Politique énergétique de la France : une pause s’impose ! Près de 80 parlementaires demandent au gouvernement un moratoire sur les subventions aux énergies renouvelables
Encore une remarquable tribune du Point (13 janvier) : 80 parlementaires demandent au gouvernement un moratoire sur les subventions aux énergies renouvelables dont des élus bretons. Nous saluons la présence de nombreux élus du littoral concernés par l'éolien en mer (notamment Murielle Jourda pour le Morbihan). PIEBÎEM se félicite de ce début de prise de conscience auquel nous pensons avoir contribué, notamment par nos courriers aux élus du littoral à l'occasion du débat PPE3 et nous réitérons notre demande d'un moratoire sur l'éolien en mer en général, et l'arrêt immédiat du projet de zone éolienne Bretagne Sud.
À la veille de la déclaration de politique générale, près de 80 parlementaires demandent au gouvernement un moratoire sur les subventions aux énergies renouvelables
Après la lettre au Premier Ministre de début décembre 2024 où une dizaine d' anciens dirigeants d'entreprises publiques comme Louis Gallois ou Henri Proglio, d'anciens ministres comme le Morbihannais François Goulard ou parlementaires comme Bernard Accoyert dénonçaient le développement « à marche forcée » des énergies renouvelables, et notamment des parcs éoliens offshore. ( cf notre fil d'actu lien ), ce sont maintenant près de 80 parlementaires qui demandent au gouvernement un moratoire sur les subventions aux énergies renouvelables dans Le Point du 13 janvier dans une tribune intitulée Politique énergétique de la France : une pause s'impose ! lien
Extraits : arrêter la gabegie financière des ENR, pout la rationalité scientifique, technique, financière
« La situation budgétaire de la France est un sujet d'alarme majeur, facteur d'instabilité gouvernementale et de rustine constitutionnelle, tandis que France Trésor prévoit 300 milliards d'euros d'emprunts pour 2025 avec une note en dégradation constante auprès des agences de notation …
Dix anciens dirigeants prestigieux de l'histoire énergétique de notre pays ont réagi au projet de programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) publié par la Direction générale de l'énergie et du climat (proposé malgré l'absence d'une loi quinquennale sur l'énergie) et ont interpellé le Premier ministre pour l'alerter sur les dommages économiques, sociaux et environnementaux colossaux occasionnés par la poursuite d'une politique énergétique sans cap, aveuglée par le recours massif aux énergies renouvelables (ENR) sans prise en compte de leurs impacts concrets sur notre souveraineté énergétique et pour lui demander l'arrêt pur et simple de cette politique, qui confine à une gabegie de plusieurs milliards d'euros.
Ces arguments rationnels, démontrés, et connus de tous, qui décrivent par le menu l'inanité de choix énergétiques, au mieux romantiques pour certains, plus lucidement affairistes pour beaucoup, pro-étrangers dans l'ensemble et idéologiques pour tous, ne parviennent toujours pas à être entendus par le gouvernement et la haute administration. Comment expliquer leur surdité au mépris de toute rationalité, quels que soient les censures politiques et les résultats économiques et écologiques désastreux de ces filières ? Les Français, qui n'ont aucun complexe à avoir en matière d'électricité propre, n'ont jamais payé aussi cher une électricité déjà décarbonée, dont la stabilité du réseau n'a jamais été aussi périlleuse à maintenir et qui pèse aujourd'hui très lourdement sur leur compétitivité jusqu'à l'asphyxie. »
« Les deniers publics ne sauraient servir à financer les garanties de prix données aux producteurs d'énergies intermittentes (évaluées à 4 milliards d'euros dans le projet de loi de finances 2025), qui représentent des intérêts particuliers court-termistes et bien souvent transnationaux, au détriment de notre résilience énergétique, sous le prétexte d'un quelconque bénéfice en CO2, infinitésimal d'ailleurs (et à condition qu'il ne soit pas délocalisé) et dont on cherche une fois encore une mesure d'impact fiable. Ces dépenses faramineuses sont plus que contestables alors que nos priorités régaliennes (police, justice) et sociales (éducation, santé) sont à la peine… »
« Poursuivre tête baissée dans les ENR, en particulier éoliennes et photovoltaïques, alors même que nous n'avons pas développé de filière industrielle solide, ne présente hélas qu'un seul intérêt : cette nouvelle frontière énergétique est fort opportunément très lucrative pour quelques entreprises, surtout étrangères, au détriment du plus grand nombre, de la collectivité nationale et des collectivités territoriales. Ce faisant, elle amplifie encore plus notre dépendance industrielle à l'Asie, abîme sûrement notre patrimoine paysager, déprécie l'attractivité de nos territoires ruraux et leur foncier, compromet le développement touristique et dégrade les cadres de vie »
« Nous demandons donc un moratoire sur la trajectoire énergétique actuellement envisagée pour la prochaine PPE… Il est plus que temps d'assumer avec lucidité le modèle français de mix énergétique, d'héritage gaullien, fondé de manière visionnaire sur le nucléaire, énergie pilotable, décarbonée et abordable sur le long terme, seule garante de notre souveraineté énergétique, et de pratiquer sans idéalisme, avec mesure et sagesse le recours aux ENR, en particulier l'hydroélectricité, qui pourrait être bien davantage exploitée et encouragée dans nos territoires.
De nombreux signataires élus du littoral dont Muriel Jourda pour le Morbihan
Parmi les signataires figurent au moins 7 élus directement concernés par l'éolien en mer sur les façades NAMO (Nord Atlantique Ouest Manche) et Atlantique sud : Alain CADEC, sénateur des Côtes-d'Armor, Béatrice GOSSELIN, sénatrice de la Manche, Philippe GOSSELIN, député de la Manche, Murielle JOURDA, sénatrice du Morbihan, Corinne IMBERT, sénatrice de la Charente-Maritime, Florence Lassarade, sénatrice de la Gironde, Dominique de LEGGE, sénateur d'Ille-et-Vilaine ; 9 élus pour la façade méditerranéenne : Alexandra BORCHIO-FONTIMP, Max BRISSON, Laurent BURGOA, Patricia DEMAS, Françoise DUMONT, Stéphane LE RUDULIER, Vivette LOPEZ, Henri LEROY, Jean SOL ; 2 élus pour la Somme et le Pas de Calais(Manche est-Mer du Nord) : Laurent SOMON, Jean-François RAPIN,
PIEBÎEM se félicite de ce début de prise de conscience auquel nous pensons avoir contribué par nos courriers aux élus littoraux de la fin 2024 à propos de la PPE3 et nous réitérons notre demande d'un moratoire sur l'éolien en mer en général, et l'arrêt immédiat du projet de zone éolienne Bretagne Sud, l'un des projets les plus ineptes puisqu'il cumule les inconvénients de l'éolien posé ( proximité des côtes, maximisation des atteintes aux paysages et à la biodiversité, conflits d'usage) et de l'éolien flottant ( éoliennes gigantesques, atteinte aux fond marins, coût extravagants, immaturité technique)