Un été chaud pour l’éolien en mer : Australie, Japon, Allemagne, France

11/09/2025

France : RWE renonce à l'éolien en mer et recule devant les défis de l'éolien flottantAllemagne : zero réponse au dernier appel d'offre éolien en mer (2,5GW) « en l'absence de dispositifs de soutiens comme en France » ; Japon : Mitsubishi se retire de trois projets d'éolien offshore qui devaient fonder la filière dans l'Archipel et le gouvernement japonais renonce à afficher des objectifs d'éoliens en mer. Australie : 4 de chutes pour Equinor ! Equinor abandonne 4 projets éolien en mer en Australie en raison de l' augmentation des couts d'investissements. 

France : RWE renonce à l'éolien en mer et recule devant les défis de l'éolien flottant

RWE renonce à l'éolien en mer en France et ferme son activité ; la nouvelle a été annoncée courant août aux salariés et les équipes commencent à être réduites … Malgré plusieurs participations, RWE n'a pas réussi à remporter un appel d'offres parmi ceux à venir ou attribuer ; il n'a pas déposé de dossier pour le projet complexe d'Oléron mais  restait officiellement dans la course pour l'extension de Centre Manche 8.

La maison mère allemande a choisi comme beaucoup d'autres acteurs d'être plus sélective dans le choix d'investissement dans l'éolien en mer.. La France n'envoie pas de bons signaux en ce moment le 9 ème appel d'offres (AO9) sera consacré à l'éolien flottant, une technologie jugée trop risquée par une partie de l'industrie. Et avec la chute du gouvernement Bayrou il y a tellement d'incertitudes sur le lancement du 10e appel d'offres pour lequel la PPE 3 est indispensable qu'on peut légitimement se poser la question de maintenir nos équipes explique RWE

RWE n'est pas le seul acteur étranger dans cette situation... Skyborn Renewables désormais détenu par Blackrock il a choisi de se concentrer sur l'éolien posé mais les prochains projets utilisant cette technologie seront mis en compétition justement dans cette incertaine AO10. Lien

PIEBÎEM rappelle cette évidence géophysique : le littoral français n'est pas du tout favorable au développement de l'éolien en mer. Rocheux et pentu, il impose de l'éolien posé proche des côtes (20km en moyenne contre plus de 40 en Europe du Nord, au littoral plat et sablonneux) ou le recours à l'éolien flottant, non mature et hors de coût.

Allemagne : Zéro réponse au dernier appel d'offre éolien en mer allemand ( 2,5GW)

Fin août, l'Allemagne, fer de lance du développement éolien en Europe, n'a eu aucune candidature pour son tout dernier appel d'offre pour un projet en mer de 2,5 GW. Loin d'être une simple erreur de parcours, cette situation souligne les difficultés que rencontre le secteur de l'éolien offshore sur le Vieux Continent. »

C'est la douche froide pour le gouvernement allemand. Son appel d'offre, concernant deux zones éoliennes en mer du Nord, n'a intéressé aucune entreprise. Personne ne s'est donc porté candidat. Ces deux zones, d'une superficie totale de 180 km², prévoient 2,5 GW de puissance à une distance de 100 km des côtes allemandes. Leur mise en service est prévue pour 2029 et 2031.

Ce résultat s'expliquerait par des risques financiers trop élevés, notamment à cause de l'absence de dispositif de soutien au prix de vente de l'électricité, que l'on retrouve dans d'autres pays comme la France. En parallèle, le projet renferme plusieurs incertitudes, particulièrement en termes de rendement annuel. En effet, sur le long terme, ce parc de 2,5 GW sera entouré d'autres parcs éoliens comme N-9.4 ou N-12.1. Cela pourrait avoir des répercussions directes sur les performances du parc à cause de l'effet de sillage. Lien

Japon : Trois de chute pour Mitshubishi - le Japon renonce à annoncer des objectifs éoliens en mer

Le conglomérat industriel Mitsubishi se retire de trois projets d'éolien offshore qui devaient fonder la filière dans l'Archipel. En 2021, MHI avait remporté l'appel d'offres lancé par le ministère de l'Industrie (METI) pour trois éoliennes au large des côtes d'Akita (Est du pays) et de Chiba (Ouest). Un moment historique : ayant identifié un formidable potentiel, le gouvernement de l'époque venait de placer, dans la dernière mouture de son Plan stratégique énergétique, l'éolien au cœur de sa politique ; en particulier offshore, adapté au vaste espace maritime japonais (6e zone économique exclusive maritime du monde), très vite profond quand on s'éloigne des côtes.( Ben non justement, sic)

MHI s'était imposé avec un modèle de rentabilité qualifié d'ultra-optimiste par les autres prétendants, eux éconduits. « Dès le début, on s'est gratté la tête en estimant que ça ne marcherait jamais », raconte l'actionnaire de l'un d'entre eux. « Il faut se remettre dans le contexte de l'époque, tempère Mika Ohbayashi, du think tank Renewable Energy Institute (REI). Un vent d'optimisme soufflait sur la planète entière dans l'éolien. MHI avait parfaitement répondu à l'appel d'offres du METI, qui avait clairement énoncé que celui-ci reviendrait au mieux-disant économique ».

La facture est salée pour MHI et pour son partenaire, l'opérateur Chubu Electric, qui s'étaient engagés à installer les éoliennes : environ 70 milliards de yens (environ 400 millions d'euros) ont été dépensés à eux deux, en pure perte. « 20 milliards reviennent au gouvernement, qui avait demandé un dépôt non remboursable en cas d'échec

Ce revers jette une lumière crue sur les autres projets en cours, attribués depuis 2021, et sur ceux en préparation qui affrontent les mêmes vents contraires – écho à un indéniable ralentissement mondial de l'éolien flottant, même si une longue liste de projets est en cours

En 2020, le gouvernement envisageait 10 GW installés d'éolien offshore d'ici à 2030. En 2021, dans sa « 6e stratégie énergétique », il ne promettait plus que 5,7 gigawatts installés ; dans la « 7e stratégie » parue cette année, cet objectif a tout simplement disparu. Après le retrait de MHI, la capacité installée pourrait finalement atteindre 3,2 GW en 2030. Si tout va bien. Lien 

 Australie : 4 de chutes pour Equinor !

Equinor a mis fin à un projet de construction d'un parc éolien offshore flottant de 2 GW au large des côtes australiennes, bien que son partenaire local Oceanex Energy soit resté désireux de poursuivre ce projet pionnier. La société de projet Novocastrian Offshore Wind a annoncé aujourd'hui qu'elle avait « pris la décision de ne pas donner suite à la licence de faisabilité » offerte par le gouvernement australien pour ce site au large de la Nouvelle-Galles du Sud.

Equinor a revu à la baisse ses projets d'investissement dans l'éolien offshore en réponse aux problèmes de la chaîne d'approvisionnement et de l'augmentation considérable des coûts d'investissement qui ont frappé l'industrie. La société a modifié sa stratégie pour donner la priorité aux investissements offrant des rendements plus élevés sur des marchés clés.

Le géant du pétrole et du gaz aurait abandonné ses plans de développement initial pour les projets éoliens offshore d'Eden et d'Illawarra, tous deux situés en Nouvelle-Galles du Sud.

Puis, en juillet, il s'est retiré du projet offshore de 1,5 GW de Bass au large des côtes de la Tasmanie. Il s'agit d'un coup dur pour le Premier ministre travailliste australien Anthony Albanese, qui a remporté une victoire décisive lors de sa réélection en mai, en battant son adversaire de droite Peter Dutton qui s'était engagé à supprimer plusieurs zones éoliennes offshore.   lien

Comme quoi, que le président soit anti-éolien (Trump) ou pro-éolien (Alabanese), de droite ou de gauche, la réalité s'impose