Le conseil municipal de Sauzon contre la zone éolienne Bretagne sud et les pressions malvenues du Préfet
Conformément à la position prise récemment par la Communauté de Commune de Belle-Île, le conseil municipal de Sauzon a fait connaitre son opposition à la zone éolienne Bretagne Sud. Le Préfet a adressé au Conseil municipal une missive qui semble considérer la zone éolienne comme acquise, alors que les autorisations administratives nécessaires au raccordement et à la première zone n'ont pas encore été délivrées et qui reprend les arguments de langage les plus fallacieux du lobby éolien en mer ; ce faisant il a gravement compromis l'impartialité de l'Etat dans un processus d'autorisation où il a d'importantes responsabilités , remettant possiblement en cause le processus d'autorisation de la zone éolienne Bretagne sud 1 et 2 .
Le Conseil Municipal de Sauzon contre le projet éolien Bretagne sud
Comme nous l'avons souligné dans un précédent fil d'actu lien , les maires de Belle-Île ont durci leur opposition à la zone éolienne industrielle Bretagne Sud lors d'un Conseil communautaire (CCBI) le 10 juillet, et mettent maintenant en cause le projet lui-même et non plus seulement son implantation et étudient la possibilité d'actions juridiques.
Cette évolution, que PIEBÎEM approuve, de la position des maires s'est encore manifesté lors du Conseil municipal de Sauzon le 23 juillet, où le maire Ronan Juhel s'est exprimé en accord avec la CCBI : « C'est un saccage environnemental, nous devons nous exprimer. ». "Les élus sauzonnais ont réaffirmé, non seulement leur désaccord sur l'implantation du projet, mais également sur le projet lui-même". Lien ; lien
Il faut dire que les paysages emblématiques de Sauzon seront littéralement massacrés par Bretagne Sud : la Pointe des Poulains, la plage de Port de Donnant, la grotte de l'Apothicairerie auront pleine vue sur les éoliennes de 300 mètres de haut (cf documents joints). Des paysages maritimes préservés seront transformés en vue sur zone industrielle !
Cette évolution de certains édiles et la mobilisation croissante des associations doivent commencer à inquiéter sérieusement les promoteurs éoliens et la fraction de l'Etat qui les soutient puisque le Préfet a pris l'initiative d'écrire au conseil municipal en reprenant les arguments les plus éculés du lobby éolien.
Les pressions très malvenues du Préfet : Non les jeux ne sont pas faits et la reprise de la propagande la plus éculée des promoteurs éoliens est insupportable
« Une lettre du préfet du Morbihan adressée au maire de Sauzon l'informe de la publication prochaine du cahier des charges relatif au second parc éolien en mer, au large de la Bretagne Sud. Ce projet s'inscrit dans l'appel d'offres national multisite n° 9, dont la publication est prévue dans les prochaines semaines. « Ce second parc de 500 MW s'inscrira en continuité du parc de 250 MW attribué à Pennavel. Les deux parcs généreront annuellement 3TWh d'électricité, soit 14 % de la consommation annuelle régionale, satisfaisant les besoins électriques d'environ 1,35 million de personnes. » Le lauréat de l'appel d'offres sera désigné début 2026, pour une mise en service prévisionnelle d'ici 2032-2034.
Rappelons tout d'abord que 1) les jeux ne sont pas faits et pour l'instant, que ce soit pour le raccordement et pour les zones éoliennes elles-mêmes, aucune des autorisations administratives indispensables n'a été pour l'instant accordés, et surtout pas les autorisations environnementales, les dérogations espèces protégées, les déclarations d'utilité publiques… - à moins que le Préfet considère qu'il les a signées par avance, sans attendre les enquêtes ; 2) les conditions acrobatiques et mises en cause par la CRE elle-même de l'attribution de AO5, qui font l'objet d'un recours en Conseil d'Etat permettent de penser que l'attribution de la seconde partie du parc pourrait ne pas être aussi facile que prévue ; 3) la situation énergétique a évolué et ne justifie plus le programme éolien en mer : la demande électrique n'augmente pas comme anticipé et le programme éolien en mer date de la précédente PPE, qui prévoyait la fermeture de 14 réacteurs nucléaires alors que la prochaine PPE prévoit au contraire d'en construire 14 – ça change la donne- d'autant que les épisodes de surproductions éoliennes ( électricité à prix ou plutôt valeur négative se multiplient en France et en Europe); 4) les coût réels et complets de l'éolien en mer (en partie les quarante milliards de raccordement direct plus une vingtaine de milliards d'adaptation du réseau terrestre ) commencent à être divulgués et montrent que l'on va vers une catastrophe économique et sociale.
Enfin, la reprise des éléments de langage les plus éculés des promoteurs éoliens est insupportable. « Les deux parcs généreront annuellement 3TWh d'électricité, soit 14 % de la consommation annuelle régionale, satisfaisant les besoins électriques d'environ 1,35 million de personnes » ; Rappelons que 1) il s'agit au mieux de la consommation purement domestique ( pas de train, d'usines d'hôpitaux d'école et chauffage électrique non inclus) ; 2) que ces personnes n'auront de l'électricité que 35% du temps au mieux et que pour le reste, ils devront faire appel à d'autres sources – et de plus en plus du gaz, le nucléaire ne pouvant plus assurer un suivi de charge aussi massif et aussi dynamique, ce qui remet complètement en cause l'intérêt climatique ; 3) que cette électricité intermittente sera générée non pas quand les Bretons en auront besoin mais quand le vent le voudra bien ; 4) que les électrons ne restent pas en Bretagne mais circulent dans une grande partie de l'Europe – en particulier en Allemagne !
Par cette lettre envoyée au Conseil Municipal de Sauzon, le Préfet a gravement compromis l'impartialité de l'Etat, lequel devra se prononcer sur les autorisations administratives, et il nous semble que cela est de nature à remettre le processus d'autorisation de la zone éolienne Bretagne sud