Zone éolienne Bretagne sud : les associations de défense du patrimoine et de la mémoire bretonne rejoignent le combat contre le tsunami éolien

03/07/2025

Le Soulévement des Pierres et Koun Breizh ont soutenu et étaient présents à la manifestation contre le projet de zone éolienne Bretagne sud organisé à Erdeven le 26 juillet par PIEBÎEM et AALLPA. PIEBÎEM les remercie et se réjouit de la participation à ce combat des organisations de défense du patrimoine et de la mémoire bretonne, avec comme point de préoccupation les atteintes visuelles aux monuments mégalithiques concernés par le classement Unesco et l'atterrage à Erdeven. PIEBÎEM rappelle sa position : « RTE ne doit pas passer par là » et, plus généralement, son opposition à la zone éolienne Bretagne sud. 1) Le Soulèvement des Pierres : « Les menhirs et les dolmens de la région sont en deuil »; 2) Koun Breizh,  « Une terre sacrée pour les Bretons et pour l'Humanité »

1) Le Soulèvement des Pierres : « Les menhirs et les dolmens de la région sont en deuil » lien

Le Soulèvement des Pierres a soutenu et participé à notre réunion d'Erdeven le 28 juin, notamment par les voix d'Emmanuelle Vigier et d'Eugène Riguidel, que nous remercions infiniment : 

"Les menhirs et les dolmens de la région sont en deuil !

Nous avons sous les yeux un paysage qui a mis des millénaires à se constituer. Nous risquons de le défigurer en quelques années.

Ici, depuis Kerhillio, nous apercevons l'îlot de Téviec, l'un des premiers cimetières préhistoriques en Europe, daté de 8000 ans. Une vingtaine de tombes de chasseurs-cueilleurs y ont été découvertes. C'est un haut-lieu de la spiritualité des préhistoriques, tourné vers l'horizon infini de l'Océan. Téviec va-t-elle bientôt avoir en ligne de mire des Titans de béton et d'acier ?

Sous nos pieds: les dunes de Kerhillio. Elles ont commencé à se constituer à la fin du Néolithique il y a 4000 ans. Elles recouvrent des occupations néolithiques, gauloises et romaines. Laissons donc ces vestiges reposer en paix !

Sur la Côte sauvage, une quinzaine de sites archéologiques vont être aux premières loges, notamment les dolmens de Port-Blanc, les éperons néolithiques de Groh Colle et Beg en Aud, le grand menhir de Beg er Goh Lannec, le dolmen et le menhir de la Pointe de la Guérite.

Plus loin, à l'est, on verra ces éoliennes géantes depuis tous les sites de hauteur de la région : du Tumulus Saint-Michel à Carnac, du Tumulus de Tumiac, du cairn de Petit-Mont à Arzon et même de Gavrinis !

Ces pyramides, 2000 ans plus anciennes que celles d'Egypte, méritent un meilleur sort. Et nous espérons qu'un classement au Patrimoine mondial de l'humanité viendra stopper ce projet absurde, faussement écologique.

L'homme a déjà défiguré la terre, il veut maintenant défigurer la mer.

Ne mettons pas de limites là où il n'y en a pas. NON à ce projet monstrueux !"

2) Koun Breizh, nous a rejoint (PIEBÎEM/AALLPA) à Erdeven le 28 juin : « Une terre sacrée pour les Bretons et pour l'Humanité »

KOUN BREIZH, mémoire de Bretagne, poursuit depuis 1950 l'œuvre mémorielle bretonne, dans la lignée des grands anciens.

Extraits du CP de Koun Breizh lien . Ce projet dispendieux visant à installer des éoliennes hautes de 300 mètres à proximité de nos côtes traduit un gigantisme au bénéfice illusoire, à l'heure où la surproduction électrique menace.

Pensé il y a de nombreuses années, il ne paraît plus adapté à la situation actuelle comme aux évolutions technologiques.

Ce type de grands projets souligne une fois de plus le déficit démocratique affligeant que nous subissons : les Bretons ne décident de rien dans cette affaire. Ils n'en profiteront pas, sinon quelques miettes. En revanche, ils en subiront tous les désagréments.

Ce premier grand projet commercial des éoliennes géantes a été décidé par Paris qui a lancé l'appel d'offre bénéficiant à des entreprises étrangères. Le Conseil régional de Bretagne suit docilement.

Outre le préjudice écologique évident et le désagrément visuel, le tracé électrique traversera Kerhillio et la zone des menhirs retenue pour le classement Unesco. Le tunnel ne manquera pas d'engendrer des destructions archéolo­giques inestimables.

Cette terre est « sacrée » pour les Bretons et pour l'humanité, pour reprendre les mots d'Yves Coppens.

Koun Breizh déplore la légèreté avec laquelle les pouvoirs publics considèrent notre patrimoine archéologique. Il n'y a pas si longtemps, on construisait un « Mr Bricolage » en détruisant des menhirs à Carnac. La réponse judiciaire à la plainte pénale que nous avons déposée, se fait toujours attendre. Malgré notre demande, aucune enquête administrative n'a été lancée par Madame la ministre de la Culture pour étudier ce dysfonctionnement.

Et si nous retrouvions le sens des priorités ?

3) PIEBÎEM : RTE ne passera par là ! et non à Bretagne sud

A Erdeven, l'atterrage prévu par RTE passera en forage dirigé sous une partie des sites mégalithiques concernés par le classement Unesco. Le tracé passerait, à l'est de l'enceinte et du dolmen de Crucuno (Plouharnel) et de celui Mané Groh (Erdeven), dans une zone boisée et humide au fort potentiel archéologique, comprenant déjà les tumulus de Bovelann, reconnus et inscrits sur la liste Unesco. Alors qu'enfin ce classement UNESCO est en bonne voie, c'est inconcevable ! Par ailleurs, le tracé passera par les dunes de Kerhillio, une zone également connue pour son intérêt scientifique, si l'on en croit les recherches passées et la quantité volumineuse des collections du musée de Carnac.

Notre mot d'ordre est simple : RTE ne doit pas passer par là - d'autant qu'une autre solution est possible par le Tire-Bouchon. ( voix ferrée Auray-Quiberon)

Enfin, PIEBÎEM rappelle son opposition absolue au projet Bretagne sud, l'un des pires qui soient puisqu'il cumule les inconvénients de l'éolien flottant (coûts extravagants, #250€/MWh, absence de maturité technique, agression de fonds marins exceptionnels par les ancrages et les câbles dynamiques) et ceux de l'éolien posé proche des côtes (maximisation des atteintes paysagères et patrimoniales, des atteintes à la vie marine littorale, des conflits d'usage avec la pêche artisanale côtière, et c'est pire encore avec l'éolien flottant qui en raison de son réseau de câbles interdit toute activité de pêche, malgré ce que tente de faire croire le Vice Président de la Régon Bretagne Daneil Cueff, le nautisme, le tourisme).