Radars et éoliennes : PIEBÎEM appelle à respecter les exigences de la défense nationale, en particulier dans le domaine maritime, et à résister aux pressions des lobbys éoliens

12/04/2025

Radars et éoliennes en mer, une seule solution des zones strictes d'interdiction : le problème de l'interférence des zones éoliennes, spécifiquement en mer, avec les radars est bien identifié depuis longtemps, en France et dans les pays qui nous ont précédé dans le développement anarchique de l'éolien que ce soit sur terre ou sur mer ; mais c'est encore plus critique sur mer. En Angleterre, la Royal Air Force exige des solutions, en Suède, le gouvernement a fait annuler 13 zones éoliennes en mer Baltique ; en France le ministère de la défense vient de proposer un décret qui a déclenché une mobilisation acharnée du lobby éolien. PIEBîEM a répondu à la consultation et demande qu'en particulier pour Bretagne sud, les nécessités de la défense nationale priment sur l'avidité et l'irresponsabilité des promoteurs éoliens.

Inquiétude en Angleterre, la Royal Air Force aveuglée

En Angleterre, par exemple, la Royal Air Force s'est inquiété que de plus en plus, ses radars vitaux soient aveuglés par les éoliennes. Les pales des parcs éoliens offshore interfèrent avec les signaux radar, notamment en reflétant les impulsions électromagnétiques utilisées par les radars de la RAF pour détecter les avions. Ces impulsions dites « radar primaires » sont réfléchies par les avions, renvoyant un signal aux antennes logées dans des dômes géants en forme de « balle de golf » autour des côtes du Royaume-Uni, qui enregistrent leur position. Les pales métalliques des turbines reflètent également les impulsions radar, générant de faux retours qui peuvent inonder les écrans des opérateurs d'informations absurdes. Un officier de la RAF explique : « Si vous avez trois pales sur une turbine, cela représente trois fausses réflexions. Imaginez que vous en installiez ensuite 40 ou 60…

Rob Ward, analyste chez le fabricant de radars Lockheed Martin, qui fournit les équipements de défense aérienne de la RAF, affirme que l'évolution vers des turbines plus grandes ces dernières années a créé le problème. Le ministère de la Défense a dépensé 18 millions de livres sterling au cours des trois dernières années pour tenter d'empêcher les pales des parcs éoliens de brouiller les lectures radar, révèle le Telegraph, sans solution. La seule solution c'est l'éloignement des turbines des radars, et des zones strictes d'interdiction. La RAF s'inquiéte de ce que la course britannique à l'éolien en mer risque d'aveugler les radars essentiels qui protègent le Royaume-Uni des incursions en mer du Nord. Lien 

La Suède ne transige pas avec sa sécurité : 13 parcs éoliens annulés en raison des interférences radar

La Suède a annulé 13 projets de parcs éoliens le long de ses côtes en mer Baltique (32GW) à cause de leur impact sur ses capacités de défense. Cette décision intervient après la publication d'une étude réalisée par les forces armées et rendue publique par la chaîne de télévision publique SVT vendredi dernier montrant que ces projets pouvaient significativement perturber les capteurs de la défense suédoise dans la Baltique.

Selon l'analyse des forces armées suédoises, ces 13 parcs éoliens en mer auraient, s'ils avaient été maintenus, divisé par deux le délai de sécurité pour détecter une attaque de missiles, lequel serait passé de deux à une minute. La raison en est que les tours et les pales rotatives des éoliennes émettent de nombreux échos radar et autres perturbations. Les capteurs sous-marins étant également concernés, la possibilité de détecter un sous-marin ennemi diminue également. Le ministre de la Défense a ajouté que la relative proximité de l'enclave russe «hautement militarisée» de Kaliningrad avait été «un élément central» dans la décision prise par le gouvernement suédois. Lien 

En France un décret qui a déchainé le lobby éolien… Bretagne sud concerné

Le gouvernement français a proposé un décret visant à encadrer l'implantation des éoliennes à proximité des bases militaires. Il répond à une décision du Conseil d'État du 6 novembre 2024. imposant au gouvernement d'édicter des règles claires afin d'encadrer l'implantation des éoliennes en lien avec les installations militaires.

« Les éoliennes, par leur très forte signature radar, peuvent réduire fortement le champ électromagnétique présent à l'arrière. Cette réduction de champ va générer une zone où le radar voit ses capacités de détection dégradées » explique le projet de décret. Les nouvelles règles établissent une zone d'exclusion stricte sous les 5 km autour des installations militaires. Dans un rayon de 5 à 10 km, il faudra prouver qu'aucune dégradation du signal n'est constatée sur les radiophares omnidirectionnels très haute fréquence. Au-delà, toute implantation sera soumise à une étude de compatibilité au cas par cas. Des seuils spécifiques sont également précisés, notamment pour les éoliennes de moins de 200 mètres de hauteur qui seront considérées comme acceptables si elles se situent à plus de 70 km d'un radar.

Les promoteurs éoliens voulaient des règles précises, ils en ont eu…et leur lobby s'est déchainé, notamment au Conseil Supérieur de l'Energie par un nombre d'amendements ahurissant. Concernant spécifiquement l'éolien en mer et même AO5 et   Bretagne sud) le Syndicat des Energies Renouvelables et France Renouvelables ont tous deux demandé que les nouvelles dispositions ne s'appliquent pas, alors que les éoliennes prévues de 300 mètres programmées, si elles voient le jour, posent des défis nouveaux et vitaux pour la défense nationale..

Contribution de PIEBÎEM au décret radar : la défense nationale avant l'irresponsabilité et l'avidité des promoteurs éoliens 

PIEBÎEM a donc participé à la consultation sur le décret radar : « Dans un contexte géopolitique où les considérations de défense reprennent une importance qu'elles auraient toujours dû garder, PIEBîEM s'étonne et s'inquiète d'un nombre inusité de demandes d'amendements dans différentes instances ( dont le Conseil Supérieur de l'Energie), toutes tendant vers différentes formes assouplissement, témoignant de la forte mobilisation d'un lobby éolien qui privilégie ainsi ses intérêt au détriment de ceux de la collectivité nationale et appelle le ministère à maintenir ses positions.

PIEBÎEM appelle tout particulièrement à la plus grande vigilance sur la sécurité du littoral maritime, un point critique de notre défense nationale, tant il est propice à divers types d'agressions, de faible ou de forte intensité, et nécessite une surveillance étroite contre des acteurs étatiques ou autres… Et c'est particulièrement vrai en Bretagne, terre traditionnelle de la Royale, de l'aéronavale et des sous-marins stratégiques.

PIEBÎEM appelle donc, sur terre et encore plus sur mer, à prendre en considération prioritaire les exigences de défense nationale, à respecter les avis du ministère la Défense et à rejeter toute demande d'assouplissement du décret présenté »

Texte complet de notre contribution ci-joint et du CP