Raccordement de la zone éolienne Bretagne sud : la préfecture annonce l’enquête publique- forts enjeux environnementaux! 

05/03/2025

La préfecture du Morbihan vient d'annoncer le dépôt par RTE de la demande de concession d'utilisation du domaine public maritime pur la zone éolienne Bretagne sud, ce qui va déclencher selon un calendrier précis enquêtes publiques et autorisations environnementales (y compris même pour la partie raccordement, l'autorisation de destruction des espèces protégées (cf pour Dunkerque lien). La zone prévue pour le raccordement présente, de l'aveu même de RTE,  de forts enjeux environnementaux et PIEBîEM demande une communication large sur les études faites ou à réaliser. En particulier des habitats protégés comme les bancs de maërl et les herbiers de zoostère sont concernés, qui devraient poser quelques problèmes à RTE- en tous cas, nous y travaillerons.

1) Annonce par la préfecture du Morbihan de la demande de raccordement par RTE et calendrier du projet de raccordement ; 2) Tracé actuel : il est possible de le modifier pour éviter les mégalithes d'Erdeven ; 3) De forts enjeux environnementaux pour le raccordement : PIEBîEM demande la diffusion large des études ; 4) Des habitats particuliers : maërl et herbiers de zoostères, Zones Natura 2000 ; 5) Le calendrier s'accélère, plus que jamais la mobilisation est nécessaire lien 

1) Annonce par la préfecture du Morbihan de la demande de raccordement par RTE et calendrier du projet de raccordement ;

La préfecture du Morbihan vient d'annoncer le dépôt par RTE de la demande de concession d'utilisation du domaine public maritime par RTE pour le raccordement de Bretagne Sud qui va déclencher une enquête publique. Le projet s'accélère, plus que jamais la mobilisation est nécessaire. Lien 

Les étapes : Concertation et définition du tracé général : courant 2023-2024 ; Dépôt des principales demandes d'autorisation : décembre 2024; Enquête publique : mi 2025 . Cette enquête comprend :

-Une autorisation environnementale, pour l'ensemble des ouvrages de raccordement incluant d'autres autorisations comme l'évaluation des incidences Natura 2000, dérogation espèces protégées, possiblement installation classée pour la protection de l'environnement -La déclaration d'utilité publique au titre du code de l'énergie pour les liaisons sous-marines et terrestres ; -La déclaration d'utilité publique au titre du code de l'expropriation pour cause d'utilité publique pour le poste à terre ; -La convention de concessions utilisation du domaine public maritime

Finalement, en 2026, RTE publiera le tracé de détail final qui pourra être modifié suite aux résultats de l'enquête publique

PIEBîEM se battra sur chacun de ces sujets et nous ne doutons pas que nous serons rejoints par beaucoup d'autres

2) Tracé actuel : il est possible de le modifier pour éviter les mégalithes d'Erdeven

Le raccordement est constitué d'une partie sous-marine entre le poste électrique en mer et la côte, d'un atterrage situé sur la commune d'Erdeven et d'une partie souterraine jusqu'au poste électrique de raccordement, construit sur la commune de Pluvigner. lien RTE

Comme nous l'avons souvent évoqué, le tracé passe à travers les champs mégalithique d'Erdeven. Une autre solution, moins perturbatrice était possible : passer le long de la voie ferrée du tire bouchon. Elle n'a pas été choisie parce qu'il existait alors des incertitudes sur les travaux que la SNCF devait accomplir- et même sur la pérennité même de la voie ferrée. Le Tire-Bouchon était menacé de disparition à l'horizon 2027, mais au contraire, il a été choisi de le moderniser  avec pour objectif à terme, d'étendre le fonctionnement de la ligne sur toute l'année. Les travaux SNCF débuteront en 2026 lien . La solution du tire-bouchon pour le raccordement parait de nouveau possible.

3) De forts enjeux environnementaux pour le raccordement : PIEBîEM demande la diffusion large des études

Nous reviendrons plus en détail sur les enjeux environnementaux, nous nous contenterons ici de citer RTE lui-même : « L'impact environnemental est une préoccupation majeure dans le projet de raccordement électrique des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne. Plusieurs études environnementales sont menées en mer et à terre pour minimiser cet impact. La démarche "éviter, réduire, compenser" (ERC) est appliquée tout au long du projet. Sic ! (RTE Le raccordement électrique des éoliennes flottantes au Sud de la bretagne mai 202,)validation de l'aire d'étude)

Dans le même document, RTE précise qu'un certain nombre d'études ne mer et sur terre ont été faites ( ou le seront?)

Études et mesures en mer: Des études sont menées sur la faune et la flore des fonds marins, en particulier sur les organismes benthiques, les herbiers et les laminaires. Des analyses de la qualité des substrats meubles et rocheux sont effectuées pour cartographier les habitats et relever les zones sensibles .1) la qualité de l'eau et l'analyse du zooplancton sont étudiées 2) La ressource halieutique est caractérisée par des pêches scientifiques avec des navires professionnels 3) La présence de mammifères marins est étudiée à l'aide de bouées acoustiques; 4) Les câbles sous-marins sont soit enfouis (ensouillage), soit posés et protégés par enrochement ou matelas de béton afin de minimiser les impacts sur les fonds marins et de permettre la continuité des usages. 4) La mutualisation du raccordement permet de réduire l'impact sur l'environnement en regroupant les infrastructures.

Études et mesures à terre : Des études de terrain sont menées pour identifier les zones présentant de forts enjeux environnementaux ; des inventaires de la faune et de la flore sont réalisés, en particulier sur les espèces et habitats protégés comme les mammifères, les oiseaux, les amphibiens et les chiroptères.

La présence de mammifères marins sera étudiée à partir de la fin du mois d'avril avec la pose de bouées acoustiques qui enregistreront les bruits émis par les animaux présents en vue d'en définir l'espèce (dauphins, marsouins …).

A terre, des études de terrain vont être réalisées, par TBM et le bureau d'études Géonomie, pour identifier les secteurs présentant de forts enjeux environnementaux.

PIEBÎEM demande la plus grande transparence et le communication de ces études, qui devront être rendues largement accessibles à tous.

4) Des habitats particuliers : maërl et herbiers de zoostères, zones Natura 2000

RTE reconnait que « dans la zone d'étude en mer du raccordement, quelques habitats particuliers, tels que des bancs de maërl ou des herbiers, ont été détectés et devront être pris en compte lors de la définition du tracé des liaisons électriques de raccordement. » (Le raccordement électrique des éoliennes flottantes au Sud de la bretagne Brochure concertation, Dec 2021)

RTE rappelle également qu'une partie du territoire de la commune d'Erdeven (zonage NDs au plan d'occupation des sols et une partie du zonage NDam autour du Varques) est intégrée au périmètre de principe NATURA 2000 du site n° 27, Massif dunaire Gâvres – Quiberon et zones humides associées. L'ensemble du massif dunaire, les zones humides arrière dunaires, les étangs classés en NDs au POS font donc partie du périmètre de principe NATURA 2000

Le Maërl est protégé par la Convention OSPAR (Convention pour la protection du milieu marin de l'Atlantique du Nord-Est ) ; il s'agit d'algues rouges calcifiées qui vivent sur le sédiment sans y être fixées qui constituent ainsi un réservoir de biodiversité et une zone de nurserie pour des espèces commercialement exploitées telles que les bivalves (coquille Saint Jacques, pétoncles, palourdes, praires) et les juvéniles de poissons (bar, dorade, lieu, rouget…). Les herbierss de zoostères, tout comme le maërl, présentent une richesse spécifique importante indicatrice d'une grande biodiversité avec des rôles écologiques très divers et sont également protégés par la convention OSPAR.

Le raccordement de Bretagne sud, comme la zone éolienne elle-même, présente donc de forts enjeux écologiques assez uniques…qui justifieraient largement l'arrêt du projet. Comme l'écrit Sea Shepherd : « L'océan, grâce à la vie marine et aux écosystèmes côtiers, est le premier régulateur du climat et le principal puits de carbone. Nous ne gagnerons pas cette course contre la montre pour enrayer le changement climatique si nous sacrifions la biodiversité au passage. Ce qui s'amorce avec la multitude de projets industriels en mer en France et ailleurs, est un crime contre la nature et contre les générations futures »

5) Le calendrier s'accélère, plus que jamais la mobilisation est nécessaire PIEBÎEM rappelle son opposition à un programme éolien en mer insensé de 45 GW, qui constitue une industrialisation à marche forcée de la mer côtière sans intérêt climatique dans le contexte français, dangereux pour la sécurité d'alimentation électrique, économiquement et socialement insoutenable, ravageur pour nos paysages littoraux et leur riche biodiversité avec des promesses fallacieuses d'emploi et de fortes dépendances étrangères et mettant en péril des activités comme la pêche côtière artisanale, le nautisme, le tourisme lien