Rapport RTE sur la flexibilité : le réseau électrique au défi des productions ENR fatales- les tabous tombent
La transformation de la gestion de l'équilibre entre l'offre et la demande d'électricité au cours des dix prochaines années représente un défi majeur pour la sécurité d'approvisionnement et la performance économique avec l'irruption massive des productions fatales (énergies variables intermittentes). La progression de l'éolien et du solaire constitue en effet des changements structurants (la part de ces deux technologies a déjà atteint 26 % du mix européen (contre 9 % dix ans plus tôt), et notamment 46 % en Allemagne, 41 % au Royaume-Uni et 37 % en Espagne contre 14 % en France en 2023) qui conduisent RTE à s'interroger sérieusement sur les évolutions en cours et leur compatibilité avec la sécurité d'approvisionnement et un coût de l'électricité économiquement et socialement soutenable.
1) Une sensibilité accrue aux conditions météorologiques de la demande et de la production électriques; à la fois la production et la demande seront de plus en plus sensibles au vent, au soleil, à la température- et pas dans le même sens ;
2) Le tabou du thermique- charbon compris- levé ! Pour la sécurité d'approvisionnement, RTE reconnait maintenant qu'il va falloir garder de la production thermique ;
3) Deuxième tabou : il va falloir écrêter davantage les ENR. Il n'est pas sûr que le nucléaire puisse assumer cette modulation, qui perturberait considérablement la gestion du combustible et celle des arrêts de tranche, qui assure la sécurité d'alimentation et il va falloir que les énergies variable intermittentes fatales participent à l'écrêtement ;
4) Troisième tabou : la modulation du nucléaire, cela ne va pas être si facile ; les conséquences sur la consommation et la gestion du combustible ( programmation des arrêts de tranche), sur la durée de vie des réacteurs et leur prolongation et sur le coût du nucléaire sont importantes ;
5) Quatrième tabou : en fait parlons clairement : fin de l'obligation d'achat et écrêtement volontaire ou imposé des renouvelables : RTE avoue qu'il faut changer de paradigme – ce qui va bouleverser l'économie déjà fragile des renouvelables et renchérir leurs coûts puisqu'elles devront prendre en charge au moins une partie de leurs externalités négatives ;
6) Flexibilité : un certain scepticisme de RTE sur une politique qu'il juge pourtant essentielle et sur changements structurels de société impliqués ;
7) Une conclusion sensée : freiner sur les /productions fatale ( renouvelables intermittentes) !
8) Annexe :
définition et méthodologie
Ci-joint note complète ; lien rapport RTE