Premières conséquences de l’incident de Nantucket : deux parcs éoliens offshore annulés en attendant d’autres…
Premières conséquences de la pale brisée de Vineyard 1- l'incident de Nantucket : deux autorisations de parcs éoliens annulées dans le New-Jersey, à proximité d'Atlantic City et les associations environnementales se mobilisent contre un autre parc à proximité de Cap May. Le lobby éolien reconnait un climat d'incertitude grandissant dans le New-Jersey
Le New Jersey Board of Public Utilities vient officiellement d'annuler toutes les ordonnances approuvant les projets Ocean Wind 1et Ocean Wind 2 appartenant à Orsted qui devaient initialement être construits au large des côtes d'Ocean City.
Fin 2023, Orsted annonçait abandonner ces deux projets Ocean Wind1/2 au large des côtes du New-Jersey. L'ensemble des deux parcs devait représenter environ 2,2 GW et ils auraient été situés à une quinzaine de milles (24 km) d'Atlantic City, la célèbre station balnéaire et touristique. Pour justifier cet abandon qui a fortement retenti sur ses comptes, Orsted a invoqué une inflation élevée, des taux d'intérêt en hausse et des goulets d'étranglement dans la chaîne d'approvisionnement, et le manque de disponibilités de navires d'installation.
La décision qui vient d'être rendue est par l'Etat du New-Jersey est d'une autre portée puisqu'elle rend pratiquement impossible toute installation d'industries éoliennes sur les anciennes concessions Ocean Wind et il s'agit là d'une victoire remarquable pour le Comté de Cape May (la plus ancienne station balnéaire du New-Jersay, avrec son architecture victorienne typique) qui contestait les autorisations données.
« Comme nous l'avons vu à Nantucket au cours des dernières semaines, ces installations industrielles de production d'électricité représentent une menace inacceptable pour notre environnement et, par conséquent, pour notre économie locale… À Nantucket, la désintégration d'une seule pale de turbine a entraîné des dizaines de milliers de livres de fibre de verre, de mousse, d'adhésif industriel et d'autres contaminants dans l'eau qui s'échouent sur les plages locales, qui ont dû être fermées. Nous ne pouvons pas permettre que cela se produise dans le comté de Cape May. » (Len Desiderio, directeur de la Commission du comté de Cape May)
« On dit qu'on ne peut jamais savoir quelle goutte d'eau fera déborder le vase… Mais nous pouvons être sûrs que le comté de Cape May et ses partenaires des industries de la pêche et du tourisme, ainsi que des groupes environnementaux respectables, ont certainement contribué à la décision » (Michael Donohue, ancien juge de la Cour supérieure du New Jersey et conseiller spécial du comté de Cape May pour l'éolien offshore)
Le sort d'Ocean Wind 1 et 2 semblant réglé, au suivant : le comté de Cape May soutient également les efforts de la ville de Brigantine, dans le comté d'Atlantic, dans son opposition au projet éolien offshore Atlantic Shores. Atlantic Shore ne sera qu'à huit milles au large de Brigantine et les éoliennes seront visibles depuis l'extrémité nord du comté de Cape May. « [Si une pale se désintègre], compte tenu des courants du sud typiques près de la côte, les plages du comté de Cape May seraient jonchées de milliers de morceaux de fibre de verre et de mousse déchiquetés. Cela serait dévastateur pour les familles et les entreprises qui dépendent de nos plages pour leur subsistance. Cela inclut tout, des restaurants et des magasins de détail aux quais d'attractions et aux terrains de camping », (Michael Donohue). NB Atlantic Shore est un projet de 1200 MW, coentreprise de Shell New Energies et EDF renouvelables situé à 10 miles des côtes du New-Jersey)
Remarque d'un journal professionnel éolien (environment energy leader ): « Alors que les défis juridiques persistent, le développement de l'éolien offshore dans le New Jersey reste incertain. Pour l'instant, l'annulation des ordonnances du New Jersey Board of Public Utilities représente une victoire importante pour les opposants aux projets, mais la bataille plus large sur l'énergie éolienne offshore est loin d'être terminée. »
Et en Bretagne ? Les parcs aussi sont proches des côtes, comme dans le New-Jersay…et ce sont plusieurs dizaines de rupture de pales par ans (60 en première approximation), cf notre article précédent lien


