Tempêtes, éoliennes et navires : ça va mal se terminer !

07/02/2025

Le développement insensé de l'éolien en mer, on le vérifie après chaque tempête, c'est la chronique d'une catastrophe type marée noire annoncée. 1) Mer du Nord : Début de jeu de quilles d'un cargo dans le parc éolien Gode Wind 1 ; 2) Et ce n'est pas la première fois pour Gode Wind 1-24 Avril 2023, le Petra L éventré ; 3) Catastrophe annoncée en baie de Seine avec la zone éolienne de Courseulles : 82 navires dans la zone refuge pour 60 positions de mouillage.

Irresponsabilité généralisée dans le pilotage des navires, dans les dispositifs de sécurité, dans la surveillance des zones éoliennes et dans leur localisation même (notamment pour Gode Wind1 et Courseulles), la catastrophe n'est qu'une question de temps. Comment pourrait-il en être autrement lorsque l'emprise de l'éolien offshore est déjà supérieure à 20 fois celle de l'ensemble des plateformes pétrolières de mer du Nord et que cette emprise pourrait être appelée à monter à plus de 300 fois selon les programmes européens ?

Mer du Nord : Début de jeu de quilles d'un cargo dans le parc éolien Gode Wind 1

Le 30 janvier 2025, un cargo de 73 mètres de long, chargé de céréales a quitté sa route (le Terschelling-German Bight) et s'est dirigé vers le parc éolien Gode Wind 1 appartenant à Oersted., au nord-est de Norderney dans la partie allemande de la mer du Nord. Une heure et demie après le changement de cap, le cargo a finalement percuté une éolienne qui a été légèrement endommagée et le cargo lui-même avait un trou d'un mètre de large dans la peau extérieure de la coque avant.

Selon l'enquête, l'accident s'est produit après une relève de la garde. Le navire naviguait en pilotage automatique et le capitaine était seul sur le pont -  il ne s'est réveillé qu'après la collision.

Plusieurs alarmes ont été déclenchées dans un centre de surveillance appartenant à l'exploitant du parc éolien Ørsted après que le navire a changé de cap. Les messages d'alarme n'ont pas été pris en compte car conçus pour être silencieux…Ni la trajectoire de collision du navire ni la collision elle-même n'ont été détectées par le centre de contrôle du trafic compétent de l'Administration fédérale des voies navigables et de la navigation à Wilhelmshaven, qui surveille le trafic maritime. Lien 

Tout cela donne une image d'irresponsabilité généralisée qui n'est guère rassurante. D'autant que ce n'est pas la première fois pour Gode Wind 1 puisqu'un incident assez similaire s'y était déjà produit le 24 avril 2023 

Et ce n'est pas la première fois pour Gode Wind 1- 24 Avril 2023, le Petra L éventré

Le parc Gode Wind 1, propriété du géant danois Ørsted, comporte 55 éoliennes de 6 MW à environ 45 km au large des côtes allemandes. Le lundi 24 avril 2023, vers 18 heures, un cargo polyvalent baptisé Petra L. et battant pavillon d'Antigua, est entré en collision avec l'une de ces éoliennes. Pour une raison inconnue, le vaisseau aurait dévié de sa route et pénétré la zone d'exclusion de 500 m autour des éoliennes sans réaction de l'équipage.

Le cargo transportait 1 500 tonnes de céréales entre la Pologne et la Belgique. La police maritime allemande  rapporte un trou consécutif à la collision de pas moins de 3 mètres sur 5 sur le côté tribord du navire. Malgré une entrée d'eau, le cargo a réussi à se rendre jusqu'au port d'Emden (Allemagne). Personne ne semble avoir été blessé dans l'accident. Lien 

Deux problèmes majeurs sur Gode Wind1, ce n'est plus un hasard ! Et c'est la même chose en France où une catastrophe en baie de Seine n'est qu'une question de temps.

Catastrophe annoncée en baie de Seine avec la zone éolienne de Courseulles : tempête Herminia  82 navires dans la zone refuge pour 60 positions de mouillage

Comme le révèle l‘association Robin des Bois, pendant la tempête Herminia (26-27 janvier),  la zone refuge de la baie de Seine au large de Barfleur et de Ouistreham a hébergé au moins 82 navires de commerce battant 27 pavillons différents. 

Et il n’y avait pas de remorqueurs de haute mer pour parer à toute éventualité :l’Abeille Liberté était prépositionné au large de Cherbourg pour intervenir en cas de nécessité sur l’autoroute maritime de la Manche !

Comme le rappelle Robin des Bois, « En 2015, l’annexe 22 du dossier d’enquête publique du parc éolien offshore de Courseulles-sur-Mer–Port-en-Bessin disait qu’en théorie, la zone refuge comporte 60 positions de mouillage, qu’en pratique elle est utilisée en temps normal par un ou deux cargos et que ce chiffre s’accroît par forts coups de vent d’ouest pouvant alors atteindre la douzaine. On en est loin (82!) et pourtant ces déclarations fallacieuses ont été reprises en 2017 par les services de l’Etat et Eoliennes offshore du Calvados, filiale d’EDF Energies Nouvelles, dans le cadre du recours déposé par huit associations dont Robin des Bois devant le tribunal administratif de Nantes. » 

Robin des Bois s’est amusé à recenser quelques-uns des bateaux accueillis par la zone lors de la tempête Herminia : le géant MSC Tessa, OMI 9930038, 399 mètres de long, capacité de 24.114 conteneurs de 20 pieds, pavillon Liberia - livré en mars 2023, c’était alors “le nouveau plus gros porte-conteneurs du monde » ; le plus vieuxle car-ferry Gothica (ex-Stena Gothica, ex-Ask, ex-Arka Marine, ex-Nordic Hunter, ex-Serdica, ex-Seafreight Freeway, ex-Stena Driver, ex-Lucky Rider), OMI 7826867, 43 ans, 171 mètres de long, pavillon Panama depuis septembre 2024, revendu à l’âge de 42 ans en septembre 2024 par son armateur Stena Line AS ; le Trio Denizhan (ex-Romi, ex-Arklow Faith, ex-MB Thames), pas très en forme non plus  . Cargo polyvalent. 33 ans. Longueur 88 mètres, port en lourd 4220 tonnes. Pavillon Saint-Kitts-et-Nevis depuis avril 2024, précédemment Bahamas… etc Lien 

C'est vraiment la chronique d'une catastrophe annoncée !