Taxe éolienne de Saint-Nazaire : les maires anesthésiés, pas sûr que leurs électeurs le soient !

14/12/2024

Consternant : les mêmes maires dupés par les photomontages mensongers, par la propagande sur la décarbonation par l'éolien, le vent gratuit (Saint-Nazaire : 175 €/MWh), la sureté d'alimentation, sidérés lorsqu'ils ont vu surgir de mer et dans leur horizon les éoliennes de la zone industrielle Saint-Nazaire-Guérande… sont maintenant ravis d'être dupés, et finalement complices, anesthésiés et achetés par la taxe éolienne qui leur fait oublier leur colère et leur sidération initiale, et acceptent de perdre et de priver les générations futures de paysages littoraux superbes et de l'accès à une mer libre et infinie, et non une zone industrielle, un horizon bardé d'éoliennes. Pour rien. Même France Energie Eolienne le reconnait : la taxe n'est pas « compensatoire de l'impact visuel. Comment le pourrait-elle ?

 Et PIEBîEM rappelle que cette fameuse taxe éolienne payée par les contribuables et les consommateurs  peut être diminuée voire annulée par simple décret… 

L'Echo de la Presqu'île a publié début 2024 un article intéressant sur l'utilisation de la taxe éolienne passé relativement inaperçu  lien  : » En avril 2023, après des mois de discussions, parfois houleuses, Agnès Pannier-Runacher, alors ministre de la Transition énergétique, dévoilait le montant final de la taxe sur le parc éolien en mer de Saint-Nazaire : près de 9,2 millions d'euros par an dont 4,5 millions d'euros pour les 13 communes qui ont vue sur les éoliennes. Seules La Baule et Piriac-sur-Mer n'ont pour l'instant pas reçu leur dû. ». Revue

Saint-Nazaire. Bénéficiaire de 14,1 % de la taxe totale avec 1 297 759 euros. : L'adjoint aux finances Xavier Perrin : « On vient nourrir nos investissements liés à la transition énergétique. 390 millions d'euros sont prévus à cet effet sur 9 ans pour des projets stratégiques de réhabilitation qui concernent notamment nos bâtiments publics, nos moyens de mobilité, l'installation de panneaux solaires »

2022 : Voici ce que déclarait David Samzum, maire de Saint- Nazaire : « On n'imaginait pas que les éoliennes se verraient autant, même si la météo est exceptionnelle, il faudra voir cela l'hiver. Personnellement, je ne trouve pas ça laid, mais c'est mon avis. En tout cas, on ne peut pas faire l'impasse sur les énergies marines renouvelables. Pour une meilleure acceptation, il faudra se diriger de plus en plus vers le flottant ( lien )

Le Pouliguen. Bénéficiaire de 3,2 % de la taxe totale avec 297 259 euros. Le maire Norbert Samama : « On a exprimé à plusieurs reprises l'idée d'investir dans des projets de transition énergétique. On veut faire de la rénovation thermique, développer des énergies renouvelables et remplacer notre éclairage public.

2022 : Voici ce que déclarait M.Samama: « Pour beaucoup de nos habitants et gens de passage, c'est une vue qui a surpris. Surtout ceux qui ont assisté aux réunions de concertation qui laissaient penser que l'impact serait plus léger Trois types de réactions s'observent selon lui : les plus négatives sont les plus fréquentes, viennent ensuite, celles des gens qui disent » pouvoir faire avec » et plus minoritaires sont celles qui sont les plus positives sur le recours nécessaire aux énergies renouvelables. Lien 

Le Croisic. Bénéficiaire de 3,1 % de la taxe totale avec 290 378 euros. La maire Michelle Quellard : « Ça nous a permis d'entamer le changement d'éclairage municipal. On a 1 046 points lumineux dans la ville qui doivent tous passer au led. Ce projet représente une dépense de 583 000 euros. À cela s'ajoute une rénovation de l'isolation de nos groupes scolaires. Grâce à cette manne, les travaux pourront avoir lieu plus vite que prévu. »

2022 : Voici ce que déclarait Mme Quellard : « Notre côte n'a plus rien de sauvage. Nous avons réhabilité notre tour de côte, mais la vue que l'on en a a bien changé… « . L'horizon face mer est » obstrué » par un site de 78 km2, » alors que Le Croisic ne représente un territoire que de 4,5 km2 et celui du Pouliguen de 22 km2 « . Malgré cela, le maire dit faire » contre mauvaise fortune bon cœur.

« On nous a fait enfouir 6 km de câbles électriques pour ne plus avoir de poteaux, et désormais on en a juste devant à 12 km en mer Lien 

Batz-sur-Mer. Bénéficiaire de 3 % de la taxe totale avec 277 534 euros. La maire Marie-Catherine Le Huédé : « La taxe éolienne va abonder le budget municipal, elle concourra à financer le domaine de l'énergie/environnement, à l'image de notre programme d'enfouissement des réseaux aériens pour deux villages paludiers, de la rénovation énergétique de notre groupe scolaire, de l'installation d'un mur solaire et de panneaux photovoltaïques sur notre salle des sports. « Il faut prendre en compte le nombre d'éoliennes que l'on aperçoit. Quand on voit les 80, ça n'est pas pareil ! » lien 

2022 Voici ce que déclarait Mme Le Huédé : « Il y a un sujet qui me met en colère, celui du parc éolien « . Les éoliennes qui ne devaient être à peine perceptibles sont aujourd'hui » trop visibles de la côte « , estime le maire avant d'ajouter : » En tant que citoyens batziens, nous sommes tristes de voir la ligne d'horizon dénaturée sur l'ensemble de notre littoral… 'il ne m'appartient pas, à mon niveau d'élue locale, de dire si le parc éolien est une bonne chose ou pas, il m'appartient en revanche de regretter le mode de calcul de la compensation financière,»

La Turballe. Bénéficiaire de 2,9 % de la taxe totale avec 269 276 euros.  Le maire, Didier Cadro : « J'ai toujours dit qu'il faudrait réemployer cet argent pour améliorer l'isolation de nos bâtiments, pour qu'ils ne soient pas trop énergivores. On aimerait également acquérir de nouveaux panneaux solaires. »

2022 : Voici ce que déclarait M. Cadro : Contacté, Didier Cadro, maire de La Turballe, n'a souhaité faire aucun commentaire…

Pornichet. Bénéficiaire de 3,7 % de la taxe totale avec 345 426 euros : Le maire Jean-Claude Pelleteur : « Le montant est conforme aux attentes de la commune, il sera notamment consacré à développer des îlots de fraîcheur dans des cours d'école par exemple. »

2022 : Voici ce que déclarait M. Pelleteur : « À l'époque, on m'a toujours dit qu'elles seraient de la taille d'une allumette. Il y a un phénomène qui est dingue : comme pour le phare de la Banche, il y a des jours où on ne les voit pas même quand il fait beau et d'autres jours, on a l'impression qu'elles sont juste en face de nous. De toute façon, elles sont là, on va s'habituer, on n'a pas le choix. Sur le projet en lui-même ? J'ai toujours dit deux choses : 1/ l'éolien en mer, oui il faut y passer »

Guérande. Bénéficiaire de 4,9 % de la taxe totale avec 454 146 euros. Le service communication : « On flèche sur des sujets en lien avec l'environnement. On veut préserver notre cadre de vie, donc on développe tous types de projets qui peuvent avoir un impact positif comme le déploiement de vergers. »

2022 : voici ce que déclarait Nicolas Criaud, maire de Guérande. « L'impact visuel est indéniable mais c'est le prix à payer pour bénéficier d'énergies renouvelables (Sic !) et donc pour faire face à l'urgence climatique. C'est un outil indispensable pour lutter contre le dérèglement climatique avec des conséquences bien moindres sur l'environnement, la santé ou la sécurité. Les énergies renouvelables, et notamment les éoliennes en mer, sont les énergies les plus vertes qui nous permettront d'opérer une vraie transition énergétique respectueuse de la planète.

La Baule. Bénéficiaire de 5 % de la taxe totale avec 460 110 euros. Le maire Franck Louvrier : « Nous n'avons toujours pas de retour de notre députée concernant le versement de la somme, mais elle doit être utile à l'enfouissement du réseau aérien de la ville. Il y a beaucoup de fils électriques qui impactent visuellement notre commune. » ( NB lui aussi enterre des lignes dans sa commune alors qu'il accepte d'en voir  plein pot sur son front de mer !)

2022 : voici ce que déclarait M. Franck Louvrier : « L'aspect visuel, subjectivement, je ne l'apprécie pas mais après, je suis un responsable politique. J'ai un devoir de penser aux énergies alternatives d'aujourd'hui et de demain. Nous sommes à l'heure actuelle en sous-capacité énergétique. Nous payons les conséquences des décisions politiques qui ont été prises dans les années 70 ou plutôt de non-décision politiques en ayant refusé de faire une centrale nucléaire ici, au Carnet. »

Hœdic. Bénéficiaire de 1,5 % de la taxe totale avec 139 913 euros. Le maire Jean-Luc Chiffoleau : « J'ai créé une réserve financière pour le logement. Quand un bien se vend sur l'île, on rachète des résidences secondaires pour en faire des résidences principales. L'objectif est de ramener de nouveaux habitants. Il y a du travail, mais pas de logements et on n'a actuellement plus de terrains constructibles.

2022 : voici ce que déclarait M. Chiffoleau : « ce n'est pas un problème : « Elles sont très loin. Suivant la météo, on ne les voit plus. On est face à des problèmes d'énergie en ce moment et il faut passer par ce type de solution. Je suis contre toute éolienne sur Hoedic ou sur une autre île, pas contre celles en mer ». lien 

Bilan – consternant ! Des maires dupés, trompés par une propagande mensongère sur l'éolien, par la manipulation des études d'impacts et photomontage faits pour masquer la réalité plutôt que la dévoiler, à qui on cache que cette industrialisation à marche forcée de la mer côtière est sans intérêt climatique dans le contexte français, dangereuse pour la sécurité d'alimentation électrique, économiquement et socialement insoutenable, ravageuse pour nos paysages littoraux et leur riche biodiversité étrangères et met en péril des activités comme la pêche côtière artisanale, le nautisme, le tourisme… (voir par exemple lien )

Mais des maires finement ravis d'être dupés, et devenus complices, anesthésiés et achetés par la taxe éolienne qui leur fait oublier leur colère et leur sidération initiale, et qui acceptent de perdre et de priver les générations futures de paysages littoraux superbes et de l'accès à une mer libre, à un horizon infini, et non à une zone industrielle, un horizon bardé d'éoliennes. . Pour rien

Pas sûr que leurs électorats les suivent !

Une taxe éolienne pour une production hautement subventionnée (174€/MWh à Saint- Nazaire !) que nous payons doublement par nos impôts et par nos factures d'électricité !

Finalement, pour une fois saluons l'honnêteté relative de France Energie Eolienne qui rappelle que la taxe n'est pas « compensatoire de l'impact visuel ». L'objectif est plutôt « de partager les fruits de la transition énergétique ». lien  En effet, de compensation pour ce qu'ils ont fait, il ne saurait y en avoir. Quant aux bénéfices de la transition énergétique, ils vont surtout dans les poches du lobby ENR .

Et PIEBîEM rappelle que cette fameuse taxe éolienne peut être diminuée voire annulée par simple décret…