ce qui concerne spécifiquement l'éolien en mer par l'envoi d'une lettre adressée à la présidente, Mme Ilaria Casillo.
PIEBÎEM se félicite tout d'abord du constat selon lequel « les parcs éoliens représentent « le principal sujet de débat sur la plateforme ». La musique des lobbyistes de l'éolien avant le débat selon lequel l'éolien en mer ne gênait personne n'est plus audible. PIEBÎEM note également que la CNDP admet que les participants au débat public ne sont pas parvenus à s'accorder sur des zones précises de développement de l'éolien offshore.
PIEBÎEM conteste l'affirmation par la présidente de la CNDP d'une « solution consensuelle assez claire » : l'exclusion des potentiels parcs de la bande des 12 milles nautiques pour 2035 ». Nous n'en comprenons pas l'origine ( 40 km semblent généralement acceptés pour limiter l'impact sur les paysages et constitue d'ailleurs la moyenne en Europe) et, par ailleurs, nous récusons fortement l'idée que des zones industrielles éoliennes à plus de 12 milles des côtes seraient utiles et acceptées. Au surplus, cette bande de 12 milles ne semble pas concerner les littoraux îliens qui pourraient donc être dévastés sans restriction.
PIEBÎEM critique par ailleurs les conditions d'un débat fortement déséquilibré, injuste et tronqué, particulièrement en ce qui concerne la façade NAMO ( Nord Atlantique Ouest Manche), pourtant la plus impactée potentiellement, en raison notamment du retard dans la publication d'éléments essentiels comme les cartographies, et de l'absence ou quasi-absence de prise en compte de certains secteurs essentiels comme la pêche artisanale côtière, le tourisme, le nautisme..
Répétons-le néanmoins ce point acquis majeur du débat : Il n' y a pas d'accord des participants du débat sur des zones précises de développement de l'éolien offshore, ni pour la façade NAMO censée accueillir plus de 50% de l'éolien en mer français, ni ailleurs. Et même pour ceux qui se résignent à l'éolien en mer, il doit s'éloigner des côtes !
En pièce jointe, la lettre adressée à la présidence de la CNDP ; le rapport de la présidente et l'analyse de la CNDP sont téléchargeables sur le site de la Commission (lien)